République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 13 septembre 2019 à 14h
2e législature - 2e année - 4e session - 19e séance
RD 1282
Débat
Le président. C'est le tour du RD 1282. Je donne la parole à Mme Caroline Marti.
Mme Caroline Marti (S). Je vous remercie, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, à Genève, de très, très nombreuses personnes souffrent des nuisances sonores, en particulier celles causées par le trafic routier. En effet, la majeure partie des émissions sonores sont produites par la circulation. Il s'agit d'une question non seulement de qualité de vie pour nos concitoyens, mais également de santé publique, étant donné qu'une exposition à des niveaux de bruit trop élevés a un impact considérable sur la santé et peut entraîner des problèmes de stress, des problèmes de sommeil, des problèmes cardiovasculaires.
Comme vous le savez, des normes fédérales nous imposent un assainissement du réseau routier; la première échéance avait été fixée à 2002, puis repoussée à 2012, ensuite à 2018. Aujourd'hui, nous n'y sommes toujours pas, nous avons pris un retard considérable, et c'est l'objet du présent rapport déposé par le Conseil d'Etat. Dans ce document, le Conseil d'Etat nous dit en gros: «Certes, nous n'avons pas été capables de régler le problème en quinze ans, mais vous allez voir, tout va bien se passer, nous allons le résoudre en trois ans.» Alors on aimerait bien y croire, mais franchement, on en doute un peu !
Ce qu'on constate également, à la lecture de ce rapport, c'est que le Conseil d'Etat mise tout ou presque sur le phonoabsorbant. Or au-delà du fait que ce type de revêtement coûte cher pour une durée de vie et une efficacité limitées en raison de son usure très rapide, le gouvernement tente de nous faire croire que le phonoabsorbant sait traiter et combattre les nuisances sonores à la source, c'est ce qui ressort du rapport. Ce n'est pas sérieux, voyons, on sait très bien que ce ne sont pas les routes elles-mêmes qui génèrent du bruit, mais les véhicules qui y circulent, surtout quand il y en a 45 000 par jour sur le même tracé. Si on remplaçait les voitures par des vélos, on entendrait les mouches voler ! Non, ce sont bel et bien les véhicules motorisés qui engendrent des nuisances sonores.
Ainsi, il est impératif de prendre des mesures pour limiter le trafic sur nos routes, tout comme la vitesse de circulation. On le sait, les limitations de vitesse permettent d'une part de réduire considérablement les nuisances sonores, d'autre part de lutter contre le comportement de certains automobilistes, motards ou scootéristes qui causent un bruit bien supérieur à ce qui est admis par les normes de circulation routière. C'est pour cela que nous avons voté il y a quelques mois la mise en place d'un radar bruit - ce texte a fait l'objet d'une réponse du Conseil d'Etat que nous traiterons dans quelques instants - afin de lutter contre les incivilités qui mettent en péril la tranquillité et la santé de notre population.
Mesdames et Messieurs, le groupe socialiste vous demande de renvoyer le RD 1282 à la commission des transports pour que nous puissions l'étudier de fond en comble et prendre la mesure de ce qui nous est proposé par le Conseil d'Etat. Je vous remercie. (Applaudissements.)
M. Yvan Zweifel (PLR). Ce rapport divers traite d'un sujet important sur le fond, Mme Marti a raison - même si je ne partage pas l'ensemble de son propos, notamment parce que je connais de nombreux cyclistes qui font beaucoup de bruit ! Cela étant, le sujet est effectivement important, le montant lui-même est extrêmement élevé. Le Conseil d'Etat, pour rappel, est censé nous adresser un point de situation tous les deux ans, c'est ce que ce Grand Conseil avait demandé.
Alors nous sommes contents qu'il l'ait fait, mais il y a des choses dans son rapport qui ne vont pas. Une fois de plus, si je ne rejoins pas Mme Marti sur tout ce qu'elle a dit, il faut relever certains problèmes, notamment en ce qui concerne les retards. Puisque les députés souhaitaient un point de situation, la logique voudrait qu'ils puissent étudier ce rapport, et c'est pourquoi le groupe PLR vous propose un renvoi à la commission des travaux.
M. Christo Ivanov (UDC). Le groupe UDC souhaite également le renvoi à la commission des travaux. En effet, le canton risque des amendes pour non-respect des mesures d'assainissement, donc nous sommes pour le renvoi à la commission des travaux, Monsieur le président. Merci.
Le président. Bien, nous sommes saisis de deux demandes de renvoi, l'une à la commission des transports, l'autre à celle des travaux. J'ouvre le vote sur la première.
Mis aux voix, le renvoi du rapport du Conseil d'Etat RD 1282 à la commission des transports est adopté par 46 oui contre 30 non et 1 abstention.