République et canton de Genève

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M 2379
Proposition de motion de Mmes et MM. Romain de Sainte Marie, Pierre Vanek, Thomas Wenger, Isabelle Brunier, Christina Meissner, Salika Wenger, Salima Moyard, Olivier Baud, Jocelyne Haller, Pierre Gauthier, Christian Dandrès, Nicole Valiquer Grecuccio, Bertrand Buchs, Christian Zaugg, Sarah Klopmann : Stop à la fermeture d'offices de poste à Genève
Ce texte figure dans le volume du Mémorial «Annexes: objets nouveaux» de la session I des 16 et 17 mars 2017.

Débat

Le président. Nous allons aborder la seule urgence de la journée, la M 2379. Nous sommes en catégorie II, trente minutes, soit trois minutes par groupe. Je laisse la parole à M. Romain de Sainte Marie.

M. Romain de Sainte Marie (S). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs, c'est en effet la seule urgence ce soir, et pas des moindres puisqu'il s'agit là de faire face à des suppressions d'offices de poste, de postes de travail également. Notre canton et nos différentes communes ont déjà lutté contre les fermetures de ces offices qui constituent plus qu'un service public, qui constituent véritablement un lien social au sein de notre canton et des quartiers qui l'animent. Depuis un certain nombre d'années, la Poste a en effet déjà supprimé un grand nombre d'offices. Je vais juste relater ici le fait que «de 3400 en 2001, le nombre d'offices de poste, qui avait déjà été ramené à 1562 en 2014 et à 1464 en 2015, ne sera plus que de 800 à 900 en 2020» pour toute la Suisse. Le plan présenté par la Poste prévoit la fermeture d'environ 600 offices postaux dans toute la Suisse, dont certains dans le canton de Genève où a aussi déjà été évoquée la suppression de vingt postes de travail en lien avec des fermetures d'offices postaux dans le canton. La Poste, comme contrepartie à cela, on va dire, propose également la création d'agences postales. Ces agences-là ne remplacent en aucun cas des offices postaux puisqu'elles ne fournissent qu'un nombre restreint - extrêmement restreint - des services qu'offrent les offices postaux. Mais au-delà des simples prestations, c'est le lien social que jouent les offices de poste dans les quartiers qui est en question. Ces liens sociaux sont extrêmement importants pour la population, pour les personnes âgées qui se rendent régulièrement à la poste, pour le quartier qui finalement vit autour de ces offices. Les supprimer, c'est enlever une partie considérable de ce lien, du coeur des quartiers. Notre canton doit faire front et résister face à cette pratique de la Poste qui consiste à supprimer des emplois et des offices de poste. Je crois que nous devons ce soir prendre exemple sur le canton de Vaud qui a voté un objet similaire, à l'unanimité du parlement, demandant en effet de lutter contre les suppressions d'offices de poste. Nous devons également prendre exemple sur le Conseil municipal de la Ville de Genève - la ville sera principalement touchée par ces fermetures-là - qui a également voté, à l'unanimité du Conseil municipal, une résolution demandant...

Le président. Monsieur de Sainte Marie, je vais agiter deux fois la cloche pour indiquer qu'il reste trente secondes. Quand vous aurez fini votre temps de parole, je vous l'indiquerai et vous pourrez prendre ensuite sur le temps du groupe si vous le souhaitez. (Le président agite la cloche pour indiquer qu'il reste trente secondes de temps de parole.)

M. Romain de Sainte Marie. Très bien. Merci, Monsieur le président. Cette motion est particulièrement simple, elle conduit sur une voie dans laquelle des communes et des cantons se sont déjà engagés, à savoir dire non, s'opposer fermement à la fermeture des offices de poste et demander aux cantons et aux communes de s'opposer à cela... (Le président agite la cloche pour indiquer que le temps de parole est écoulé.) Je prends sur le temps du groupe. ...puisque en l'occurrence la Poste a fait savoir dans sa stratégie qu'elle souhaitait prendre contact avec les cantons et les communes pour planifier ces fermetures. Nous demandons donc au gouvernement d'agir dans ce sens pour s'y opposer et puis, dans la deuxième invite, nous demandons également au canton de Genève de prendre langue avec les autres cantons, notamment Vaud qui va déjà dans cette direction-là. Puisqu'on parle tant, en effet, de cohérence lémanique, il s'agirait de l'avoir également pour le service public, pour la qualité de ses offices de poste, pour la qualité de ce lien social, et donc d'agir au niveau intercantonal pour lutter efficacement contre ce plan de destruction massive...

Une voix. Arme !

M. Romain de Sainte Marie. ...à terme, de la Poste et de ce service public. Je vous remercie donc, Mesdames et Messieurs les députés, de réserver un accueil favorable à cette motion et de la voter dès ce soir pour donner un signal fort à la Poste en montrant que le canton de Genève souhaite préserver ce service public, souhaite préserver ses offices de poste et souhaite préserver un véritable lien social pour l'ensemble de la population. Je vous remercie. (Applaudissements.)

M. Bertrand Buchs (PDC). Le groupe démocrate-chrétien va voter cette motion... (Huée.) ...et s'il la vote, c'est parce qu'il est en souci de ce que la Poste peut amener et doit amener au niveau des quartiers et de ses prestations. On voit une baisse des prestations et de leur qualité et celle-ci rejaillit sur ceux qui en ont besoin: les gens handicapés et les personnes âgées. Alors même que la population va en vieillissant, elle n'a plus les moyens d'utiliser les offices postaux.

Une voix. Ce n'est pas un service social !

M. Bertrand Buchs. Non, la Poste n'est pas un service social mais elle joue un rôle social ! Et ce rôle social doit être défendu ! On voit que dans les quartiers actuellement... Qu'est-ce qu'on voit ? Les concierges disparaissent des immeubles, alors qu'ils jouaient quand même un rôle social puisqu'ils assuraient une cohérence et aidaient les gens dans les étages, dans leur appartement, ils veillaient sur eux. Deuxièmement, on assiste à la disparition des petits commerces qui jouaient aussi ce rôle social. On pouvait faire des livraisons; on le voyait avec les petites pharmacies de quartier qui tendent à disparaître et qui jouaient un rôle social en veillant sur les gens grâce aux livraisons. Qu'est-ce qu'on voit maintenant ? On ferme les bureaux de poste. Et que font nos personnes âgées ? Elles se déplacent pour faire les virements. Elles ne savent pas utiliser internet ni les systèmes bancaires actuels, on ne les aide pas pour ça et elles se trouvent bien embêtées pour pouvoir effectuer ces transactions. La Confédération, qui met à disposition des gens un service, doit donc absolument mettre à disposition un service pour toute la population et pas seulement pour les jeunes qui peuvent se débrouiller différemment et ne mettent probablement plus les pieds dans un office postal. On doit penser à toutes les catégories de population et si nous n'en sommes pas capables, nous avons complètement raté la façon de faire de la politique. Je vous remercie. (Applaudissements.)

M. Pierre Vanek (EAG). Romain de Sainte Marie a donné toutes les bonnes raisons de voter cette motion dont il est le premier signataire - j'en suis le deuxième - et nous allons bien sûr la voter: le PDC la soutient, le canton de Vaud l'a votée unanime. Donc, nous allons la voter ! Ce n'est pas la première du genre, la Ville a voté une résolution identique et dans cette salle, par le passé, nous avons voté à réitérées reprises des objets analogues ! Vous vous rappelez que les grandes mobilisations contre la fermeture d'un certain nombre de bureaux ou d'offices de poste ont eu lieu à Genève il y a, quoi, dix ou quinze ans. Le bureau de poste de Saint-Jean a été le point focal d'une résistance populaire, je dirais, d'une réelle mobilisation de quartier qui mettait en avant avec beaucoup d'à propos tout ce qui a été redit - avec beaucoup d'à propos aussi - dans cette assemblée ce soir. Donc bien sûr que nous voterons cette motion. Bien sûr que nous invitons le Conseil d'Etat à faire ce qu'elle demande et à nous rendre rapport dans les six mois sur ses actions: à la fois prendre langue avec cette régie fédérale en concertation avec les communes, limiter dans toute la mesure du possible la casse que représentent des fermetures d'offices de poste, y compris la casse sociale et la casse aussi en termes d'emploi, et puis en effet à prendre contact avec d'autres cantons pour mener cette politique de résistance à une échelle intercantonale face à ce qui est une régie fédérale.

Mais, Mesdames et Messieurs, si nous allons voter ce texte, posons-nous quand même une question: pourquoi est-ce qu'on se trouve face à ce genre de situation de manière réitérée ? Ce n'est pas le fruit du hasard ni de l'incompétence des dirigeants de la Poste, c'est le fruit d'une politique ! Nous avions par le passé les PTT, avec un modèle qui reposait sur un secteur télécom assez profitable, qui finançait la Poste. Tout ça contredisait, et contredit, les dogmes du néolibéralisme qui veulent que chaque activité se finance par elle-même et soit rentable, qu'on gère les entreprises de service public comme des entreprises commerciales. Ces injonctions-là sont massivement mises en avant, certes pas par notre parti, mais pratiquement par tous les autres partis dans cette assemblée, d'une manière ou d'une autre, à l'échelle nationale. Sérieusement; je le dis avec toute l'amitié que je porte à Romain de Sainte Marie et aux socialistes genevois qui sont là ! Nous avions à l'époque lancé un référendum décrivant ce processus, un référendum fédéral pour éviter le «splitting» de... Alberto en sait quelque chose, il en était partisan et, à une voix près, le référendum fédéral n'a pas été soutenu dans votre assemblée ! Nous décrivions précisément - j'ai encore en tête l'argumentaire - les conséquences sociales, en termes d'emplois, de cette mécanique libérale en marche. Donc, Mesdames et Messieurs...

Le président. C'est terminé, Monsieur.

M. Pierre Vanek. C'est terminé ? Alors je finis ma phrase. Je vous invite bien sûr à voter ce texte... (Brouhaha.) Vous ne m'avez pas averti avant ! ...à voter ce texte mais aussi à réfléchir, sur le fond, à la manière de contrer les raisons profondes qui nous conduisent à être saisis à réitérées reprises de ce genre de... (Le micro de l'orateur est coupé.)

Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à Mme la députée Nathalie Fontanet.

Mme Nathalie Fontanet (PLR). Merci, Monsieur le président. Le groupe PLR prend connaissance avec surprise des libertés prises par le préopinant qui a présenté cet objet, M. Romain de Sainte Marie - vous transmettrez, Monsieur le président - des libertés qu'il a prises avec la réalité. Parce que la réalité du vote en Ville n'est pas ce qu'il a indiqué, à savoir une unanimité en faveur de cette résolution: il y a eu 23 non, Monsieur le président, et 50 acceptations. Dans ces 23 non figurait notamment le PLR. Je pense que c'est quand même important de rappeler la réalité des votes et de ne pas simplement faire siens des souhaits. Sur la motion elle-même, Monsieur le président, il est exact que les offices de poste ferment et qu'il y en a moins. Il est aussi exact que la situation et notre époque évoluent, que ce que nous faisions parvenir auparavant par lettre, nous le faisons tous parvenir aujourd'hui par e-mail, qu'il y a donc tout un nombre de tâches qui est diminué. Nous regrettons cette proximité que constituait pour la population le fait d'avoir des offices de poste dans les quartiers. Nous regrettons effectivement que la Poste ait diminué certaines de ses prestations ou qu'elle les ait modifiées. Cela affecte souvent les personnes les plus fragilisées qui ne sont pas en mesure de se déplacer aisément, et puis aussi les personnes seules qui se réjouissent de ce type de sortie pour rencontrer du monde. Mais, il faut le savoir, les compétences en la matière appartiennent exclusivement au Parlement fédéral. Le canton n'a pas de compétence pour déterminer si oui ou non il souhaite qu'il y ait un accroissement des offices de poste. Et pour ces raisons-là, Monsieur le président, le groupe PLR refusera cette motion. Merci, Monsieur le président. (Applaudissements.)

M. François Baertschi (MCG). A l'heure où je vous parle, je viens d'apprendre que quatre employés viennent d'être licenciés à l'office de poste du Mont-Blanc, et nous apprenons dans le même temps qu'une pression gigantesque est faite par le personnel frontalier dans les offices de poste, enfin dans la Poste genevoise. On essaie par tous les moyens d'y réduire les coûts et de réduire ce que l'on peut payer aux employés, à la fois en engageant des entreprises privées et des frontaliers - essentiellement des frontaliers. C'est pour ça que le groupe MCG vous propose une troisième invite pour demander que l'on arrête d'engager massivement des travailleurs à la Poste, parce que c'est un problème... (Commentaires.) ...il faut penser à la fois aux usagers... (Rires.) ...qui ont besoin de nombreux offices de poste, et ce n'est pas amusant. Il faut aussi penser au personnel de poste qui souffre, qui est maltraité, et c'est pour ça que nous vous présentons cette troisième invite: pour stopper le coup de force de la main d'oeuvre frontalière sur la Poste.

M. Boris Calame (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, chers collègues, il n'y a pas si longtemps encore, le facteur était pour bon nombre une présence essentielle du quartier, comme un notable, c'est lui qui frappait à la porte pour porter les nouvelles. Observateur de la vie quotidienne, il était une figure du village, du quartier, une oreille attentive et parfois même un confident. Parfois, il fallait se rendre à la poste pour effectuer des démarches plus complexes, plus formelles. Là on pouvait encore croiser des voisins, des voisins du moment, des voisins du quartier, croiser aussi les sourires au guichet. Aujourd'hui, non seulement le facteur ne sonne plus, mais la Poste déserte les quartiers et autres villages. Pour bon nombre, la Poste répond de moins en moins aux attentes d'un service public. Entre chocolat, cartes postales et bénéfices, elle continue à réduire son service et à fermer ses officines. Est-ce cela que nous attendons en matière de service public ? Mesdames et Messieurs les députés, il ne s'agit pas de faire du romantisme ou d'être trop nostalgique, mais bien de prendre conscience que tout ce qui se perd aujourd'hui ne se retrouvera pas. Cette poste où nous avons l'habitude d'aller ne sera peut-être plus là demain. Il faudra encore plus changer de quartier, changer de village pour réaliser une simple opération postale. Si nous continuons ainsi, la poste bientôt disparue, le facteur ne sifflera plus sur le chemin de la maison. Pour lutter contre cette progression sournoise du désert postal, les Verts vous encouragent à soutenir cette motion. Je vous remercie.

Une voix. Ouais ! (Quelques applaudissements.)

Le président. Merci, Monsieur le député. Je passe la parole à Mme la députée Danièle Magnin pour une minute quarante-quatre.

Mme Danièle Magnin (MCG). Merci, Monsieur le président, je vais faire court. J'ai parlé il y a deux ou trois jours avec mon facteur qui avait presque les larmes aux yeux pour me dire: «Madame, dans dix ans, la Poste c'est fini !» Aujourd'hui, j'ai parlé avec les personnes qui à l'entrée nous distribuaient des flyers, j'ai demandé quel était le volume de lettres et on m'a dit: «Le volume de lettres diminue mais le volume de colis augmente, et la Poste donne à de petites entreprises extérieures le travail de distribuer ces colis.» Ce qui fait qu'on supprime des emplois dans la grande institution qu'est la Poste, pour déléguer à de petites entreprises qui n'offrent pas du tout les mêmes conditions de travail aux employés. Nous soutiendrons cette motion, je m'empresse de le dire avant que ma minute et quarante-cinq secondes ne soit terminée, et je pense que les motifs de ce soutien sont absolument évidents. Merci d'avance. (Quelques applaudissements.)

M. Patrick Lussi (UDC). Mesdames et Messieurs les députés, cette motion interpelle fortement le groupe de l'Union démocratique du centre. Il ne s'agit pas, comme l'a dit un de mes préopinants, de remettre en cause des dérives de direction de la Poste ou autres, mais de nous remettre en cause. Et je suis le premier à me remettre en cause, je dois dire, parce qu'en définitive nous sommes en train de favoriser cette fameuse révolution numérique, moi le premier. Qui va encore à la poste faire ses paiements ? Non, on les fait depuis chez nous, on a internet. On crée une forme de dumping salarial, on cause des pertes d'emplois, parce qu'on a peu de retours de tout ce qui se passe par internet. Et une chose qu'on oublie toujours, c'est que... Très sincèrement, est-ce que vous avez calculé le coût de ce que représente par mois l'achat d'un ordinateur, sa maintenance, le prix d'une connexion, ouvrir... Ce sont des frais ! Et quand vous regardez tout ceci, par rapport aux destructions d'emplois et, ce qui est peut-être le plus grave, de petits emplois - parce qu'actuellement nous n'avons que des gens surqualifiés et c'est tant mieux, mon Dieu, c'est l'évolution de l'industrie - mais ces gens, on en fait quoi ? Donc, Mesdames et Messieurs, on arrive de plus en plus à une situation - nous devons avoir le courage de la dénoncer - où les emplois disparaissent, les emplois vont ailleurs, mais on n'a pas le courage d'expatrier aussi les gens qui n'ont plus de boulot et qu'on a perdus ! Vous me direz que j'en deviens UDC, que je vais trop loin, mais ayons le courage de nous interroger jusqu'au bout. Cette motion a ce mérite et le groupe UDC la soutiendra.

Une voix. Bravo !

Le président. Merci, Monsieur le député. Je passe la parole à M. le député Romain de Sainte Marie pour une minute quarante-huit.

M. Romain de Sainte Marie (S). Merci, Monsieur le président, je serai beaucoup plus bref. Je tiens à m'excuser auprès du groupe PLR pour avoir chanté les louanges d'un vote qui ne s'est en effet pas déroulé selon mes dires, puisque le groupe PLR s'est opposé à la résolution au sein du Conseil municipal de la Ville de Genève. Je me suis trompé, c'est vrai, j'ai eu de mauvaises informations; j'aurais espéré qu'il aurait eu le bon sens de penser que les offices de poste jouent un rôle au sein des quartiers, jouent un rôle pour notre canton, jouent un rôle en matière d'emploi. Et puis je crois qu'il faut rappeler - M. Buchs l'a très bien fait - que les offices de poste ne créent pas seulement un lien social pour, je dirais, les générations plus âgées qui s'y rendent très souvent, mais ils jouent également un rôle dans la vie de quartier pour les habitants et pour les professionnels aussi, pour les entreprises qui doivent effectuer des envois massifs de courrier ou en recevoir, de même que pour les associations. C'est donc finalement toute une vie qui dans un quartier s'anime autour de la poste. Et aujourd'hui, dans une ère où l'individualisation est grandissante, eh bien c'est vrai que ces offices de poste jouent ce rôle de lien social et incarnent aussi un service public de qualité. Maintenant, sur la question des salariés, si je crois qu'il est extrêmement important de protéger les salariés de la Poste... (Le président agite la cloche pour indiquer qu'il reste trente secondes de temps de parole.) ...je pense qu'il est dommage d'aller stigmatiser de prétendus travailleurs frontaliers alors que, je suis désolé mais, du côté du MCG, vous n'avez aucun chiffre sur la part de travailleurs frontaliers au sein de la Poste. (Protestations.) Je trouve ça absolument malheureux. Je pense que ce qu'il est important de préserver aujourd'hui, à Genève, c'est un service public de qualité, les emplois, et cette qualité de vie que nous avons aussi grâce aux offices de poste.

Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. le député François Baertschi pour cinquante-sept secondes.

M. François Baertschi (MCG). Merci, Monsieur le président. Je serai très rapide: je demande juste le vote nominal sur l'amendement et la motion. Et puis j'invite bien évidemment M. Romain de Sainte Marie à se renseigner un peu mieux sur la réalité de ce que vivent les postiers, pas uniquement à entrer dans des visions internationalistes, et à bien voir qu'il y a une pression frontalière dans ce domaine.

Le président. Etes-vous soutenu pour le vote nominal ? (Plusieurs mains se lèvent.) Oui, c'est bon. La parole est à M. Bertrand Buchs pour une minute et deux secondes.

M. Bertrand Buchs (PDC). Merci, Monsieur le président. Je voudrais juste dire que le PDC ne soutiendra pas la troisième invite, l'amendement du groupe MCG. Et puis encore un exemple sur l'importance de la poste pour nous, les partis politiques: quand on doit faire campagne ou récolter des signatures, c'est toujours devant les offices postaux qu'on a le plus de succès. On peut y rencontrer les gens et discuter avec eux; c'est donc une espèce d'agora qui existe encore au niveau des quartiers et qu'il ne faut pas supprimer. Je vous remercie.

Le président. Merci, Monsieur le député. Je passe la parole à Mme la députée Nathalie Fontanet pour cinquante secondes.

Mme Nathalie Fontanet (PLR). Merci, Monsieur le président, je n'aurai pas besoin d'autant que ça. Je relève que certains arguments montrent déjà à quel point cette motion, c'est du clientélisme. Cela dit, je voulais encore ajouter, Monsieur le président, que le PLR n'était pas le seul groupe à refuser cette résolution en Ville de Genève: il y avait également notre lointain cousin de l'Entente, le PDC. (Exclamations.) Merci, Monsieur le président.

Le président. Merci, Madame la députée. La parole est à M. le député Alexis Barbey pour trente-deux secondes.

M. Alexis Barbey (PLR). Merci, Monsieur le président. Je voudrais juste dire qu'il est extrêmement facile de critiquer la Poste dans ses efforts de rationalisation, mais que ceux-ci lui ont permis de continuer à offrir des services d'un niveau extrêmement élevé, tout en économisant année après année des centaines de millions sur son exploitation. Tout cet argent que l'effort des collaborateurs de la Poste permet d'économiser, nous pouvons, nous, parlementaires, l'utiliser dans d'autres domaines sociaux ou de développement. Je vous remercie.

Une voix. Bravo ! (Commentaires.)

Le président. Merci, Monsieur le député. Je passe la parole à Mme la députée Sarah Klopmann pour une minute vingt-neuf.

Mme Sarah Klopmann (Ve). Merci, Monsieur le président, je prendrai moins de temps que ça. Je ne vois vraiment pas l'intérêt de cette invite proposée par le MCG: «Arrêter d'engager massivement des frontaliers». Je ne vois pas en quoi arrêter d'engager des frontaliers nous permettra de maintenir ouverts des offices de poste ! Il faudrait juste réfléchir deux secondes ! (Quelques applaudissements.)

Le président. Merci, Madame la députée. La parole est à M. le député François Baertschi pour trente secondes.

M. François Baertschi (MCG). Merci, Monsieur le président. Je viens d'apprendre que PostLogistics résilie le contrat de tous ses employés et leur propose un nouveau contrat pour 3300 F par mois ! 3300 F par mois, est-ce que c'est la politique qu'on veut suivre ? Le MCG ne le veut pas. Je vous remercie. (Applaudissements.)

Le président. Merci, Monsieur le député. Mesdames et Messieurs les députés, la parole n'étant plus demandée, nous allons procéder au vote. Je vous demande d'abord de vous prononcer sur l'amendement proposé par le MCG, qui consiste à ajouter une troisième invite ainsi formulée: «Arrêter d'engager massivement des frontaliers».

Mis aux voix, cet amendement est rejeté par 59 non contre 22 oui et 1 abstention (vote nominal).

Vote nominal

Mise aux voix, la motion 2379 est adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 60 oui contre 24 non et 1 abstention (vote nominal).

Motion 2379 Vote nominal