République et canton de Genève

Grand Conseil

P 1745-A
Rapport de la commission des transports chargée d'étudier la pétition : Modification de la circulation à la rue Dentand - Problème d'accès à l'ensemble du parc Château-Banquet 2 à 26

Débat

Le président. Nous passons au point 50 de notre ordre du jour, la P 1745-A. Rapporteur de majorité, M. le député Alain Meylan, qui n'est pas là, et rapporteur de minorité, M. le député Roberto Broggini. M. le député Alain Meylan est remplacé par son collègue Antoine Barde... (Commentaires.) ...à qui, s'il le souhaite, je passe la parole.

M. Antoine Barde (L), rapporteur de majorité ad interim. Merci, Monsieur le président. Je vais prendre le rapport de majorité de M. Meylan un peu au pied levé. Nous avons reçu cette pétition d'habitants du parc Château-Banquet, qui sont venus se plaindre de la mise en oeuvre de la circulation autour de leur habitation, où des rues ont été fermées. De ce fait, ils ne peuvent plus accéder à leur logement de la manière la plus rapide qui soit et doivent donc continuellement faire un détour de plus de 15 minutes pour y accéder. Ce détour est inutile à leurs yeux et la commission, après un certain nombre d'auditions... (Brouhaha.) ...a jugé qu'effectivement leur demande était tout à fait légitime et que la ville de Genève et l'Etat n'avaient pas su répondre à leur demande de trouver une solution efficace au problème. Dès lors, nous avons jugé qu'il fallait renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat. Je vous remercie.

M. Roberto Broggini (Ve), rapporteur de minorité. Je pense que vous avez tous lu mon rapport avec beaucoup d'attention et constaté que Château-Banquet est l'un des quartiers parmi les mieux desservis par les transports publics, que ce soit par les Mouettes, par le bus numéro 1, par le tram ou par le train de Sécheron, et qu'on ne va pas, pour quelques voitures... D'ailleurs nous ne savons toujours pas les chiffrages, même si dans le rapport il y a un plan sur les parkings, nous ne savons pas quelle est l'utilisation qui en est faite et quel est le taux de rotation, ce qui est fort fâcheux. Ce ne sont pas 250 voitures par jour - je dis ça parce qu'il y a 250 places - mais certainement 100 voitures qui bougent pas jour, et puis ce ne sont pas quinze minutes supplémentaires qu'il faut, comme l'a dit le rapporteur suppléant de majorité, mais ce sont deux ou trois minutes. Comme je le dis le détour est de 250 mètres, donc je ne sais pas comment vous faites pour faire 250 mètres en quinze minutes... (Commentaires.)

Le président. Poursuivez, Monsieur le rapporteur.

M. Roberto Broggini. En plus, il y a des pistes cyclables qui ont été créées tout le long de la rue de Lausanne... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...et qui sont utilisées. Mais nous avons, à Château-Banquet, cette mentalité de la voiture triomphante des années 50 que je connais fort bien. Mon grand-père étant garagiste, j'ai connu M. de Toledo qui avait cette même mentalité. Et Braillard, en construisant cet ensemble en 54, ne pensait pas qu'on allait remettre un tram. Maintenant nous avons un tram, et si nous devons autoriser le tourner à gauche depuis la rue de Lausanne ça veut dire qu'une voiture avec une personne - parce qu'en général c'est ça, c'est une voiture une personne - bloque 388 personnes qui sont dans un tram, donc c'est de l'égoïsme parfait et total. Je vous remercie, Monsieur le président, et je me réserve de reprendre la parole.

M. Eric Stauffer (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, chers collègues, que dire quand le rapporteur de minorité vient affirmer que le détour ne prend pas quinze minutes mais deux ou trois minutes de plus. C'est bien la preuve qu'il n'a jamais été à Château-Banquet et n'a jamais essayé de sortir de ce parking en prenant la rue de Lausanne dans un sens quand on veut partir dans l'autre, tout ça parce que des ingénieurs de la direction générale de la mobilité, que nous devrions rebaptiser direction générale de l'immobilité... (Protestations.) Oui, oui bien sûr c'est drôle, mais, vous savez, les citoyens ne sont quand même pas dupes. Vous savez, Mesdames et Messieurs les Verts, avec votre doctrine vous n'embêtez pas seulement les pro-voitures, mais les citoyens normaux qui aimeraient avoir une ville assez fluide alors que vous avez tout fait pour créer des bouchons. Donc il ne faut pas vous plaindre si, aux prochaines élections, tel un iceberg écologique, vous fondez de 17 à 12 députés. Il ne faudra pas venir pleurer chez maman parce que finalement vous n'aurez que le résultat... (Protestations.) ...de votre action pendant vos quatre années de législature. (Commentaires.) Cela étant dit, il n'y a pas des problèmes qu'à Château-Banquet. Il y en a aussi, et nous nous en sommes ouverts, à Onex, bien sûr, enfin à la frontière avec Lancy - pour une fois c'est plutôt sur cette commune, vous transmettrez aux collègues d'Onex. Sur la route de Chancy il y a eu la construction d'un super centre commercial appelé Lancy-centre. Eh bien maintenant, pour accéder au parking souterrain de Lancy-centre depuis Lancy, c'est impossible ! On est obligés d'aller jusqu'à Onex, au feu suivant qui est à peu près à 800 mètres, faire demi-tour pour revenir dans le parking. Alors si on appelle ça de l'écologie... (Brouhaha.) ...moi je pense que je suis pape à Rome, et finalement, mes très chers enfants... (Commentaires.) ... je vais prêcher la bonne parole. Non mais un peu de sérieux, je crois encore une fois... (Le président agite la cloche.) ...qu'il faut vraiment que ce parlement, enfin que la partie doctrinaire de ce parlement - car je sais qu'une majorité a pris conscience des problèmes d'immobilité qu'il y a sur le canton de Genève - fasse son mea culpa, et puisque vous êtes, vous, pour la mobilité qui n'existe pas, eh bien moi je suis le pape et je vous demande, mes enfants, de rentrer dans le rang !

Le président. Merci, Monsieur le député. Revenons à Château-Banquet. M. le député Guillaume Sauty, à qui il reste une minute trente.

M. Guillaume Sauty (MCG). C'est amplement suffisant, Monsieur le président, je vous remercie. Vous transmettrez, Monsieur le président, au rapporteur de minorité, qu'hier le MCG a soutenu un projet, certes pour améliorer la sécurité de nos enfants, mais aussi pour faire économiser trois minutes trente aux cyclistes. Comme quoi, Monsieur Broggini, il faudrait peut-être faire des efforts de votre côté aussi. Cependant, je vous ferai remarquer, très chers collègues, que sur la route de Chêne il y a des trams qui passent, et que pourtant il existe des infrastructures pour pouvoir faire demi-tour et tourner à gauche. Alors il ne faut pas venir dire que c'est impossible sur la rue de Lausanne et qu'on va immobiliser 380 personnes. Monsieur Broggini, prenez un permis voiture, vous verrez, vous n'embêtez pas toujours les trams.

M. Patrick Lussi (UDC). Mesdames et Messieurs les députés, dans sa dernière phrase, dans une de ses conclusions, le rapporteur de majorité fait le pari que lorsque cette pétition sera traitée devant le Grand Conseil, aucune solution n'aura été trouvée pour les pétitionnaires. Il a eu une intuition prémonitoire, et c'est malheureusement le cas. Cependant, l'Union démocratique du centre soutient le rapport de majorité et demande le renvoi au Conseil d'Etat. Trouver une solution, je suis sûr que ce sera possible, mais, Mesdames et Messieurs les députés, Monsieur le président, ceci est peut-être la première pétition qu'on traite, et il y en a de plus en plus qui arrivent. On a cité d'autres endroits, on peut citer, à la commission des transports, et relayé par M. Cerutti, le problème de Vernier, où tout un quartier est isolé parce que les aménagements à voie unique qu'on avait prévus pour favoriser vos transport publics nuisent tellement aux habitants qu'ils en deviennent excédés. Alors, Monsieur le président, c'est bien là ce que nous, l'Union démocratique du centre, nous retenons de cette pétition: les gens commencent à être exaspérés de ne plus pouvoir sortir de chez eux. On leur propose un premier itinéraire sur lequel il y a ensuite une école; les gens disent alors qu'il y a trop de voitures, on les fait encore passer ailleurs, cela rallonge d'autant leur parcours... C'est cela qui est intolérable. Alors bien sûr les transports publics sont nécessaires, mais doit-on pour autant pénaliser tous les habitants d'un quartier comme Château-Banquet ? Le rapporteur de minorité faisait tout à l'heure l'éloge de ceux qui l'ont fait, eh bien je rappelle aussi que, dans nombre de ces quartiers, ce sont des personnes qui n'ont peut-être plus l'âge ni l'envie d'utiliser des vélos et qui préfèrent avoir leur voiture pour se déplacer. Ayons aussi le respect de cette catégorie de la population, parce que même un vélo électrique, à partir de 70 ans, ce n'est peut-être pas ce que vous avez envie d'utiliser... (Commentaires.) Le groupe l'Union démocratique du centre vous recommande le renvoi au Conseil d'Etat de cette pétition.

M. Christian Bavarel (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, les Verts reconnaissent volontiers que la rue de Lausanne est une catastrophe. C'est l'exemple type du non-choix à la genevoise. Ça ne va ni pour le tram, ni pour les vélos, ni pour les voitures. Nous avons fait un contre-projet typiquement genevois, nous avons voulu mettre d'un côté un tram, surtout pas en site propre, de l'autre des voitures qui se retrouvent coincées par le tram - c'est une évidence, si vous arrivez là vous ne pouvez pas à circuler en voiture, c'est tout à fait vrai - et des cyclistes qui doivent une fois sur deux à faire un voyage derrière les piétons, devant les piétons, au milieu des voitures et sur les rails du tram. On nous dit que c'est une mauvaise solution et c'est vrai, la solution de la rue de Lausanne est une mauvaise solution. Ça marchait encore moins bien avant, quand il n'y avait que des voitures puisque que c'était parfaitement bouché. Je rappelle que dans un tram on met 240 personnes, pour prendre à peu près une moyenne, c'est plus aujourd'hui. 240 personnes, si vous les mettez chacune dans une voiture, ça vous fait un bouchon de 1,2 kilomètre; c'est 1,2 kilomètre de bouchon qui passe chaque fois que vous voyez un tram.

Nos transports publics sont adaptés aux personnes âgées - d'ailleurs j'aurais tendance à vous dire qu'à partir d'un certain âge il vaut mieux être dans un tram qu'au volant d'une voiture pour des questions de sécurité et de transport... (Remarque.) Mais oui, cet endroit ne va pas bien, et il ne va pas bien parce que nous n'avons pas su faire de choix. Si vous allez voir le reste de la Suisse, du côté de Bâle ou de Zurich, des choix clairs ont été faits; on a séparé les flux, ce que nous n'avons pas su faire à Genève. Alors je comprends que les habitants ne soient pas satisfaits à cet endroit-là, je comprends que les chauffeurs de tram, les wattmen, ne le soient pas car c'est un endroit qui est dangereux, et pour les cyclistes ça ne va pas non plus. Donc il faudrait simplement que l'on choisisse ce qu'on met comme mode de transport à cet endroit, car les voitures et les trams qui se retrouvent à cohabiter au même endroit ça ne fonctionne pas, ça en est la preuve, et personne n'est satisfait. Par conséquent nous vous invitons simplement à suivre le rapporteur de minorité. (Applaudissements.)

Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. le député Antoine Barde, rapporteur remplaçant. Il passe son tour... Non, à la fin. La parole est à Mme la députée Béatrice Hirsch.

Mme Béatrice Hirsch (PDC). Certes, la rue de Lausanne est un problème. Personne n'est content, M. Bavarel l'a rappelé, mais ce n'est pas une raison pour que les habitants soient servis en dernier. A la lecture du rapport de cette pétition, on constate qu'il y a déjà un problème dans les discussions entre la DGM et les autorités de la Ville. La conseillère d'Etat signale qu'elle était favorable aux revendications des pétitionnaires mais que les discussions n'ont pas pu aboutir. Le groupe démocrate-chrétien pense qu'il faut renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat pour qu'on puisse trouver des solutions qui soient convenables pour les habitants.

M. Roger Deneys (S). Mesdames et Messieurs les députés, le souci des habitants qui sont confrontés à un changement de situation est évidemment légitime, c'est toujours difficile de s'habituer à fonctionner autrement. Là, ma foi, je pense qu'il faut avoir un sens des priorités - c'est le cas de le dire d'ailleurs - le tram, et le fait de faire circuler le tram d'abord dans de bonnes conditions, prime sur les conditions peut-être précédemment optimales aux yeux des habitants. D'ailleurs ce ne sont pas qu'aux yeux des habitants ! Peut-être que M. Stauffer, comme d'autres en France, allait chez Mme Bétancourt ou son représentant qui étaient par là, sauf erreur, pour remplir le coffre de sa voiture de valises de billets !

Cela étant, je pense que les habitants font face à un inconvénient dans un cadre qui est quand même préservé. Et quelque part, le fait de devoir accéder à leur logement de façon un peu plus compliquée n'est pas complètement rédhibitoire, leur qualité de vie n'est pas complètement altérée par ce changement. Donc je pense qu'on peut classer cette pétition sans problème, ce n'est pas nécessaire de la renvoyer au Conseil d'Etat parce qu'on ne va quand même pas déplacer le tram pour faire passer ces habitants comme avant, comme ils le souhaitent, ce n'est pas possible.

Mme Christina Meissner (UDC). D'un côté mon préopinant a raison, il se demande si ça vaut la peine de renvoyer le rapport au Conseil d'Etat. C'est vrai qu'on peut avoir certains doutes quand on lit, dans le rapport, qu'aucune solution satisfaisante ne pourra être trouvée. Alors, sur ce plan-là, vous avez raison, on peut douter de la pertinence de renvoyer cet objet au Conseil d'Etat. Mais, d'un autre côté, vous avez aussi dit qu'il fallait faire une pesée des intérêts entre la collectivité, les transports qui profitent au plus grand nombre, et la satisfaction de quelques habitants qui malheureusement se trouvent encore habiter à Genève. Et c'est bien là l'ennui, c'est que j'ai l'impression que tous les quartiers aujourd'hui subissent le problème de la mobilité - ou de l'immobilité - généralisée, qu'il faut faire des choix et que ce ne sont jamais des choix qui vont dans le sens des habitants. Alors on pourrait peut-être penser un peu plus à leurs intérêts, à eux qui ont la nécessité de se déplacer en voiture, pour des questions de santé quelquefois, ou simplement quand ils ont des choses lourdes à porter. Et là, j'ai l'impression que les habitants font vraiment les frais d'une politique qui ne pense qu'aux transports en commun et qui croit que tout le monde est fit et pour toujours !

Le président. Merci, Madame la députée. La parole est à M. le rapporteur de minorité, Roberto Broggini, pour une minute trente.

M. Roberto Broggini (Ve), rapporteur de minorité. Quand je vois que le défenseur de ces pétitionnaires est M. Halpérin, ancien président de ce Grand Conseil, libéral, qui vient d'être nommé directeur ou président de l'hôpital...

Une voix. Président !

M. Roberto Broggini. Il devrait plutôt s'intéresser à la santé publique, mais ça c'est juste une parenthèse. Et quand on me dit que je suis doctrinaire... (Brouhaha.) ...mais alors les pro-voitures, ils ne sont pas doctrinaires peut-être ?! Parce qu'ils veulent des voitures partout, eux ! (Commentaires.) Et puis quand M. Stauffer dit qu'il est le pape, moi j'espère qu'il est plutôt «soupape» parce que... (Rires.) ...ça fonctionne mieux. Mesdames et Messieurs, pour être très sérieux, nous avons développé une super mobilité dans le quartier, comme je l'ai dit tout à l'heure, avec le tram, avec les Mouettes, avec les bus, avec les CFF, donc il est possible d'envisager d'autres modes de locomotion. Et si c'est 250 mètres à faire en plus en voiture...

Le président. Il vous faut conclure, Monsieur le rapporteur.

M. Roberto Broggini. ...on peut très bien le faire et c'est tout à fait raisonnable. Je vous remercie, Monsieur le président, j'ai conclu.

Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. le député Roger Deneys, à qui il reste deux minutes quarante.

M. Roger Deneys (S). Merci, Monsieur le président. Mesdames et Messieurs les députés, je voulais juste signaler à cette noble assemblée que depuis ce matin, 8h, il y a une Bentley avec des plaques monégasques qui est stationnée devant le Grand Conseil... (Commentaires.) ...alors que c'est strictement interdit... (Fort brouhaha.)... de stationner devant le Grand Conseil, et... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...et je trouve que le règlement des problèmes de stationnement est réellement problématique dans cette ville. On voit en tout cas qu'il n'y a pas d'«effet Maudet», à part peut-être le bonnet d'âne, c'est l'effet «baudet», parce que de ne pas régler les problèmes de stationnement, même devant le parlement, ce n'est réellement pas sérieux, et je trouve ça scandaleux. (Brouhaha, applaudissements.)

M. Antoine Barde (L), rapporteur de majorité ad interim. A entendre la minorité s'exprimer, c'est toujours les mêmes litanies: en fait il faudrait contraindre les gens à une mobilité, celle dont vous avez envie, c'est-à-dire à prendre les transports publics, le vélo, et les Mouettes... (Commentaires.) En l'occurrence, vous savez que le vélo et les Mouettes ce n'est pas toujours possible, surtout en hiver. On pourrait aussi tout simplement se poser la question de savoir pourquoi ces gens sortent de chez eux, finalement ! Ils feraient bien de rester à la maison, de ne pas sortir... (Brouhaha.) Et puis ça n'embêterait personne ! (Brouhaha. Le président agite la cloche.) Ça serait tellement plus simple ! Quand vous parlez de santé publique et que vous attaquez M. Michel Halpérin... (Commentaires.)

Le président. Monsieur le député Stauffer...

M. Antoine Barde. ...au contraire, il y pense ! Plutôt que de polluer pendant quinze minutes pour faire un détour, il veut écourter...

Une voix. Deux minutes, deux minutes !

M. Antoine Barde. Quinze minutes...

Le président. S'il vous plaît, Messieurs les rapporteurs, vous n'allez pas vous prendre de bec !

M. Antoine Barde. Vous savez très bien que la rue du Valais est à chaque fois engorgée et que ça rallonge... (Remarque.) ...ça rallonge... (Commentaires.) S'il vous plaît ! ...ça rallonge le temps de parcours. Du coup, les voitures vont polluer plus, et du coup M. Halpérin, en voulant raccourcir ce temps de parcours, fait vraiment quelque chose pour la santé publique, puisque ça polluera beaucoup moins !

Quant à votre discussion des 250 mètres, je vous rappelle que vous voulez vous-mêmes avoir une piste cyclable sur le pont du Mont-Blanc alors qu'il y en a une autre juste à côté. Donc vous n'avez même pas le courage de faire 350 mètres de plus, justement pour la santé publique, pourtant ça vous ferait du bien ! (Commentaires.)

Qu'apprenons-nous encore de notre rapporteur de minorité ? Qu'on ne sait pas combien il y a de places... Il y a 250 places de parking, et elles sont toutes occupées. C'est vrai, c'est comme ça ! Malheureusement, Monsieur Broggini, on ne peut pas aller contre les faits.

Cela étant, pour conclure - et j'espère que Mme la conseillère d'Etat pourra nous donner cette information - le rapporteur de majorité pose une question: il demande si la réunion avec les pétitionnaires a eu lieu dans le cadre de ce dossier...

Le président. Il vous faut conclure, Monsieur le rapporteur !

M. Antoine Barde. Je souhaiterais que l'on puisse avoir cette réponse. Dans tous les cas, je vous demande de renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat.

Le président. Merci, Monsieur le rapporteur de majorité. Je pensais qu'il n'y aurait plus d'intervenants après les rapporteurs, mais je donne la parole à M. le député Cerutti.

M. Thierry Cerutti (MCG). C'est juste pour rebondir sur un élément qu'il m'a fait plaisir d'entendre de la part du rapporteur de majorité lorsqu'on parle de prendre en considération les intérêts et les revendications de la population. Je rappelle simplement que la commission des transports n'a absolument pas pris en considération ni écouté les revendications de la population de Vernier, notamment Vernier village, qui hurlaient et qui hurlent au scandale, parce qu'ils sont aujourd'hui emprisonnés dans leur village... (Protestations.) ...parce que vous refusez de les entendre... (Brouhaha.) ...et de réouvrir la route de Vernier...

Le président. Voilà, il vous faut conclure.

M. Thierry Cerutti. ...donc c'est intéressant de voir qu'en fonction de qui défend qui, vous avez une écoute et un regard totalement différents et beaucoup plus attentifs.

Le président. Voilà, merci Monsieur le député, la parole est maintenant à Mme la députée...

Une voix. Non non non...

Le président. Non elle a renoncé. Monsieur Eric Stauffer, il reste 15 secondes.

M. Eric Stauffer (MCG). Très très rapidement, Mesdames et Messieurs, c'est la démonstration que selon le député, vous transmettrez à M. Broggini, la vision des Verts c'est «nous avons fait beaucoup de transports publics dans la région, donc la voiture est interdite !» Voilà !

Le président. Voilà, ça y est. Madame la conseillère d'Etat Michèle Künzler... (Brouhaha.) ...vous avez la parole. S'il vous plaît !

Mme Michèle Künzler, conseillère d'Etat. Mesdames et Messieurs, dans ces débats j'aurais bien voulu intervenir un peu plus vite ! Parce qu'en fait les gens se sont rencontrés... (Brouhaha.) ...ont trouvé une solution et vont pouvoir modifier la sortie de ce parking et un bout de la rue du Valais. C'est vrai que c'est complexe... (Brouhaha.) ...parce qu'il faut à la fois... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...défendre les intérêts des habitants, mais aussi défendre les intérêts des enfants, pour ne pas qu'on passe devant les écoles, défendre les intérêts des gens qui aimeraient circuler à la rue de Lausanne, défendre les intérêts de ceux qui sont dans le tram... (Brouhaha.) Les choses ne sont pas simples.

Et là, on a réussi à trouver une solution. Peut-être qu'elle créera d'autres ennuis, mais il faut simplement se rendre compte actuellement - et je crois que Michel Ducret a eu avant une très bonne réflexion - de la fragilité immense de notre système. Nous sommes à la merci du moindre incident, un tuyau qui casse, un accident quelque part, un petit accrochage, et toute la circulation est bloquée... On voit bien qu'on arrive aux limites du système actuel. Mais il faudra faire des choix, c'est pour ça que je vous ai proposé Mobilité 2030. Oui c'est ambitieux, oui on en arrive à des propositions qui sont importantes. Mais il faudra faire des choix. Et je rappelle quand même que, pour toutes ces discussions un peu idéologiques qui nous occupent, les choix actuels ont été faits par une majorité, et que Les Verts, malheureusement, ne sont pas du tout majoritaires, qu'ils ne l'ont jamais été pendant toutes ces années ! Toutes ces infrastructures ont été votées largement dans ce parlement, le tram a été voulu, toutes ces infrastructures ont été décidées ici. Et c'est bien ensemble qu'il faut en discuter. Pour cette petite pétition, vous le voyez, des solutions peuvent être trouvées ! Il faut simplement prendre le temps de le faire et se donner le temps de le faire. Et voilà, on aura une solution effective au mois de janvier. Je vous remercie. (Applaudissements.)

Le président. Merci, Madame la conseillère d'Etat. Je vais vous faire voter les conclusions de la majorité de la commission des transports, c'est-à-dire le renvoi de la pétition au Conseil d'Etat.

Mises aux voix, les conclusions de la majorité de la commission des transports (renvoi de la pétition 1745 au Conseil d'Etat) sont adoptées par 50 oui contre 30 non.