République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 14 octobre 2010 à 20h30
57e législature - 1re année - 12e session - 62e séance
R 639
Débat
M. Olivier Jornot (L). Mesdames et Messieurs les députés, il est vrai que, au départ, on a un fait divers qui ne devrait pas occuper notre parlement. Dans ce canton, chaque fois qu'une autorisation est refusée, qu'une patente est retirée ou qu'un événement de ce genre a lieu, nous n'en faisons pas un débat devant ce parlement. Or ici, effectivement, nous sommes un peu dans un cas particulier. Un cas particulier parce que l'ordre qui a été donné, on ne sait pas exactement par qui, de fermer ce Moa Club aboutit dans les faits à la cessation d'un lieu important pour la vie nocturne genevoise, dont nous savons qu'elle est, en tout cas pour une certaine catégorie de divertissements, en voie de désertification. Et en effet, on ne peut pas simplement admettre que, parce que la Cour des comptes dit ceci, que le procureur général écrit cela, que quelqu'un a peur quelque part et se dit qu'il vaut mieux faire ce qui lui permettra de se mettre à l'abri, eh bien, on ne peut pas admettre que tout cela conduise, dans l'arbitraire le plus total, à la fermeture d'un lieu tel que celui-là.
Mesdames et Messieurs, j'aimerais en deux mots - en deux mots d'abord - vous expliquer pourquoi il ne faut pas avoir peur d'un quelconque problème de sécurité, que nous serions les premiers ici à pointer, en vertu du principe de précaution, s'il y avait des services de l'Etat qui tendaient à s'en écarter. Ici, comme vous le savez, il n'y a aucun problème de sécurité, il n'y a aucun risque pour les utilisateurs de ce lieu. D'ailleurs, la décision qui ordonne la fermeture du Moa Club ne fait pas la moindre allusion à un problème de sécurité; et Mark Muller, dont on croit quand même savoir que c'est dans son département que se situent les services en charge notamment de la lutte contre les risques d'incendie, a tout à l'heure rappelé, sur les ondes d'une chaîne de télévision connue... (Remarque.) ...que, en effet, il n'y avait pas de danger au Moa Club pour les utilisateurs et que cela ne justifiait pas la fermeture de cet établissement !
Alors bien entendu, lorsque l'on a des autorisations, lorsqu'on a des procédures administratives, il peut y avoir des choses à améliorer, à corriger. On peut toujours trouver des endroits où, du point de vue de la sécurité incendie, tout n'est pas respecté. Je ne suis pas absolument certain que le précieux cuir sur lequel nous sommes assis soit parfaitement ignifugé; je ne suis pas certain qu'il y ait tous les exutoires de fumée, les chemins de fuite adéquats dans cette vénérable salle du Grand Conseil, et pourtant, nous sommes là pour en parler ce soir.
Alors, Mesdames et Messieurs, je crois que le Conseil d'Etat doit se reprendre dans cette affaire; il doit être heureux qu'il y ait une Cour des comptes qui ait de l'autorité dans ce canton; mais ce Conseil d'Etat ne doit pas avoir peur de sa propre ombre. C'est la raison pour laquelle cette résolution vous demande d'abord de réfléchir très sérieusement - après vous être rassurés, s'il y a lieu, que les craintes étaient infondées - à la réouverture la plus rapide possible du Moa.
Mais au-delà de cela, il y a la question de la politique qui est menée...
Le président. Il vous faut conclure, Monsieur le député !
M. Olivier Jornot. ...ou qui n'est pas menée en matière de divertissements et de loisirs pour les jeunes. J'y reviendrai le cas échéant, mais, comme il y a également un texte socialiste qui porte sur le même objet et qui est débattu en même temps, eh bien d'autres s'exprimeront sur la nécessité d'avoir une politique volontariste dans le domaine.
M. Eric Stauffer (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, je dois dire que je suis extrêmement choqué par les propos que l'on vient d'entendre ! (Rires. Exclamations.) Mais j'adore le Moa pour une chose, c'est qu'il y a plusieurs têtes qui vont tomber. Comment - vous transmettrez, Monsieur le président - comment, Monsieur le député libéral, avocat et auxiliaire de justice, pouvez-vous venir dire ici devant ce parlement que le procureur général ment, que la Cour des comptes, composée de magistrats, ment ?! Qui est le menteur dans ce parlement, Monsieur le député ? Je vous le demande.
Maintenant, de deux choses l'une. Ou le gouvernement... (Commentaires.) Ou le gouvernement a gravement fauté, et il n'y a effectivement pas de problème de sécurité - on se réjouit d'entendre dans quelques minutes le conseiller d'Etat en charge du SCOM, du service du commerce; ou alors, Mesdames et Messieurs les libéraux, vous venez de commettre la plus belle erreur de votre législature. J'aimerais rappeler ici que, dans les années septante, le Bowling de Meyrin, pour des problèmes de sécurité, a vu plusieurs personnes mourir carbonisées devant une sortie de secours parce que les chemins n'étaient pas assez larges et que la sortie de secours n'était pas ouverte ! Vous venez nous parler de sécurité, vous venez nous parler de liberté par rapport au propriétaire foncier... Et aujourd'hui, vous faites de l'ingérence dans l'opérationnel en venant contraindre un propriétaire qui ne veut apparemment plus, aux dernières nouvelles, de ce locataire, pour faire carrément ce que faisaient les Soviétiques à l'époque, c'est-à-dire nationaliser les propriétés privées. (Commentaires.)
Alors je vous le dis, Mesdames et Messieurs, honte à vous ! Mesdames et Messieurs les libéraux, vous ne pouvez pas vous comporter comme cela dans ce parlement. Vous venez d'insulter, en ligne, le procureur général, le gouvernement et la Cour des comptes ! Nous exigeons du gouvernement des réponses claires, ce soir, par rapport à ce qui s'est passé.
Et pour conclure, Monsieur le président, ce qui me fait rire, c'est que ce parlement qui vient se perdre dans des histoires de discothèque, franchement, c'est risible pour l'entier de la Suisse ! (Exclamations. Huées.) Eh oui ! Mais voilà ! Exactement, Mesdames et Messieurs ! On a des problèmes de logement, de chômage, de sécurité... (Commentaires. Chahut. Le président agite la cloche.) Mais continuez à faire du bruit; la population vous regarde ! (Remarque.) Mais c'est tout simplement incroyable que ce parlement ce soir... (Huées.) Regardez votre comportement, c'est digne d'un jardin d'enfants, Mesdames et Messieurs ! Vous n'êtes pas dignes de la fonction que vous occupez. Nous, nous continuerons à nous occuper des chômeurs, des gens qui sont laissés sur le carreau à Genève, sans perdre de temps en séance plénière du parlement de la République et Canton de Genève...
Le président. Merci, Monsieur le député ! Il vous faut conclure...
M. Eric Stauffer. ...pour une discothèque.
Le président. Merci, Monsieur le député.
Une voix. Bravo ! (Applaudissements.)
Le président. On essaie de retrouver un peu notre calme ! Et je passe la parole à M. Bavarel.
Des voix. Ah !
M. Christian Bavarel (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, les Verts considèrent que le sujet qui nous est soumis ce soir n'est pas un objet de notre parlement. (Remarque.) Nous considérons, nous, que nous sommes face à une institution, une entreprise ou une association qui veut exercer son activité, ce qui est tout à fait honorable. De l'autre côté, nous avons des services de l'Etat qui demandent qu'il y ait des autorisations. Je souhaite que ces gens puissent au plus vite être en règle et qu'ils puissent rouvrir leur activité par une démarche simplement administrative.
Nous sommes quelque peu surpris ce soir de voir que, dans un contexte où la Cour des comptes s'est prononcée, où le MCG a appelé à la fermeture, où une manifestation contre la fin des lieux nocturnes s'est tenue, où le Conseil d'Etat prend une position, où le Conseil municipal a bientôt des élections - ainsi qu'un Conseil administratif en Ville de Genève, il ne faut pas le nier dans cette affaire... (Remarque.) ... qui a l'air d'avoir un certain effet sur notre discussion - on se retrouve avec un débat au Grand Conseil qui n'a rien à y faire ! Dans ces circonstances, nous sommes donc surpris que ceux qui avaient le plus poussé, à une certaine époque, pour la fermeture de la Cave 12, pour la fermeture d'Artamis, pour la fermeture des lieux comme l'Usine... (Commentaires.) Nous sommes ici... (Commentaires. Le président agite la cloche.) Nous sommes ici, sur ces bancs, alignés les uns à côté des autres, avec Roberto Broggini, l'un des fondateurs de l'Usine, avec Pierre Losio, l'un des fondateurs de l'AMR, et moi-même, l'un des fondateurs du cabaret de l'Usine... (Brouhaha.)
Le président. S'il vous plaît, on laisse s'exprimer l'orateur, Monsieur Weiss !
M. Christian Bavarel. Je suis simplement surpris de voir que, au lieu d'avoir un débat, soit sur les services qui pourraient dysfonctionner - c'est notre boulot - soit sur le problème de la vie nocturne à Genève - c'est encore notre boulot - sur la question de savoir pourquoi, aujourd'hui, tout le monde va à Lausanne, pourquoi le Flon est devenu un lieu de fête, et qu'à Genève on n'en a plus... Cela, ce sont de réelles raisons de débattre. Mais que l'on prenne un cas particulier, que l'on entende le résoudre ici... Si l'on commence à traiter les autorisations d'ouverture et de fermeture de lieux, j'aime autant vous dire que cela va être compliqué ! Aujourd'hui, on se dit qu'il faut rouvrir le Moa Club, mais que demain - je l'ai déjà entendu dans cette salle - il faudra le fermer... Puis d'un seul coup, il y a beaucoup de gens dans la rue, alors on change de position. Ce n'est pas comme cela que l'on instruit un dossier. Généralement, on auditionne ! Personne n'a auditionné. Il y a des bruits de couloirs, on me dit qu'il y a des pièces... J'en ai vu vingt-cinq circuler.
J'attends simplement aujourd'hui que l'Etat fasse son travail correctement, que nous, nous fassions notre travail de contrôle de l'Etat, et que la commission de contrôle de gestion se charge de cette question si l'on a un problème en termes d'autorisation et de procédure. Mais pas que, ici, sur une résolution, on dise à l'Etat: «Il faut ouvrir» ou: «Il faut fermer». Ce n'est pas notre métier !
Des voix. Bravo ! (Applaudissements.)
M. Roger Deneys (S). Mesdames et Messieurs les députés, pour les socialistes, ce qui est fondamental dans ce dossier, c'est la question de la diversité de l'offre et de l'existence de l'offre d'activités pour les jeunes la nuit. Il est vrai que plusieurs questions se posent, notamment en termes de prix d'accès à ces activités et, bien entendu, de contenu. Certains jeunes préféreront des activités plus alternatives, d'autres plus commerciales. Ce qui compte, pour les socialistes, c'est que l'ensemble de ces activités existent, et si possible dans les divers lieux du canton.
Je trouve assez particulier ce que j'ai entendu tout à l'heure dans la bouche de M. Bavarel et dans celle de M. Stauffer, dans la mesure où, pour les socialistes, ce qui compte est de se préoccuper des conséquences de cette fermeture. Alors qu'il a toléré - d'ailleurs par des chemins qui nous semblent bien mystérieux - l'existence de ce lieu pendant quatre ans, comment un Conseil d'Etat peut-il d'un jour à l'autre, par simple souci d'équité commerciale, le fermer du jour au lendemain ? Comment peut-on traiter une activité commerciale ainsi, sans donner la possibilité à un exploitant de se mettre en conformité, de façon transparente ?! Nous les socialistes sommes tout à fait conscients que ce lieu peut poser peut-être des problèmes. Mais en même temps, l'exploitant a fait des efforts, a fait certains aménagements; et il n'y a aucune raison, alors que l'on a accepté pendant quatre ans ce lieu et qu'il répond manifestement à un besoin de nombreux jeunes, de le fermer du jour au lendemain, sans explications. C'est tout simplement irrationnel ! Là, le Conseil d'Etat ne peut pas agir de la sorte.
C'est là, Monsieur Bavarel, que je ne vous suis pas du tout. Je ne comprends pas que les Verts ne se préoccupent pas des conséquences... (Commentaires.) ...de ces jeunes qui vont se trouver dans la rue, qui n'auront plus d'autres lieux pour aller faire la fête, s'amuser... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...et qui devront, en l'occurrence, peut-être organiser des botellóns géants parce qu'ils n'ont pas de lieu bon marché. Alors, Mesdames et Messieurs les députés, l'urgence, aujourd'hui, est de garantir la réouverture la plus rapide possible de ce lieu, en ayant évidemment toutes les garanties de sécurité nécessaires à son exploitation.
Et, Monsieur Stauffer, vous êtes particulièrement malhonnête de critiquer cette résolution, dans la mesure où votre groupe a aussi déposé un texte, une motion, et je lis son titre: «Favorisons une boîte de nuit adaptée au jeunes - avec une faute d'orthographe - en toute sécurité !» (Brouhaha.) Je ne cacherai à personne dans ce parlement que certains députés MCG sont proches des milieux des boîtes de nuit. Et évidemment, on critique les lieux bon marché pour les jeunes alors que, en réalité, c'est un manque flagrant à Genève... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...et nous devons prendre des mesures dans l'urgence...
Le président. Il vous faut conclure, Monsieur le député !
M. Roger Deneys. ...ce qui, bien entendu, n'empêche pas la réflexion sur le fond. C'est l'objet de la deuxième résolution - elle, socialiste - qui vise à mener une politique plus globale...
Le président. Il vous faut conclure !
M. Roger Deneys. ...afin de trouver des lieux pour les jeunes, accessibles à toutes et tous. Donc nous vous demandons d'accepter cette résolution.
Une voix. Bravo !
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à Mme Hartmann, à qui il reste trente secondes.
Mme Esther Hartmann (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, je voulais vous dire: merci ! Merci pour cette splendide résolution ! Qui ne concerne que le Moa. Pourquoi sommes-nous arrivés à cette situation ? Qui n'a pas soutenu des moyens pour permettre aux jeunes d'accéder plus facilement aux lieux de divertissement et de culture ? J'espère que, à l'avenir, vous soutiendrez les motions et les résolutions de nos collègues, afin que de telles situations ne se reproduisent pas.
Des voix. Bravo ! (Applaudissements.)
M. Frédéric Hohl (R). Mesdames et Messieurs les députés, le problème qui nous occupe aujourd'hui est probablement une chicanerie entre un propriétaire et un exploitant. Alors on va laisser cela de côté. Mais grâce à cette affaire du Moa, on peut se permettre de lancer le débat justement sur la vie nocturne à Genève, mais pas que des jeunes. Cela a été dit tout à l'heure, Lausanne est une ville magnifiquement accueillante pour les jeunes parce que, vous le savez tous, Mesdames et Messieurs les députés, les jeunes de 18 à 25-26 ans ne sont pas les bienvenus dans notre cité, malheureusement ! Ils sont les bienvenus à Lausanne, ils y sont bien accueillis. On sait leur dire: «Si vous ne buvez qu'une bière ou un coca, on vous dit quand même merci avec un sourire.» Et quand ils reviennent quelques années plus tard avec une meilleure fortune, eh bien ils restent fidèles à Lausanne et à une ville qui sait s'occuper de la vie nocturne.
Donc les jeunes libéraux-radicaux ont déposé il y a quelques jours une excellente pétition avec plus de 700 signatures, qui demande justement des lieux de vie, la nuit, à l'extérieur de la ville. Parce que, Mesdames et Messieurs, la ville de Genève ne peut pas accueillir des lieux d'amusement. Les gens veulent dormir, les gens veulent passer une nuit paisible pour aller travailler le lendemain. Et que ce soit un partenariat privé ou public ou un PPP, on ne peut pas ouvrir quelque chose en ville, parce qu'en ville les gens veulent dormir ! Donc, il faut que l'on sorte de la ville ! Mais il ne faut pas faire des ghettos, Mesdames et Messieurs les députés. On sort de la ville, et il faut faire une mixité dans les quartiers, comme on voit à Berlin, pour ceux qui ont la chance d'y aller de temps en temps, les quartiers où l'on a un lieu alternatif, un night club très huppé juste à côté, un restaurant gastronomique, un petit bouiboui; en plus, c'est au centre-ville. Donc il y a des tas de choses comme cela que l'on peut faire à l'extérieur ! Genève, Madame la députée, n'est pas exactement de la même grandeur que Berlin. Le soir, vous traversez la ville - avec les TPG, du moment qu'il y a des lignes de bus rapides - en vingt minutes; ce n'est rien du tout ! (Remarque.)
Alors, Mesdames et Messieurs, il faut faire attention si vous voulez appliquer le règlement à la lettre dans les établissements publics. Vous allez tous boire un café dans l'établissement du coin; or je suis sûr que les rideaux du café du coin ne sont pas ignifugés. Alors vous pouvez écrire au Conseil d'Etat pour lui demander: «Etes-vous êtes prêts à couvrir, en cas d'incendie dans un restaurant, le décès des pauvres gens qui sont en train de boire leur café ?» Et le Conseil d'Etat, ma foi, en appliquant la loi, devra peut-être fermer ce restaurant ! Et là, on peut fermer 60% à 70% des restaurants ! Alors je crois qu'il faut éventuellement être un peu plus «light» dans le suivi de cette réglementation.
Nous vous incitons, Mesdames et Messieurs les députés, à renvoyer cette résolution au Conseil d'Etat, pour qu'il analyse - je sais qu'il l'a déjà fait - mais pour qu'il analyse encore une fois avec le Moa les possibilités de lui proposer à nouveau de rejoindre ce lieu, peut-être pas avec la masse habituelle du nombre de visiteurs, mais en le réduisant tant que la sécurité n'est pas au point, pour autant qu'elle ne le soit pas. Je vous remercie donc, Mesdames et Messieurs les députés, de renvoyer cette résolution au Conseil d'Etat.
Mme Christina Meissner (UDC). Cela tombe bien, je venais de poser trois questions au Conseil d'Etat concernant le risque pris par les 33 000 habitants de Vernier par rapport aux citernes que nous côtoyons tous les jours. La bonne nouvelle est que nous ne courons aucun risque... Alors, si l'on compare, effectivement, à la quantité d'explosif qui peut nous tomber sur la gueule - excusez-moi ! (Exclamations.) ...à Vernier en raison des citernes, le risque d'exploser au Moa me semble, du coup, tout à fait relatif. Mais une vie est une vie. Or, toute proportion gardée, on aurait pu juste peut-être demander au Moa de se mettre en conformité plutôt que de le fermer, ce qui me semble une mesure parfaitement exagérée.
Cela étant, je dois dire que, si la fermeture du Moa pose un problème aux jeunes - c'est un fait - il faut trouver une manière de le résoudre. Les zones industrielles me semblent effectivement le bon endroit. Je voudrais tout de même rappeler que le Moa n'était pas véritablement dans une zone industrielle telle qu'on les conçoit. Il était proche des habitations, dépourvu de parking, et il y avait effectivement un problème avec le propriétaire. Alors je souhaite que l'Etat profite de cette histoire autour du Moa pour trouver une solution au niveau des zones industrielles pour qu'elles soient mieux utilisées, le jour et la nuit, au profit de tous, que ce soient ceux qui y travaillent ou ceux qui pourraient, effectivement, en profiter la nuit.
Quant à la résolution, elle me paraît tout à fait exagérée, compte tenu du fait que le Moa est maintenant fermé et que le problème de sécurité n'est pas réglé.
Le président. Merci, Madame la députée. La parole est à Mme Amaudruz, à qui il reste une minute et quinze secondes.
Mme Céline Amaudruz (UDC). Sommes-nous ici pour faire le débat de la campagne pour l'Administratif de la Ville de Genève ? (Remarque.) Je me demande, et je crois que oui. (Applaudissements.) Je tiens à dire que j'aime sortir. Alors il est vrai que Genève manque de boîtes de nuit et de lieux de sortie. Genève est morte le soir; on est d'accord. Mais il y a quand même l'ouverture des magasins et plein de choses. (Remarque.)
Ici, il y a un thème important: la sécurité. Vous le savez, l'UDC est très préoccupée par la sécurité. Et même s'il y a d'autres lieux qui ne sont pas conformes, ce n'est pas une raison de ne pas fermer le Moa. Parce qu'il n'y a pas d'égalité dans l'illégalité ! (Exclamations. Commentaires.) Et, encore une fois, le moindre risque que des vies puissent se perdre n'en vaut pas la chandelle. Je suis désolée, mais moi je ne pourrai pas soutenir cette résolution. J'aimerais encore ajouter quelque chose: la sécurité des citoyens genevois nous appartient. (Remarque.) Alors je vous demande franchement de ne pas soutenir une résolution s'il y a le moindre doute sur la sécurité. (Applaudissements.)
Le président. Merci, Madame la députée. Monsieur Broggini, le temps de parole de votre groupe est épuisé. (Remarque.) Non, vous avez déjà dépassé, je suis désolé. (Exclamations.) La parole est à M. Weiss, à qui il reste deux minutes et quarante secondes.
M. Pierre Weiss (L). Déjà la moitié de mon intervention a été dite par M. Hohl, qui a rappelé le grand succès populaire de la pétition des jeunes libéraux-radicaux en faveur de lieux de loisir et de divertissement pour les jeunes, à Genève et pas ailleurs !
La deuxième chose que j'aimerais relever ici est la citation d'un auteur du XVIIe siècle. (Exclamations.) C'est tiré d'une pièce intitulée «Le tartuffe ou l'imposteur». Je vous lis ma citation: «L'hypocrisie est dans l'Etat, un vice bien plus dangereux que tous les autres.» (Brouhaha. Le président agite la cloche.) Je vous laisse deviner à qui s'applique cette citation ! (Exclamations.)
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. Gillet. (Brouhaha. Le président agite la cloche.)
M. François Gillet (PDC). Mesdames et Messieurs les députés, le groupe démocrate-chrétien est conscient de plusieurs choses concernant cette affaire du Moa. D'abord, il est conscient que les jeunes de notre canton, y compris les jeunes adultes, sont de plus en plus longtemps à la charge de leurs parents. Il est important que, à Genève, subsistent des lieux de divertissement, de culture, accessibles aux moyens de nos jeunes. C'est aussi une façon, en préservant ces lieux, d'aider les familles qui ont de plus en plus de peine, il faut le dire, à assumer la charge de leurs enfants qui restent longtemps au domicile familial.
Le PDC est conscient aussi des réflexions qui ont eu lieu il y a quelques mois, réflexions importantes du Rassemblement des acteurs culturels à Genève, auquel le PDC a beaucoup participé. Les conclusions ont démontré la nécessité de décentraliser les lieux de culture à Genève, y compris dans les zones industrielles. A ce sujet, nous avons toujours défendu la mixité d'activités dans ces zones industrielles. Le Moa répondait à cette nécessité de diversifier, d'ouvrir des lieux également hors du centre-ville, là où les «nuisances» - entre guillemets - de ce genre de lieux sont moindres que peut-être dans les quartiers habités. Là aussi, il y avait et il y a encore un intérêt à préserver ouvert un lieu tel que le Moa.
Concernant les dangers, évidemment, nous sommes sensibles comme tout le monde à la nécessité de s'assurer, avant que ce lieu puisse rouvrir, que tout risque puisse effectivement être exclu. Cela dit, quand j'entends nos collègues MCG crier au scandale sur les risques mortels que nous ferions courir à nos jeunes en rouvrant ce lieu, j'aimerais tout de même leur dire que l'on chasse d'une certaine façon nos jeunes à Lausanne, où j'imagine qu'ils ne boiront pas que de l'eau. Imaginez des centaines de jeunes sur l'autoroute... (Remarque.) ...faisant des allers-retours entre Genève et Lausanne... Je crains que, là aussi, tout danger pour nos jeunes ne soit pas écarté. (Brouhaha. Le président agite la cloche.)
Donc, Mesdames et Messieurs, je crois que cette résolution ne demande pas de rouvrir à n'importe quelles conditions. Elle demande de rouvrir une fois que les choses auront été clarifiées sur les risques; elle demande de poursuivre une politique de diversification, de la localisation de ces lieux, et de pouvoir continuer à offrir des lieux accueillants pour nos jeunes, le soir, lieux autres que la rue où malheureusement, parfois, certains se plaignent des nuisances, du bruit que d'aucuns font subir à nos quartiers. Ainsi, je crois qu'il est urgent de réétudier de près, au niveau du Conseil d'Etat, la réouverture de ce lieu, raison pour laquelle notre groupe vous appelle à adopter et à soutenir cette résolution.
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. Jornot, à qui il reste deux minutes.
M. Olivier Jornot (L). Mesdames et Messieurs, que de passion ! Ce sujet, véritablement, vous plaît. Je l'ai remarqué immédiatement à la façon dont les premiers orateurs se sont exprimés ! Certains, après avoir réclamé à cor et à cri la fermeture du lieu, puis avoir essayé de nous demander de le rouvrir, nous expliquent maintenant que personne d'autre n'a le droit de demander quoi que ce soit à ce sujet. (Remarque de M. Eric Stauffer.) Moi, je suis là pour apprendre. Et, Monsieur Stauffer, j'apprends. Vous m'avez donc appris - ce débat le démontre - que, la jeunesse, le MCG s'en fout ! (Exclamations. Huées.) Les Verts... (Commentaires.) Oui, oui. Je remercie M. Bavarel pour sa très intéressante leçon sur le rôle de notre parlement. Je suis sûr que, en tant qu'auteur d'un texte relatif à la réintroduction des écrevisses... (Rires.) ...nous pourrons appliquer cet axiome le moment venu pour nous concentrer sur les sujets les plus vitaux de notre république. (Brouhaha.)
Mesdames et Messieurs, il est clair que nous débattons ici d'un épiphénomène, d'un symptôme. Mais nous n'avons pas le droit de traiter ce symptôme comme s'il n'existait pas; nous n'avons le droit de nous gargariser de considérations théoriques sur le pourquoi du comment et sur où les jeunes vont aller. Nous devons nous poser la question très concrète: ce qui s'est passé ces quinze derniers jours nous convient-il, pouvons-nous laisser tout cela sans réagir ? Je crois que nous ne pouvons pas le faire. Je remercie M. Gillet, parce qu'il l'a dit tout à l'heure avec beaucoup de finesse et beaucoup de modération, il s'agit simplement que le dossier soit rouvert, réétudié, et que la décision - juste cette fois-ci - soit prise, et non pas sous l'empire de la crainte ou de la pression médiatique. Je vous remercie donc de renvoyer cette résolution au Conseil d'Etat.
Une voix. Bravo ! (Applaudissements.)
Le président. Merci, Monsieur le député. Encore quarante secondes pour Mme Gautier.
Mme Fabienne Gautier (L). Je vous entends, Mesdames et Messieurs les députés, sur les questions de sécurité. Mais vous savez que dans le même endroit se trouve un établissement qui s'appelle Yatouland, où vont jouer des centaines d'enfants, tous les jours. Yatouland a exactement les mêmes portes d'entrée et de sortie. Ce sont exactement les mêmes murs que le Moa. Alors, si vraiment il y a des questions de sécurité, ce qui n'a pas été confirmé par le DCTI puisqu'il le nie, le Conseil d'Etat, avec la décision qu'il a prise, est totalement inconscient de laisser des enfants aller jouer à Yatouland et de ne pas avoir fermé Yatouland également.
Le président. Merci, Madame la députée. Les temps de parole de tous les partis sont épuisés. (Remarque.) Non, Monsieur, du tout ! La parole est au Conseil d'Etat, en l'occurrence à M. Unger.
M. Pierre-François Unger, conseiller d'Etat. Mesdames et Messieurs les députés, le député Jornot l'a souligné maintenant: que de passion ! Que de passions, parce que la question est une question réelle, et le Conseil d'Etat n'en est pas à sa première interrogation sur le dossier du Moa. C'est un dossier qui a commencé comme une petite association. C'était un paintball au départ, vous vous rappelez, à l'époque où il était de bon ton de se tirer dessus des boules de peintures. Puis l'aventure de la balle marquante, sans doute, a interdit de penser qu'il s'agissait d'un jeu. Cela a ensuite été l'Association pour la musique électronique qui a assouvi sa passion, qui l'a fait partager à d'autres et qui, peu à peu, s'est transformée en un lieu de rencontre pour des amateurs de musique électronique. Et grandissant, elle est passée d'autorisations que l'on pouvait donner dans le cadre de la loi sur les spectacles et les divertissements, qui correspond à un certain nombre de normes, à des exigences plus grandes.
Or ces exigences plus grandes avaient fait l'objet d'une contestation devant les tribunaux, d'abord au Tribunal administratif, qui avait donné raison au Conseil d'Etat, puis au Tribunal fédéral, qui avait confirmé la raison du Conseil d'Etat, mais qui avait détaillé ce qui était nécessaire pour que le Moa puisse continuer à agir dans le cadre de la loi sur les divertissements. Le Moa a tenu les engagements qu'il avait pris à ce moment-là vis-à-vis des exigences du Tribunal fédéral, notamment celle d'exploiter un parking qui permettait de limiter les nuisances sonores dans le périmètre. Ce n'est d'ailleurs pas la seule mesure qu'il a prise, mais c'est une mesure dont tout le monde se souvient parce qu'elle lui a coûté de l'argent en investissement pour le parking et en location pour une surface qui n'était pas la sienne.
Puis les choses se sont reproduites avec des soirées qui étaient à la fois trop tardives et trop nombreuses pour entrer dans le cadre de la loi sur les divertissements, qui parle au fond de soirées ponctuelles, comme cela peut-être le cas lors d'une kermesse ou d'une fête de quartier. C'est en 2008 que j'ai présenté pour la première fois le dossier au Conseil d'Etat, afin de regarder la pesée d'intérêts entre les exigences qui étaient celles de correspondre aux normes de la loi sur la restauration, le débit de boissons et l'hébergement, la fameuse LRDBH, ou de laisser le Moa dans son exploitation antérieure. Une année après, les choses n'avaient pas avancé. Je suis revenu devant le Conseil d'Etat, avec toujours les deux positions possibles de se mettre aux normes ou de devoir fermer.
Le Conseil d'Etat m'a demandé à ce moment de négocier avec les partenaires en cause. Ces partenaires étaient plus nombreux que le simple Moa et l'Etat. Je pense que les choses auraient été plus simples et qu'elles seraient probablement définitivement abouties s'il n'y avait eu que le Moa et l'Etat. Mais il y avait d'autres partenaires là-dedans: une commune qui a participé aux négociations et qui nous a mis en relation avec le propriétaire - que nous ne connaissions pas parce qu'il est en société immobilière ou en société anonyme, je ne me rappelle pas - mais qui en même temps nous envoyait des courriers demandant la fermeture du Moa. C'est une ambiguïté assez difficile à comprendre, mais qui fait partie de la vie. Et là, ce n'est plus un propriétaire qui nous disait une fois qu'il pouvait entrer en matière, mais qui immédiatement, dans son entrée en matière, rappelait au Moa qu'il n'était plus au bénéfice d'un bail - ce qui vient quand même un peu compliquer les affaires - ce depuis avril 2009 de mémoire, et que tout cela pouvait éventuellement s'arranger si le loyer qui, il est vrai, était extraordinairement modeste était accru de manière assez considérable.
Les gens du Moa avaient envie d'avancer là-dedans, mais étaient quand même perplexes en raison de ces allers-retours qui faisaient chaque fois l'objet, en plus, d'une grande diffusion médiatique, qui a fini par rendre les gens méfiants les uns par rapport aux autres. Or vous le savez bien, Mesdames et Messieurs les députés, avancer dans une négociation quand personne ne fait plus confiance à plus personne, ce n'est pas extrêmement simple. Lors d'une réunion de synthèse - nous avions une dizaine de fonctionnaires de l'Etat qui travaillaient sur ce dossier, une dizaine... (Exclamations.) Eh oui, parce qu'il y a beaucoup de services auxquels on doit demander une certaine approbation. Nous avons reçu, parce que je l'ai exigé, un rapport de l'office des autorisations de construire, département des constructions et des technologies de l'information. Ce rapport, Mesdames et Messieurs, se prononce comme étant favorable ! Jusque-là, Monsieur Jornot, je me prosterne à vos pieds. (Remarque.) Il était favorable; sans doute l'avais-je mal lu. Mais - j'insiste - à douze conditions. A douze conditions ! Dont une, la condition neuf, va de la lettre a à la lettre f, donc on peut admettre que, en réalité, il y a dix-sept ou dix-huit conditions. Un certain nombre d'entre elles sont dès lors remplies. Mais un certain nombre, de l'aveu même d'un exploitant du Moa dans le journal le lendemain de l'annonce de la fermeture, ne le sont pas.
Alors je ne sais pas ce que mon collègue Mark Muller a dit tout à l'heure à la télévision. Je n'y étais pas et je ne l'ai pas entendu. Je sais en revanche qu'il est parfaitement légitimé à manifester le fait qu'il n'était pas d'accord avec nous puisqu'il a fait noter son opposition au procès-verbal du Conseil d'Etat et que c'est une condition dans laquelle un collègue peut manifester le fait qu'il était en désaccord avec le Conseil d'Etat. Mais s'il a dit autre chose que cela, notamment qu'il n'y avait pas de problème de sécurité... Ce papier-là, je lui ai demandé dix fois s'il y en avait un autre ou s'il n'y en avait pas. (L'orateur brandit le rapport en question.) J'attends toujours la réponse ! C'est la raison pour laquelle, à un moment donné, devant une difficulté de poursuivre les négociations, devant des risques signalés, avérés, une conformité non exacte, la décision de fermer l'a emporté au Conseil d'Etat.
Ce n'est pas parce que nous avons fermé que nous ne sommes pas soucieux, notamment de l'avenir des jeunes en général dans ce canton. Nous sommes très préoccupés par une situation que plusieurs groupes ont mis en évidence: l'absence de lieux. Alors on a comparé cela à Lausanne. Nous n'avons plus, contrairement à Lausanne, de friches industrielles urbaines, qui sont les lieux idéaux. (Remarque de M. Pierre Weiss.) Si j'ose vous demander, Monsieur le député, de regagner votre place... (M. Pierre Weiss se rassied.) Merci. (Applaudissements.)
Des voix. Bravo !
M. Pierre Weiss. J'interviendrai après, Monsieur le président ! (Exclamations.)
Une voix. Eh, silence ! (Brouhaha.) Silence !
M. Pierre-François Unger. Nous n'avons plus de friches urbaines et, à n'en pas douter, nous devons réfléchir à trouver dans les zones à venir, y compris dans les zones existantes lorsque c'est possible, des lieux qui permettent l'expression particulière d'un certain nombre de groupes de jeunes qui recherchent quelque chose qu'ils doivent pouvoir trouver, dans la mesure où la situation est en ordre. Le Conseil d'Etat en a parlé. Il mettra cela à l'ordre du jour dans sa délégation à la politique de la Ville. Mais contrairement à certains magistrats de la Ville, nous entendons le faire avec les communes, et non organiser une grande «Journée des nuits» ou - je ne sais pas comment cela s'appellera - des «Assises de la nuit», seuls, sans en parler à personne. Nous le ferons en concertation avec les communes, parce que les communes doivent avoir leur mot à dire dans cette affaire. Nous avons d'ores et déjà annoncé dans le programme de législature une révision de la loi générale sur les zones de développement industriel, parce que nous savons bien que nous devons y mettre d'autres choses que les simples industries que l'on implantait jusqu'alors.
Mesdames et Messieurs, nous avions commencé une négociation remplis d'une ambition très forte avec l'ensemble des partenaires de faire du Moa un lieu exemplaire, incluant notamment la possibilité d'aménager une salle de dégrisement... (Rires.) ...pour les gens qui auraient abusé d'alcool. Le Moa avait aussi déposé une demande d'autorisation pour un fumoir; d'autres seraient bien inspirés de le faire. Malheureusement, Mesdames et Messieurs, pour ce qui concerne la sécurité, les choses n'ont pas avancé. Deux jours avant que je présente la fermeture au Conseil d'Etat, j'ai encore rassemblé, dans une réunion que j'espérais de la dernière chance et qui malheureusement a été du dernier échec, le représentant du propriétaire et les représentants du Moa en leur rappelant que, sous condition d'une mise aux normes et d'un accord entre eux, les choses seraient faciles. Ils n'y sont malheureusement pas parvenus. Notre décision dès lors s'imposait; il était nécessaire de garantir la sécurité de celles et ceux qui se rendaient dans cet endroit, raison pour laquelle nous avons fermé le Moa.
Des voix. Bravo ! (Applaudissements.)
Le président. Merci, Monsieur le conseiller d'Etat. Nous sommes saisis d'un amendement. Je rappelle que le traitement de l'amendement, ou des amendements s'il y en a d'autres, n'excédera pas trente minutes, puisque c'est trois minutes par groupe pour les résolutions. Je passe la parole à l'auteur de l'amendement, M. Broggini.
M. Roberto Broggini (Ve). Mesdames et Messieurs les députés, je dois relever ici avec beaucoup de surprise - c'est pour cela que je dépose cet amendement - que l'Entente, par un opportunisme... (Remarque.) J'allais utiliser l'adjectif «crasse», mais bon, vous me dites: «de bon aloi». (Rires.) Par un opportunisme certain, elle défend une institution privée. Or cette même Entente a tout fait pour que tous les lieux alternatifs, en ville, soient fermés, pour qu'on les ferme, que ce soit Artamis, la Cave 12 ou énormément d'autres lieux ! (Commentaires.) Et où se retrouve-t-on maintenant ? Face à une situation de crise ! Parce que vous n'avez pas réussi à prévoir cela.
Je vous rappellerai - mais vous le savez très bien, Mesdames et Messieurs de l'Entente et de la droite - que c'est en voyant venir les choses que l'on prévient les événements et les situations. Mais vous ne l'avez pas vu ! Vous n'avez pas voulu le voir ! Et maintenant, vous êtes au pied du mur et vous êtes prêts à rouvrir une boîte qui ne répond pas aux normes de sécurité légales. Ce n'est pas une attitude responsable, Mesdames et Messieurs !
Vous êtes en train de défendre une institution privée, alors qu'il y a des tas d'autres institutions que vous avez combattues ou auxquelles vous n'avez voulu accorder des subventions, que je pourrais vous citer. Mais je pense que la discussion serait extrêmement longue, donc je n'entrerai pas en matière là-dessus.
C'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai entendu M. le conseiller d'Etat parler de la LGZDI, la loi générale sur les zones de développement industriel. C'est vrai que le Moa se trouve sur une zone industrielle, où d'autres boîtes pourraient être installées. Effectivement, nous devons travailler sur une modification de cette législation, parce que vous savez très bien que, dans les zones industrielles, les terrains sont à des prix moins élevés qu'en d'autres endroits; donc il faut que l'on s'y attelle. Il faudrait, si nous devons et si nous voulons avoir des institutions... (Remarque.) ...dans les zones industrielles, que l'on s'attelle à avoir des rabattements sur les lignes de transports publics afin d'assurer l'acheminement. Donc, je me réjouis de voir que vous voterez les contrats de prestations à venir des transports publics, justement pour ce type d'activités. Je vous remercie d'avance.
Donc mon amendement... (Brouhaha.) Mon amendement, Mesdames et Messieurs - les chefs de groupes l'ont reçu - consiste à supprimer les deux premières invites, qui s'adressent directement à ce cas particulier, et à ne garder que la dernière invite, c'est-à-dire: «à développer une politique volontariste de maintien dans le canton d'une offre culturelle et de divertissement nocturne diversifiée, incluant les lieux financièrement accessibles, notamment à l'attention des jeunes.» Ainsi, nous ne serons pas partisans et vous montrerez vraiment votre volonté de développer ce type de lieux tant en ville que dans les zones industrielles ! Je vous invite, Mesdames et Messieurs, à voter cet amendement. (Brouhaha.)
Maintenant, encore une petite chose. Ce type de boîte est-il soumis à la LRDBH, la loi sur la restauration, le débit de boissons et l'hébergement...
Le président. Il vous faut conclure, Monsieur le député !
M. Roberto Broggini. J'y arrive ! ...ou à la LSD, la loi sur les spectacles et les divertissements ? Je vous remercie...
Le président. Merci, Monsieur le député...
M. Roberto Broggini. ...et vous encourage à voter cet amendement. (Applaudissements.)
Le président. La parole est à M. Weiss.
M. Pierre Weiss (L). M. Broggini a probablement mal lu les deux premières invites de la proposition de résolution déposée par l'Entente. Cette proposition de résolution indique dans sa première invite: «à faire lever dans les plus brefs délais, après s'être assuré dès l'absence de risque concret pour les utilisateurs, la décision du service du commerce [...]». (Commentaires.) Donc précisément, c'est une résolution responsable, qui prend en considération la possibilité de risques !
Deuxièmement, M. Broggini a véritablement mauvaise mémoire - ou, plus exactement, n'a pas beaucoup d'esprit d'analyse - lorsqu'il confond les intentions, ici, des auteurs de cette résolution avec la politique de fermeture des squats. Ici, on veut veiller à la sécurité, mais en même temps développer une politique en faveur des jeunes; concernant les squats, il s'agissait de lutter contre l'illégalité. M. Muller s'était fait une spécialité de fermer les squats. J'aimerais lui rendre hommage ce soir pour cette action très concrète qu'il a menée lors de la dernière législature. (Huées.)
M. Mauro Poggia (MCG). Monsieur le président, chers collègues, on croit rêver ! Les populistes, pour prendre un terme que vous affectionnez, ne sont pas là où l'on croit, ni les électoralistes. Voilà l'alliance des hypocrites. L'Entente et les socialistes, dans une alliance surréaliste, viennent nous dire, avec des arguments variés et variables: «Il faut rouvrir le Moa.» M. Jornot, qui, pour une fois, se transforme en champion de la défense de nos jeunes et de la culture alternative... (Rires. Applaudissements.) ...vient nous dire: «Il faut rouvrir le Moa, tout de suite !» Or ce qu'il nous dit, ce n'est pas ce qu'il écrit. M. Weiss, lui, sait lire. Et M. Weiss lit ce qui est écrit ! Comme il vous le dit, il faut ouvrir dès qu'il n'y aura plus de problèmes. Excusez-moi, quand on a si peu à dire, on se tait ! (Exclamations. Applaudissements.)
Nous sommes tous d'accord que, lorsqu'il n'y aura plus de problèmes, il faut que le Moa rouvre. Il y a quand même une loi sur la responsabilité de l'Etat et des communes. Cela vous dit quelque chose, Monsieur Jornot ?! Imaginez une centaine de jeunes carbonisés au Moa alors qu'ici, dans un débat public, M. Jornot dit: «Rouvrez tout de suite le Moa !» M. Jornot: «Oh, ce n'est pas de ma faute; c'est le Conseil d'Etat qui a pris la décision finale.» Assumez vos responsabilités ! Les radicaux, vos frères siamois... (Rires.) ...vous emboîtent évidemment le pas, alors que le PDC, lui, a des arguments intéressants. Ivresse au volant pour ivresse au volant, autant que le trajet soit le plus court possible ! (Rires. Applaudissements.) Les socialistes, quant à eux, ont une nouvelle argumentation. Cette fois, on nous parle d'équité commerciale. Alors ce n'est pas un commerce équitable, non. (Rires.) C'est l'équité commerciale ! On ne peut pas fermer du jour au lendemain ! Ma foi, laissez-les carboniser s'ils n'ont pas eu le temps de fermer et de s'adapter ! (Rires.) Merveilleux !
Non, soyons un peu sérieux. Nous sommes un parlement. Nous sommes ici pour légiférer. Le Conseil d'Etat est là pour appliquer les lois, lesquelles sont les mêmes pour tout le monde. Si les lois ne sont pas respectées, il est normal, il en va de notre responsabilité à tous, que nos jeunes soient protégés. Bravo au Conseil d'Etat d'être passé par-dessus la pression politique, que l'on constate dans ce parlement avec une légèreté inqualifiable, pour prendre une décision responsable. Alors oui aux Verts; d'accord, finalement, de laisser la troisième invite. Elle correspond d'ailleurs à ce que nous-mêmes, MCG, avions déposé avant tout le monde la semaine dernière, le 7 octobre: développer une politique volontariste de maintien dans le canton d'une offre culturelle pour les jeunes. Certes ! Mais encore une fois, on enfonce des portes ouvertes. Cependant, si on en est là, d'accord, enfonçons ces portes-là.
Des voix. Bravo ! (Applaudissements.)
Le président. Merci, Monsieur le député. Il reste dix secondes à M. Stauffer... Non, il renonce. La parole est à M. Hohl.
M. Frédéric Hohl (R). Monsieur Poggia, je vous engage à écrire la prochaine revue des députés. C'était très drôle, très fin. Il y a juste un tout petit problème que l'on oublie - le Moa est fermé et on ne devrait pas en faire un fromage - le seul problème est que des centaines de jeunes, vendredi soir et samedi soir, ne peuvent pas entrer à l'Usine parce que c'est complet. Voilà le problème. (Commentaires.) Non, non ! (Commentaires.) Mesdames et Messieurs les députés, là, il y a un vrai problème ! C'est pour cette raison que l'on a voté l'urgence. Sinon, il n'y avait pas de raison, comme vous l'avez dit, de défendre l'économie privée. Ce n'est pas du tout cela. On veut défendre le fait qu'il y a beaucoup trop de jeunes dans la rue. Il y en a encore plus que d'habitude.
Mesdames et Messieurs les députés, je rappelle à notre collègue Vert que ce n'était pas que l'Entente qui a signé cela. Les socialistes ont également suivi, quoi !
J'ai aussi un vague souvenir de la leçon que vous nous avez donnée sur Artamis. Je ne suis pas certain que les normes de sécurité étaient optimales, parce que j'y ai fréquenté dans quelques soirées pratiquement l'ensemble des établissements. (Brouhaha.) Et je peux vous dire que, s'il y a bien des endroits qui devaient être fermés, c'était bien ceux-là.
Alors, Mesdames et Messieurs les députés, bien évidemment, on ne va pas accepter votre amendement de suppression des première et deuxième invites, parce que cela vide complètement de sens cette demande.
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. Deneys... qui renonce. Alors c'est au tour de M. Gillet.
M. François Gillet (PDC). Mesdames et Messieurs les députés, permettez-moi quand même de réagir aux propos de M. Poggia. Il nous dit - j'ai bien entendu ses conseils - que, quand on a si peu à dire sur certains sujets, on ferait mieux de s'abstenir; j'aimerais lui répondre qu'il devrait commencer à convaincre certains de ses collègues de groupe qui, très souvent, n'ont pas grand-chose à dire... (Remarque.) ...mais qui prennent malgré tout énormément de temps dans nos débat ! (Commentaires. Le président agite la cloche.)
Maintenant, vous ironisez, Monsieur Poggia, sur l'ivresse au volant, sur la longueur des trajets... Je vous rappellerai tout de même que l'ivresse au volant fait infiniment plus de morts, ici comme ailleurs, que les incendies, aussi dramatiques soient-ils que ceux des bowlings. J'aimerais aussi vous rappeler que le Moa avait mis sur pied - c'était une excellente idée - des services de minibus pour, le soir, ramener chez eux des jeunes, qui avaient effectivement peut-être un peu bu. C'est ce genre d'initiatives qu'il faut préserver, c'est ce genre de lieux qu'il faut maintenir.
Quant à l'amendement de M. Broggini, ce n'est pas dans trois ou quatre ans, quand nous aurons effectivement développé une politique volontariste en faveur de nouveaux lieux, que nous pourrons proposer des espaces que nos jeunes attendent. C'est le plus vite possible ! Or nous le savons, beaucoup de choses ont déjà faites au niveau du Moa. Il ne manque pas grand-chose pour que, comme la première invite le dit, après avoir réglé les dernières questions, après s'être assurés que les risques sont éloignés, nous puissions rouvrir. Cela ira beaucoup plus vite que de supprimer les deux premières invites et d'attendre qu'une politique volontariste puisse être mise en place.
Mme Céline Amaudruz (UDC). Le groupe UDC aura la liberté de vote sur cet amendement. Mais, pour ma part, je dirai: «De qui se moque-t-on ?» On va éventuellement voter un texte ayant pour titre: «Réouverture du Moa Club». Et la proposition de motion inviterait «à développer une politique volontariste de maintien dans le canton...», etc. Alors, soit on fait quelque chose pour Genève et pour les jeunes... Mais on ne fait pas d'un titre autre chose. C'est absolument ridicule ! Maintenant, ce parlement a l'envie de soutenir les jeunes, de créer; mais ce n'est pas en un endroit qui ne respecte pas les normes que l'on va faire quelque chose. C'est honteux ! (Remarque. Applaudissements.)
Le président. Merci, Madame la députée. La parole est à M. Bertschy, à qui il reste en tout cas deux minutes.
M. Antoine Bertschy (UDC). Habitant de Vernier et père d'un grand enfant, cela n'a pas été évident pour moi de lui expliquer pourquoi le Conseil d'Etat avait fermé le Moa. Il me dit: «Cela fait trois ans que j'y vais et que je m'amuse tous les week-ends; et maintenant, du jour au lendemain, cela devient dangereux ?» Cela n'a pas forcément été facile de lui dire que, à présent, c'était fermé et que cela ne rouvrait pas, qu'il ne pourrait plus y aller.
Néanmoins, je pense que cette fermeture avait des raisons. M. le conseiller d'Etat nous l'a dit. Personnellement, j'aurais préféré que cela se passe différemment, non pas brutalement comme cela a été fait. J'étais assez opposé à cette fermeture brutale, parce qu'elle est inexplicable pour les jeunes.
Toutefois, maintenant que l'établissement a été fermé, c'est un message complètement faux que l'on donne si on le rouvre derrière ! On prend une décision de fermeture pour des raisons de sécurité, ce n'est pas pour rouvrir la semaine suivante alors que rien n'aura changé dans le bâtiment. Ce n'est pas sérieux !
Vous avez vu que nous avons la liberté de vote dans le groupe UDC. Pour ma part, j'accepterai l'amendement de M. Broggini. Si l'amendement n'est pas accepté, je ne voterai pas cette résolution.
J'aimerais encore faire une remarque, Monsieur le président. Je dois avouer que j'ai assez peu goûté qu'un conseiller d'Etat dise à un député de retourner à sa place. Nous sommes ici dans notre salle, et ce n'est pas au Conseil d'Etat d'y faire la loi.
Des voix. Bravo ! (Applaudissements.)
Le président. Merci, Monsieur le député. La parole est à M. Lussi. Il vous reste une petite minute, Monsieur Lussi.
M. Patrick Lussi (UDC). Mesdames et Messieurs les députés, oui, le texte peut paraître ambigu. Mais, pour une fois, M. Broggini a raison, et personnellement je voterai cet amendement. Simplement, je dirai que l'UDC veut des établissements avec licence. Et l'UDC - c'est un vieil UDC qui vous parle - en a peut-être assez de l'offre culturelle de la Ville, qui, grâce à nos libéraux, est plus licencieuse que festive. (Exclamations.)
Des voix. Bravo !
Mme Loly Bolay (S). Mesdames et Messieurs les députés, tout à l'heure, nous avons eu une grande leçon de morale de la part de M. Poggia. Nous en avons bien pris note, Monsieur Poggia. Cela dit, permettez-moi tout de même de vous rappeler certaines choses, à vous MCG. Je me rappelle d'abord la motion du MCG que nous n'avons pas voulu traiter, qui invite «à favoriser la création d'un lieu destiné aux jeunes, sous la forme de dancing-boîte de nuit, accompagné d'autres activités...», etc.
Mais j'aimerais quand même rappeler ici notre séance numéro 30 du 19 mars 2010 et la pétition 1662. Que demandait cette pétition ? Il y avait eu un rapport de majorité, et un rapport de minorité des socialistes. Cette pétition, signée par 18 000 jeunes, demandait ce que l'on est en train de solliciter aujourd'hui, c'est-à-dire l'ouverture de lieux alternatifs pour les jeunes. Je vois que, aujourd'hui, après une manifestation des jeunes, beaucoup de gens ont changé d'avis. Mais plus particulièrement le MCG. Parce que le MCG, à cette époque-là... (Commentaires. Le président agite la cloche.) Je reprends les mots de M. Golay, qui a dit... (Brouhaha. Remarque de M. Roger Golay.)
Le président. S'il vous plaît, Monsieur Golay !
Mme Loly Bolay. ...qui a dit: «A mon avis, on aurait dû mettre cette pétition à la poubelle.» Ces 18 000 jeunes qui signent, c'est la démocratie qui s'exprime, n'est-ce pas ? Et il faut jeter cette pétition à la poubelle ?! Mais mieux encore, M. Stauffer nous dit: «On comprend bien pourquoi elles - les associations - ne veulent pas quitter le centre-ville de Genève: parce que la manne "tornaresque" ne serait plus dans les budgets ! Tandis que dans des communes comme Vernier, qui sont un peu sous l'emprise du MCG, ce serait évidemment ric-rac pour faire de la culture ! [...] Alors je vous propose en conclusion de vous trouver un nouveau lieu pour la culture alternative. Il se situe au boulevard Carl-Vogt et se nomme VHP !» Violons de la police. Voilà comment vous voulez traiter les jeunes ! Et aujourd'hui, vous nous donnez des leçons de morale ?! (Commentaires.) Mais vous rigolez, Mesdames et Messieurs du MCG ! Alors M. Jornot nous disait: «Le MCG n'aime pas les jeunes»... Oh non, il n'aime pas les jeunes ! (Remarque.) On l'a souvent entendu ici. La preuve, il veut les mettre en prison quand ils réclament des lieux alternatifs. Alors vos leçons de morale, Monsieur Poggia, vous les gardez pour votre groupe !
Des voix. Bravo ! (Applaudissements.)
Le président. Merci, Madame la députée. La parole est à M. Jeanneret, à qui il reste dix secondes.
M. Claude Jeanneret (MCG). Cela va être très court. Je crois que l'on peut simplement approuver l'amendement des Verts, qui est intéressant, parce qu'il recense... (Brouhaha. Le président agite la cloche.) ...l'intérêt de cette proposition de résolution, c'est-à-dire développer des lieux pour les jeunes. Le reste est de la particularité privée, qui ne nous concerne pas au parlement. (Remarque.)
Le président. Merci, Monsieur Jeanneret. (Remarque.) Monsieur Golay, vous n'avez pas du tout été mis en cause. (Commentaires.) Ce n'est pas parce que vous êtes cité que vous êtes mis en cause ! Il reste encore dix secondes pour les socialistes... (Exclamations. Remarque de M. Roger Golay.) Si vous n'êtes pas content, Monsieur Golay, vous sortez, mais vous n'avez pas le droit de vous exprimer.
Des voix. Ah !
Le président. Vous n'avez pas été mis en cause. (Brouhaha. Le président agite la cloche.)
Mme Lydia Schneider Hausser (S). Monsieur le président, je ne dirai que trois mots en dix secondes. Ce que ma collègue, ma camarade Loly Bolay a cité à l'instant est inscrit au Mémorial du Grand Conseil; rien n'est inventé. Nous avons entendu ces mots-là quand j'étais rapporteuse de minorité en mars. (Remarque de M. Roger Golay.)
Le président. On se calme, Monsieur Golay ! Vous pouvez aller prendre l'air pour vous rafraîchir les idées. (Rires.) Nous procédons maintenant au vote de l'amendement présenté par M. Broggini, qui demande la suppression des invites 1 et 2.
Mis aux voix, cet amendement est rejeté par 44 non contre 42 oui et 1 abstention.
Le président. Nous passons à présent au vote de la résolution.
Mise aux voix, la résolution 639 recueille 42 oui, 42 non et 2 abstentions. (Exclamations. Applaudissements. Commentaires à l'annonce du résultat.)
Des voix. Refusez! Refusez! (Chahut.)
Le président. Je vous remercie, pour la dernière séance, de me donner l'occasion de voter ! (Le président tranche en faveur du oui.)
Mise aux voix, la résolution 639 est donc adoptée et renvoyée au Conseil d'Etat par 43 oui contre 42 non et 2 abstentions. (Exclamations et applaudissements à l'annonce du résultat.)
Le président. Non, s'il vous plaît ! Pas de manifestation à la tribune !