République et canton de Genève

Grand Conseil

RD 788-A
Rapport de la commission des transports chargée d'étudier le rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur le rapport annuel de gestion et les comptes de la Fondation des parkings pour l'exercice 2008

Débat

M. Eric Stauffer (MCG). Mesdames et Messieurs les députés, à la lecture de ce rapport, nous avons constaté que la plus grosse partie - la partie quasi exclusive - qui ramène des revenus à la Fondation des parkings est le parking P26 à l'aéroport. Or figurez-vous que ce parking a été retiré à la Fondation des parkings. Alors je fais le lien avec ce rapport sur l'année 2008, et je vous pose cette question: avec quoi la Fondation des parkings va-t-elle vivre ? Avec les amendes, puisqu'elle a engagé en pagaille des contractuels, notamment vingt-trois frontaliers ?! Avec la vente de macarons, pour que les citoyens genevois puissent se parquer en bas de chez eux en payant encore une petite taxe ?! Je vous le demande: avec quoi la Fondation des parkings va-t-elle vivre ?

Cette information, Mesdames et Messieurs les députés, n'en déplaise au Tribunal administratif, nous parvient directement du représentant du MCG au sein du conseil d'administration de la Fondation des parkings. Voilà à quoi il sert d'avoir des représentants dans ces établissements publics autonomes.

Je vous pose donc la question, et j'aimerais bien que le Conseil d'Etat ou le conseiller d'Etat en charge - ou la conseillère d'Etat, excusez-moi: avec les changements, on n'a pas encore tout à fait l'habitude - puisse nous informer à ce sujet. Quelle va être la source de revenus, sans tondre une fois de plus les citoyens de ce canton en inventant des taxes et en faisant de la «sur-répression» avec les amendes, notamment pour les PME ? Vous savez, par exemple, les peintres qui déposent deux bidons pour un chantier et reçoivent une bûche de 120 F... J'en passe et des meilleures. Ce phénomène nous inquiète grandement, parce que c'est un frein à l'économie. Votre voisin de droite, Madame la conseillère d'Etat, est ministre de l'économie - et de la santé - mais ce n'est pas une raison pour envoyer l'économie aux urgences pour faire de la réanimation, tant nous sommes en train de bousiller les PME de ce canton. Donc nous aimerions avoir quelques explications sur les sources de revenus futures de la Fondation des parkings.

Enfin, vous nous permettrez, Mesdames et Messieurs du gouvernement, de vous faire cette remarque: il convient de vraiment donner la priorité de l'emploi aux Genevois. Concernant les contractuels, dont vingt-trois frontaliers, qui ont été engagés et pour le recrutement desquels, je le rappelle, la Fondation des parkings a payé 200 000 F à la société Manpower, on ne me fera jamais croire que, parmi les 16 000 chômeurs, personne n'était capable de mettre des PV dans la rue. C'est un scandale, un manque de respect vis-à-vis des chômeurs genevois, et c'est votre responsabilité, Mesdames et Messieurs du gouvernement ! Au MCG, nous ne pouvons pas tolérer ce genre d'attitude. Notre souhait - et je conclurai par là - serait vraiment que vous preniez conscience de cela et que vous puissiez y remédier au plus vite, dans l'intérêt des citoyens genevois.

Mme Michèle Künzler, conseillère d'Etat. Je vais répondre sur les trois points que vous avez évoqués.

Premièrement, le Conseil d'Etat a effectivement pris la décision de regrouper le parking P26 avec tout ce qui concerne l'Arena et l'aéroport, pour faire une unité. Cela ne signifie pas qu'on retire ce parking sans contrepartie. C'est en négociation ! L'objectif est d'arriver à avoir une unité autour de l'aéroport, avec l'Arena, les parkings et tout ce qui concerne ce périmètre. Bien sûr, la Fondation - et je veillerai à ce point - sera indemnisée. En effet, comme vous l'avez dit, ce sont les rentrées principales de la Fondation, mais ce ne sont pas ses uniques rentrées.

Deuxièmement, il est évident que l'on ne va pas matraquer les gens pour faire des rentrées afin de se payer le P26. Ce n'est pas l'objectif. Vous savez très bien, si vous êtes si bien informé par vos commissaires dans la Fondation, qu'il y a eu aussi un accord pour les transporteurs professionnels, afin qu'il y ait une répression raisonnable. Je rappelle tout de même que personne n'est obligé de commettre des infractions ! Il convient cependant de faire preuve d'un peu de bon sens, parfois, concernant certaines petites infractions commises par des transporteurs professionnels. Cet élément est au point, une réunion a eu lieu. Les contractuels qui ont été engagés, la première fois, comme toutes les personnes qui sont engagées, pensent bien faire et font le maximum ! C'est normal. Maintenant, il faut simplement savoir ce qui est exigible. En effet, il y a tout de même - et cela, je le maintiens - des infractions qu'il faut sanctionner ! Vous avez assez de personnes dans votre groupe pour vous le rappeler !

Troisièmement, la Fondation des parkings a effectivement reçu une lettre, disons sévère, du Conseil d'Etat au sujet du processus d'engagement. Non pas qu'il soit impossible d'engager des frontaliers à l'Etat ! C'est normal, on peut le faire dans les conditions actuelles. Ce qui n'était pas normal, en revanche, était de passer par une agence sans en référer absolument à l'office de l'emploi, qui offrait la même prestation gratuitement, mais ce n'est pas assez connu.

D'autre part, je pense que les procédures futures seront mieux cadrées; et par rapport à ce qui est exigible de ces personnes, il y aura une meilleure formation et une meilleure information de toutes les entités qui emploient des gens à Genève pour faire mieux usage de l'ensemble des prestations de l'office de l'emploi. Parce que, même au sein des entités proches de l'Etat, on ne sait pas que ces prestations peuvent être offertes ! Je m'emploierai aussi, au niveau des TPG, à former des gens, même au préalable, en accord avec l'office de l'emploi. On n'engagera pas tout le monde tout de suite, mais cela permettra progressivement d'avoir, d'une part, un bassin de population que l'on peut engager à Genève et, d'autre part, des formations complémentaires de personnes susceptibles d'être engagées dans ces institutions.

Voilà, j'espère avoir répondu à vos trois interrogations. On essaiera de voir au mieux, en tout cas en ce qui concerne le P26, qui m'inquiète aussi un peu. (Applaudissements.)

Le Grand Conseil prend acte du rapport de commission RD 788-A.