République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 4 mai 2007 à 20h45
56e législature - 2e année - 7e session - 35e séance
M 1658-A et objet(s) lié(s)
Débat
M. Jacques Follonier (R). La commission de contrôle de gestion n'a bien sûr pas été totalement satisfaite - pour ne pas dire qu'elle a été complètement insatisfaite - de la réponse du Conseil d'Etat à sa motion. Il est d'ailleurs regrettable de devoir, ce soir, parler et donner notre réponse devant un banc du Conseil d'Etat entièrement vide. Mais j'espère que quelqu'un aura la gentillesse de bien vouloir la lui transmettre.
Une voix. Le Mémorial !
M. Jacques Follonier. Le rapport du Conseil d'Etat concernant cette motion parle du SIRH (Système d'information ressources humaines), donc des ressources humaines. A le lire, on comprend - ceux qui ont eu le courage de le lire - que c'est en fait un cours complet sur ce que doivent être les ressources humaines. En réalité, ce rapport ne donne absolument aucune réponse aux questions posées par cette motion et la commission de contrôle de gestion craint, à juste raison, que la volonté du Conseil d'Etat, même si elle est là, n'est finalement pas du tout en accord avec les ambitions de cette commission.
Je vous rappelle que, lors de son discours de Saint-Pierre, le Conseil d'Etat a expliqué à quel point les ressources humaines étaient au centre de ses priorités, et je vous rappelle aussi que, dans le cadre des mesures P1 et P2, le Conseil d'Etat nous a expliqué combien d'argent nous allions économiser grâce à ces ressources humaines et à leur gestion.
Or tout le monde sait aujourd'hui que les ressources humaines - et on l'apprend par ce rapport - sont un sujet vaste et multiple, allant de la gestion des paies à celle des carrières, en passant par l'harmonisation des emplois, le profil de carrière ou encore de formation. Ce qui vous montre à quel point les ressources humaines sont importantes. Nous avons appris il y a peu de temps que, finalement, de tout ce système, le Conseil d'Etat n'avait réussi à mettre en place que celui des paies.
Par ailleurs, Mesdames et Messieurs les députés, je vous rappelle que nous avons voté 25 millions de francs de crédit initial pour ce projet SIRH. Le Conseil d'Etat nous annonce fièrement aujourd'hui qu'il a enfin réussi à effectuer la paie des employés depuis cette année, grâce au système SIRH.
Cette grande victoire que nous annonce le Conseil d'Etat laisse quand même planer un grand doute quant à ce qu'il sera capable d'entreprendre par la suite, d'autant plus qu'il nous dit que ce n'est qu'en 2009 - et il précise en plus à la fin 2009 - que la suite du programme SIRH sera instaurée.
Vous l'avez tous compris: la fin 2009, c'est la prochaine législature, ce qui veut dire que, pendant cette législature, le Conseil d'Etat ne souhaite pas établir tous les modules permettant d'avoir un service des ressources humaines informatisé efficace.
Vous vous souvenez, et je terminerai par là, qu'une des plus grandes raisons de la crise de l'Université a été décrite par le Professeur Béguin comme le mauvais suivi des ressources humaines. On peut se demander comment le Conseil d'Etat va faire pour ne pas appliquer ce qui aurait dû l'être depuis longtemps.
Dès lors, bien que ce rapport nous ait été remis, je pense qu'il faut le renvoyer au Conseil d'Etat, de manière qu'il s'en saisisse vraiment, qu'il arrête de nous mener en bateau - avec la volonté de laisser cet objet aux oubliettes - et que, très clairement, il prenne les choses en mains pour mettre en place un système SIRH efficace et efficient, au plus tard à fin 2008.
Mis aux voix, le renvoi au Conseil d'Etat de son rapport sur les motions 1658, 776, 816 et 993 est adopté par 32 oui contre 16 non et 1 abstention.
Le rapport du Conseil d'Etat sur les motions 1658, 776, 816 et 993 est donc refusé.