République et canton de Genève

Grand Conseil

M 1593-A
Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur la motion de Mmes et MM. François Thion, Alain Charbonnier, Jacques-Eric Richard, Christian Brunier, Loly Bolay, Françoise Schenk-Gottret, Alain Etienne concernant l'aménagement d'une piste cyclable entre Croix-de-Rozon et Carouge

Débat

M. François Thion (S). Je voulais remercier le Conseil d'Etat d'aller dans le sens de la très nette majorité du Grand Conseil qui avait renvoyé cette motion. Comme aujourd'hui, 22 septembre, c'est la journée «En ville sans ma voiture», je profite de vous dire que de descendre en ville depuis la Croix-de-Rozon équivaut à quatorze minutes jusqu'à Carouge et de vingt-cinq minutes de vélo pour venir jusqu'à l'Hôtel-de-Ville... Mais c'est vrai qu'à la campagne les routes sont également dangereuses - on a parlé hier des pistes cyclables en ville... Il faut aussi construire des pistes cyclables à la campagne, et je me réjouis que ce projet voie le jour. On n'en est qu'à des projets d'étude, mais j'espère que les choses iront assez vite.

M. Louis Serex (R). J'ai écouté avec attention les remarques de mon collègue. C'est bien de faire des pistes cyclables, mais il faudrait obliger les vélos à aller dessus ! (Brouhaha.) Parce que c'est une catastrophe: il y a plus de vélos sur les routes que sur les pistes cyclables ! (Brouhaha.) Alors, je ne sais pas si le gouvernement peut faire quelque chose quant à la loi sur la circulation routière, mais aujourd'hui on utilise très peu les pistes cyclables... Mettons les vélos sur les pistes cyclables ! (Applaudissements.)

Le président. Ces applaudissements aussi figureront au Mémorial, bien que vous n'en soyez pas à votre toute première intervention, Monsieur Serex. Enfin... C'est la classe 48.

M. Roger Deneys (S). Ni la dernière intervention, je pense ! Mais cela mérite une précision: M. Serex a dû avoir l'occasion de bien observer le comportement des cyclistes, mais je l'invite à me suivre à travers la ville pour un petit tour à vélo... Typiquement, les cyclistes sont comme les autres usagers de la route, avec leurs bons côtés et leurs mauvais côtés. Les vélos devraient effectivement être sur les pistes cyclables, comme les voitures devraient être sur la route plutôt que sur les trottoirs, c'est exactement la même chose.

La remarque que j'aimerais vous faire, Monsieur Serex, c'est que les cyclistes ont tendance, comme certains automobilistes, à vouloir utiliser l'itinéraire le plus direct. Donc, quand on réalise un aménagement cyclable qui fait un détour, même si le parcours est particulièrement sympathique, agréable, au bord du Rhône, avec des terrasses, etc., ce n'est pas forcément celui qui sera utilisé. Parce que les gens sont aussi pressés à vélo qu'en voiture ! Donc, il faut le constater, et certains aménagements devraient être effectués le long des axes principaux ! Malheureusement, cela pose des problèmes en termes de transports publics et de voies de circulation pour les voitures, et c'est bien pour cela que l'on n'arrive pas toujours à réaliser tous les aménagements. A l'ASPIC, on le regrette, mais il faut aussi comprendre que des cyclistes préfèrent rester sur les grands axes, même s'il n'y a pas les aménagements nécessaires.

Pour des parents avec des enfants, et notamment dans ce quartier-là, on a reçu des demandes, à l'ASPIC... Des parents sont effrayés de laisser leurs enfants aller seuls à l'école et, du coup, ils renoncent au vélo et les accompagnent voiture. Franchement, ce n'est pas ce que l'on peut souhaiter de mieux pour notre république.

M. Gilbert Catelain (UDC). Rapidement, j'aimerais dire que l'on doit développer le transport alternatif.Et le transport à vélo est une alternative aux problèmes de circulation. La question est de savoir comment nous allons procéder. Et à la question des pistes cyclables il existe aussi la solution des bandes cyclables, nettement moins onéreuses, surtout dans un patrimoine largement bâti et qui nécessiterait des infrastructures particulièrement coûteuses.

Par ailleurs, je souhaite que ces pistes ou ces bandes cyclables empruntent la future passerelle, dite «passerelle des Sports», dont nous avons voté le financement hier.

Le Grand Conseil prend acte du rapport du Conseil d'Etat sur la motion 1593.