République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 16 mars 2006 à 17h
56e législature - 1re année - 6e session - 24e séance
RD 626
Le président. Je vous prie de bien vouloir rester debout pendant le temps où nous rendrons hommage à Mme Monique Bauer-Lagier.
Mesdames et Messieurs les députés, nous avons appris avec une grande peine le décès de Monique Bauer-Lagier, députée libérale dans notre Grand Conseil de 1973 à 1977.
Monique Bauer-Lagier ne fit ainsi qu'un court passage dans notre parlement: une législature. Mais cette brièveté était une fulgurance. Deux ans à peine après son élection au Grand Conseil, le peuple genevois l'élisait au Conseil national où elle siégea de 1975 à 1979, puis au Conseil des Etats où elle resta en fonction pendant huit ans.
Dans le cadre de ses fonctions, Monique Bauer-Lagier ne ménagea pas ses efforts pour les causes qui lui tenaient à coeur, notamment l'égalité entre les hommes et les femmes, l'abandon du nucléaire et, surtout, engagement précurseur pour l'époque, le développement durable. Si ce dernier choix lui valut quelques incompréhensions, et même une franche désaffection de son propre parti politique, elle ne renonça pas pour autant à ce qui était à ses yeux essentiel, la fidélité à ses idéaux et à elle-même.
Son intransigeance, qui était aussi la marque de sa probité, lui a conféré une place très particulière dans le coeur et la mémoire des Genevois reconnaissants de cette rigueur qui est la marque de l'autorité, la vraie, et permet à chacun de trouver ses repères.
Je voudrais enfin souligner son engagement en faveur de la tolérance et du respect mutuel, notamment interconfessionnel. Cette protestante fervente y attachait beaucoup d'importance, au point qu'elle a voulu que s'expriment à ses obsèques des représentants du catholicisme romain, de l'islam et du judaïsme.
En ce temps qui voit resurgir des luttes que l'on croyait archaïques, où les manipulateurs continuent à placer des armes dans la main des fanatiques, ce rappel à l'essentiel, aux vertus de la spiritualité, quand elle n'est pas un masque pour l'ambition politique, est réconfortant.
A ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants, nous redisons toute notre sympathie.
Pour honorer sa mémoire, je vous invite, Mesdames et Messieurs les députés, à observer un instant de silence. (L'assemblée, debout, observe un moment de silence.)