République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 7 octobre 2005 à 20h30
55e législature - 4e année - 12e session - 72e séance
RD 596
La présidente. J'ai tout d'abord le plaisir de saluer, à la tribune, un ancien président du Grand Conseil: M. Bernard Annen... (Applaudissements.) ... et une ancienne députée: Mireille Gossauer-Zurcher,... (Applaudissements.)... ainsi que les familles de certains députés. (Applaudissements.)
Madame la présidente du Conseil d'Etat, Madame la conseillère d'Etat, Messieurs les conseillers d'Etat, Mesdames et Messieurs les députés, chers collègues, chers amis, cette année de présidence s’achève, et j’ai peine à le croire... Cette journée du 18 novembre 2004 où j’ai été élue me semble encore si proche ! J’ai toujours en mémoire mes états d’âme d’alors, qui oscillaient entre angoisse de la tâche ardue qui m’attendait et fierté d'accéder à cette fonction. J'étais consciente d'être la candidate joker, mais les défis ne m'ont jamais fait peur ! Il ne faut surtout pas croire que tout a été simple, mais, souvent, l'obstacle ambitieux rend le sportif plus combatif...
Même si lors des séances initiales mon timbre de voix n'était pas aussi clair que par la suite, je n'avais qu'un but: prouver qu'une présidente extraordinaire pouvait se transformer en une présidente au service de tous ! Malgré - mais aussi grâce à - cette gageure permanente, j'ai vécu cette année de législature avec passion. C'est aujourd'hui l'heure du bilan. Toujours pour tenir mes objectifs, je vais être concise... Du moins je vais faire court, comme les femmes savent le faire en général ! En effet, mon expérience m'a prouvé que les représentantes du sexe dit «faible», tous partis confondus, font toujours de la politique avec pragmatisme et finalité.
Personnellement, la fierté d'être la neuvième présidente de ce parlement m'obligeait - si ce n'est plus – à être à la hauteur pour mener la barque du Grand Conseil. Ma longue expérience de pédagogue m'a été très précieuse pour gérer les passions et les comportements parfois proches d'une cour de récréation.
Tout au long de ces douze mois, j'ai essayé de tenir au mieux les engagements que j'avais pris devant vous et de garder à l'esprit une éthique en adéquation avec ma place de pilote de ce parlement. Cette ligne de conduite m'a aidée à toujours être attentive à chaque groupe, à chaque position, et à respecter l'équilibre si délicat entre les différents courants d'opinion. Cela n'a pas été facile, car nous avons dans notre enceinte des spécialistes de la rhétorique, de l'invective ou de la provocation. Il faut, dans ces cas-là, une bonne dose de sérénité, doublée de fermeté, pour ne pas contribuer au dérapage général, qui souvent choque notre public !
Mais, la présidence, c'est aussi une grande satisfaction: quand nous nous conformons à notre agenda et terminons à 23h; quand un grand nombre de projets de lois peuvent être traités; quand une belle majorité se fait autour d'un projet de loi, comme pour celui concernant le handicap ou les violences domestiques... Durant cette année, nous avons ainsi pu traiter 1480 objets en siégeant 20 heures de moins qu'en 2004.
L'assemblée a pu, elle aussi, bénéficier directement de quelques réalisations que j'ai initiées, comme l'édition d'un nouveau vade-mecum - véritable best-seller l'amélioration de la loge d'entrée du bâtiment et le changement de décor... derrière nos têtes ! (Applaudissements.)
Mais, comme vous le savez, les séances plénières ne sont que la pointe de l'iceberg, et le travail de la présidence ne s'arrête pas à nos rencontres mensuelles. La préparation des séances, les réunions du Bureau, les consultations juridiques, les correspondances et les divers problèmes d'intendance émaillent nos intermèdes. J'ai beaucoup privilégié, dans ce contexte particulier du Bureau, le fait d'associer étroitement les chefs de groupe à l'élaboration des séances, et je les remercie sincèrement d'avoir si bien collaboré.
La fonction de présidente, c'est aussi incarner notre parlement, être une véritable marathonienne des soirées: de la joute sportive au gala de charité, en passant par nombre d'inaugurations... Malgré un rythme soutenu, cette représentation officielle apporte beaucoup de satisfactions, car elle permet des rencontres avec le riche tissu associatif genevois et d'entrer en contact avec de multiples personnalités exceptionnelles, qui resteront dans ma mémoire et avec lesquelles, pour certaines d'entre elles, des relations durables se sont créées.
J'avais souhaité renforcer la convivialité de notre assemblée, et je crois avoir réussi mon pari grâce à notre expédition dans mon canton d'origine. Malgré les échéances électorales, il me semble que chacun et chacune d'entre nous n'a eu comme objectif durant ces deux journées que de partager quelques heures ensoleillées et authentiques dans ce beau décor gruyérien. Il ne faut pas, non plus, oublier la sortie avec les internationaux; nous avons réussi à embarquer et à rassembler sur le Léman tout ce qui fait la force de la Genève internationale et à associer nos voisins vaudois et français. Toutes ces réalisations et actions n'auraient pas vu le jour sans la contribution exemplaire et d'une redoutable efficacité de notre sautier, Mme Maria Anna Hutter, que je vous demande d'applaudir comme il se doit. (Vifs applaudissements.)
Grâce à son soutien quotidien et ses compétences - impossibles à énumérer ici - j'ai pu exercer ma tâche avec sérénité. Bien sûr, Mme Hutter peut compter sur l'aide précieuse de son directeur adjoint, M. Laurent Koelliker; sur l'aide de son dynamique adjoint administratif: M. Didier Thorens... (Applaudissements.)Sur celle de ses huissiers... (Applaudissements.)... toujours attentifs et fidèles au poste, MM. Stéphane Baldassari... (Applaudissements.)... et Christian Roy et, aussi, sur tous ceux qui, dans l'ombre, œuvrent pour la cause. Qu'ils soient tous remerciés ! (Applaudissements.)
N'oublions pas non plus M. Robert Hensler, chancelier d'Etat, et son équipe, avec lesquels nous avons été amenés à collaborer régulièrement et que je remercie pour leur professionnalisme. On peut aussi les applaudir... (Applaudissements.)Un merci tout particulier à MM. Paul Perrin et Emile Tinner, huissiers, qui, durant ces douze mois, ont aussi veillé sur moi. (Applaudissements.)
Mais je n'oublie pas d'adresser mes remerciements à mes compagnons de route qui ont constitué le Bureau - que certains surnomment «le croupion», cela malgré sa grande efficacité ! (Rires.)Il faut citer: mon vice-président, M. Michel Halpérin, qui a tenu le rôle - ô combien précieux ! - de «mentor juriste»; ma deuxième vice-présidente Mme Caroline Bartl, et, enfin, M. Jacques Baudit, tous deux très coopératifs. (Vifs applaudissements.)
Je dois aussi souligner que la collaboration entre le Conseil d'Etat et notre Bureau a été constructive et sans fausse note tout au long de cette année.
Une voix. A part hier soir ! (Rires, exclamations et applaudissements.)
La présidente. En ce jour particulier, je souhaite adresser un coup de chapeau à un conseiller d'Etat qui quitte le sérail politique pour une vie nouvelle: M. Carlo Lamprecht. Il a été la personnification même de la gentillesse et du rayonnement durant sa mission de chef du département de l'économie. (Exclamations. Vifs applaudissements.)
Et, last but not least... (Exclamations. La présidente agite la cloche.)Nos puristes voudront bien excuser cet anglicisme... Je tiens à témoigner ma reconnaissance inoubliable à une grande dame de la politique genevoise: Mme Martine Brunschwig Graf. Elle et moi avons, durant quelques mois, en un tandem féminin empreint de solidarité et de complicité, représenté officiellement Genève. Mme Brunschwig Graf est une conseillère d'Etat combative et acharnée au travail. Et que ce soit au département de l'instruction publique ou au département des finances, je suis certaine qu'elle laissera une empreinte très particulière dans notre canton. (Longs applaudissements.)Cela me permet de respirer...
Dans la séquence «gratitude», je dois remercier également mon employeur, la Ville de Genève, et plus spécialement le maire,... (Exclamations. Chahut.)... M. Manuel Tornare, qui me permet depuis plusieurs années de consacrer un peu de mon dynamisme au canton et qui, durant cette année très particulière, a accepté un peu plus, mais aussi avec humour et finesse, une situation hiérarchique surprenante !
Je ne veux pas oublier mes proches: mes enfants, mon compagnon et mes amis qui ont su se plaindre de mon absence... Pardon: qui ont «pu» se plaindre de mon absence ! (Rires et exclamations.)Je promets à tous une ère nouvelle où je tenterai d'être plus présente. Que cette assemblée en soit le témoin ! Cette promesse vaut également pour mes collaborateurs; je les remercie pour le soutien efficace qu'ils m'ont apporté tout au long de ces douze mois.
In fine, il me paraît judicieux et sans prétention de vous indiquer quel est mon regard personnel sur les aspects politiques de mon mandat. Nous achevons une législature particulièrement complexe: la situation financière, tel le budget en 2004 qui a nécessité 50 heures de séances pour son traitement, mais aussi des événements extérieurs incontrôlables, comme le G8, ou encore certains affrontements stériles de part et d'autre, ont laissé des marques d'insatisfaction dans nos mémoires.
Mais il ne faut pas être que pessimiste; il faut aussi reconnaître haut et fort que ces quatre dernières années ont tendu à juguler la situation délicate du Canton en jetant les bases d'une gestion saine de l'Etat, en adoptant un plan financier quadriennal, une loi sur le frein à l'endettement et en lançant GE-Pilote.
Ce n'est qu'un début qui - je l'appelle de mes vœux - se poursuivra avec célérité, à l'instar des autres cantons romands qui se sont dotés de programmes gouvernementaux associés à des outils de planification budgétaire et d'évaluation. En effet, seuls des instruments contraignants permettront à l'exécutif et aux parlementaires de sortir Genève de sa situation délicate. Nous devons réussir le pari de remettre Genève sur de bons rails financiers, tout en préservant la qualité de vie de nos concitoyens et en n'oubliant pas, avec l'humanisme qui a fait Genève, les problèmes de la société actuelle.
Pour réaliser ce défi majeur, il est indispensable d'avoir le courage de remettre en question notre fonctionnement, d'adopter des procédures plus rapides et de simplifier et épurer notre base légale. A ce propos, tout devrait être entrepris pour élaguer les 700 points en suspens devant le Conseil d'Etat et le Grand Conseil.
Arrêtons donc cette politique d'affrontement - malheureusement souvent bien puérile - car seuls le dialogue et le partenariat entre les différents partis permettront de déboucher sur des solutions concrètes pour l'avenir de Genève ! Et pour résoudre les problèmes de notre époque, soit le défi des conventions intercantonales et le rôle délicat des parlements, et la collaboration transfrontalière pour notre région !
Peut-être me taxerez-vous d'utopiste, mais c'est le privilège de la présidente sortante de déposer une supplique avant son départ: à l'image de Martin Luther King, je vous dirai, avant de prendre congé de vous tous: «J'ai fait un rêve...» que notre parlement soit plus efficace pour le bien de nos concitoyens ! Vive la République, vive Genève ! Je vous remercie de votre attention. (Vifs applaudissements. M. Jean-Marc Odier remet des fleurs à Mme Françoise de Tassigny.)Je vais être fleurie... C'est magnifique ! Je ne vois plus mon micro ! (Rires.)
Je vous remercie beaucoup de votre gentillesse et de vos applaudissements. Ce fut une grande année pour moi. Je passe la parole à mon vice-président.
Discours du premier vice-président
M. Michel Halpérin (L). Madame la présidente, Mesdames et Messieurs les députés, d'abord, merci pour ce témoignage d'égalité des droits et d'épicénat complet... J'accepte «cette» bouquet «d'un» fleur avec reconnaissance !
Madame la présidente, il paraît que le député Pierre Weiss - mais c'est une rumeur; et, comme telle, je confine aux propos que je colporte d'origine anonyme (Rires.)- vous appelle la «Fée clochette»... Je pense qu'il a choisi cette appellation par égard pour la vivacité de votre approche de nos problèmes, pour ce côté «sylphide» avec lequel vous avez conduit nos débats, pour cette voix argentée, dont vous nous avez rappelé au commencement de votre discours qu'il vous a fallu, au début de votre présidence, une certaine latence à la poser.
Mais, il faut que je vous fasse un aveu - ce n'est pas un reproche, je ne me permettrais pas ! - je suis le seul à avoir énormément souffert de vos coups de clochette... (Rires.)Je dois vous dire, Madame la présidente - et il faudra que le prochain s'en souvienne - cette cloche, que l'on sonne pour attirer l'attention de cette assemblée, n'a généralement pour effet que d'assourdir le vice-président... (Rires.)Sur le reste de l'assistance, elle ne fait pas beaucoup d'effet ! Le niveau de mes capacités acoustiques a beaucoup baissé au cours de cette année... (Rires.)... et je suis donc assez content que nous ayons adopté pendant cette législature des dispositions qui permettent aux malentendants de se faire entendre à double tour. (Rires.)
Madame la présidente, ce reproche à peine formulé et déjà oublié, il faut que je vous dise la vérité: vous êtes une femme exceptionnelle... Que dis-je, exceptionnelle; vous êtes une femme unique ! Non seulement parce que vous êtes présidente et femme - ça, finalement, c'est normal et, heureusement, c'est presque banal - mais vous êtes unique, et je l'ai vérifié, parce que, depuis l'adoption de notre constitution en 1846, dans la longue liste des cent-dix-neuf présidents qui vous ont précédée, un seul président, en 1862-63, a porté une particule: je veux parler de François-Jules Pictet de la Rive. Et vous, vous êtes Marie-Françoise d'Anglemont de Tassigny, ce qui ne s'était strictement jamais vu ! (Rires.)J'ai donc raison de dire que vous êtes unique et j'ajoute que c'est une unicité d'autant plus remarquable que vous êtes ici radicale, l'héritière de cette constitution démocratique dont nous sommes si fiers. Il aura donc fallu une certaine audace, pour ne pas dire un courage certain, pour présider avec deux particules une assemblée démocratique, alors que ces deux particules fleurent bon l'Ancien Régime, des maréchaux, des comtes, des ducs et des princes...
Mais il est vrai que vous êtes «particulaire» d'adoption et que, de naissance, vous êtes Glasson... (Rires.)... ce qui, soit dit entre nous, suffit à démontrer que la théorie selon laquelle les patronymes ont de l'influence sur le tempérament est radicalement fausse ! (Rires.)Vous êtes Glasson, mais, en revanche, ce qui est vrai, c'est que l'hérédité joue un grand rôle dans nos destins, puisque les Glasson sont de père en fils depuis la nuit des temps - et de mère en fille aussi - profondément engagés en politique, et que vous n'avez fait qu'assumer la condition qui est la vôtre en reprenant à votre tour, à l'endroit où vous vous trouviez, cette responsabilité sociale et collective que les Glasson républicains, en dépit de vos particules, ont fait naître en vous. Mais il s'agit ici des particules énergétiques, et ce ne sont plus tout à fait les mêmes...
Vous êtes Glasson et vous êtes gruyérienne. Vous y tenez beaucoup: vous nous l'avez rappelé en nous invitant en Gruyère; vous l'avez rappelé dans votre discours. Mais il faut que je vous fasse remarquer une deuxième unicité: ce canton, Mesdames et Messieurs les députés, est totalement gouverné par Fribourg... La présidente du Conseil d'Etat est fribourgeoise; le procureur général, chef du pouvoir judiciaire, est fribourgeois et la présidente du pouvoir législatif est fribourgeoise. De sorte que, au mépris total de la séparation des pouvoirs et de la souveraineté cantonale, Fribourg - on peut le dire - est souverain à Genève ! (Rires.)Il était temps que cela se termine ! (Rires.)C'est ce soir, en tout cas pour l'un des pouvoirs !
Je voudrais tout de même vous dire, Madame la présidente que, à ces qualités d'unicité, vous en avez ajouté d'autres. Vous êtes unique et, si vous me permettez un néologisme, vous êtes aussi «ubique». Je veux dire qu'à votre unicité vous ajoutez le talent d'ubiquité. Je vous ai vue à l'oeuvre pendant toute une année: vous êtes partout ! A une vitesse phénoménale, vous vous déplacez d'un endroit à un autre ! Vous l'avez rappelé il y a un instant, vous ne manquez aucune inauguration, aucun événement sportif, aucune fête... Un auteur français, récent d'ailleurs, disait que l'homme contemporain a évolué... Nous somme passés du stade d' homo sapiens sapiensà celui d' homo festivus festivus... Vous le savez, sapiens sapiensce n'est pas seulement l'homme qui sait: c'est celui qui sait qu'il sait. Et festivus festivus, c'est celui qui fait la fête pour faire la fête... Eh bien vous, vous faites la fête, mais seulement au premier degré: vous la faites pour représenter la République, pour que jamais, nulle part, elle ne soit à l'abri des consciences, et, en cela, vous avez complètement rempli les fonctions qui sont les vôtres.
Vous avez aussi conduit avec énergie et dynamisme les travaux de cette assemblée. Vous l'avez dit tout à l'heure, ayant été élue dans des conditions difficiles, vous avez pris ces responsabilités avec un peu d'appréhension. Vous aviez quelques raisons de craindre des chausse-trappes, des mauvaises manières, des tracasseries qui parfois viennent à l'esprit de quelques-uns d'entre nous - heureusement fort rares. Et tout cela ne s'est pas produit ! Parce que vous avez des talents tout particuliers d'écoute, d'attention, de gentillesse que l'on sent profonde, qui ont pour conséquence que vous désarmez les mauvaises intentions. Et que vous donnez envie - même à ceux à qui cette tentation ne vient pas si vite - d'aller dans votre direction, de vous écouter et de vous répondre, et de travailler avec vous à des consensus - au moins quand ça ne se voit pas dans une séance publique. Et, pour cela, je vous suis personnellement reconnaissant de cette belle leçon de choses.
Enfin, je voudrais dire que vous avez été remarquablement efficace. Mesdames et Messieurs les députés, nous avons eu des horaires stricts: vous l'avez regretté en début d'année, vous en êtes contents en fin d'année. Malgré l'horaire strict, nous avons effectué plus de travaux en moins de temps. Nous le devons d'une part à notre présidente et, d'autre part, à cette bonne procédure des extraits, qui a fait ses preuves et qui est l'oeuvre de certains présidents antérieurs. A cette occasion, nous avons démontré que sur des sujets qui ne sont pas toujours secondaires nous sommes parfaitement capables de travailler vite et bien. Il suffit d'en avoir la volonté.
C'est de cela, aussi, et pas seulement, Madame la présidente, que les cent membres de cette assemblée, et avec eux leur famille, et probablement toute la République, vous sont très reconnaissants, et que je vous remercie chaleureusement et avec effusion. (Vifs applaudissements.)