République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 22 avril 2005 à 15h
55e législature - 4e année - 7e session - 36e séance
M 1585-A
Débat
Mme Morgane Gauthier (Ve). Oui, nous avons déposé cette motion dans l'urgence. Oui, nous avons été reçus par les autorités françaises. Oui, nous remercions le préfet M. Fuzeau d'avoir reçu les associations qui se sont opposées à la coupe de tous ces bois. Oui, nous remercions M. Cramer d'avoir organisé et prêté main forte pour la question du réaménagement et de la pause des constats. Mais, aujourd'hui, qu'en est-il ? Tous les bois sont coupés.
Nous avons perdu sur tous les points. Alors que le Tribunal a donné raison aux associations, ces bois ont été coupés de manière totalement illégale. Certes, cela s'est fait sur le territoire français, mais une partie de ces terrains appartient à l'Etat, par le biais d'une société immobilière. Sur les parcelles de l'Etat de Genève, il a été procédé à des coupes illégales. Des chênes multicentenaires ont été abattus sous prétexte d'une zone d'aménagement et c'est lié à la problématique de l'aéroport.
Des choses extrêmement graves se sont passées. Là-dessus, le Tribunal a statué par deux fois et par deux fois a donné raison aux associations. C'est cela qui est important à relever.
Quels sont les enjeux pour demain ? Le premier est que cela ne se reproduise plus et que nous soyons tous plus attentifs aux parcelles que nous possédons, tant sur le canton qu'à l'extérieur.
Le deuxième enjeu pour demain est le réaménagement de toute cette zone. Certes, nous avons perdu des centaines de chênes multicentenaires, mais, aujourd'hui, que va-t-on faire ? Il ne faut surtout pas mettre des champs de maïs, une route ou une zone de délassement sous les avions, ce serait fort peu agréable, vous en conviendrez.
Cet espace doit retrouver sa vocation initiale. C'était un endroit magnifique. Ce n'était pas un endroit où il est bon de se promener en tant qu'humain, mais c'était une zone extrêmement importante pour la faune et pour la flore. On ne va pas se promener sous les avions, mais ce sont des zones capitales de passage pour la faune et on va les verrouiller. Ce sont des choses importantes.
Il faut également avoir des projets transfrontaliers crédibles, qui ne soient pas complètement hors sol, complètement technocratiques. Je ne pense pas spécialement au projet du Rectangle d'Or, on dit toujours qu'il n'y a pas de lien entre ces projets mais, quand on va sur place et qu'on voit les plans, on ne peut pas s'empêcher de faire un lien. On ne peut pas s'empêcher de penser que cette route au milieu de ces bois n'est pas une catastrophe pour le développement et le réaménagement futur de cet espace.
Que peut-on faire concrètement ? On ne va pas lâcher la pression. L'association continue son action sur le terrain, ses membres ne sont certes plus suspendus aux arbres - il n'y a plus d'arbres - mais ils continuent à être là et à être très attachés à cette région. Nous y vivons tous, ce n'est pas parce que c'est de l'autre côté de la frontière qu'il ne faut pas s'y intéresser. Cela nous appartient d'une certaine manière, par le biais de cette parcelle, et nous avons les retombées de l'aéroport. C'est nous qui utilisons toutes les infrastructures et c'est donc à nous de veiller à ce que tout le monde puisse vivre correctement dans cette région. Tenons la main à nos voisins français et essayons d'avoir des projets ensemble qui soient cohérents et concrets.
Le Grand Conseil prend acte de ce rapport.