République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 13 février 2004 à 15h
55e législature - 3e année - 5e session - 23e séance
M 1460-A
Débat
Mme Sylvia Leuenberger (Ve). Tout d'abord, je voulais remercier les chefs de groupe d'avoir accepté de porter cette motion en extrait. Si j'ai insisté sur cette urgence, c'est parce que cette motion - qui avait été acceptée par la majorité de la commission il y a déjà un an - demande qu'une information et une formation soient données aux fonctionnaires et aux élèves conducteurs pour instaurer une méthode de conduite qui permettra d'économiser environ 10% d'essence, c'est-à-dire d'émettre 10% de CO2 en moins. Cela n'est pas du tout négligeable quand on sait que les accords de Kyoto préconisent 8% d'économies.
On a donc tout intérêt à renvoyer promptement cette motion au Conseil d'Etat, afin qu'elle soit appliquée le plus rapidement possible. Merci de bien vouloir l'accepter.
M. René Desbaillets (L). J'approuve les propos de notre collègue Sylvia Leuenberger quant à l'importance et à l'urgence de pousser la formation Eco-Drive.
Par ailleurs, le groupe libéral veillera à ce que soit respectée la cinquième invite - qui tend à faciliter la conduite Eco-Drive en tâchant de fluidifier la circulation - notamment en rétablissant des zones vertes le plus souvent possible.
M. André Reymond (UDC). Le groupe UDC salue cette initiative des Verts. Sachez que, dans le domaine de la pollution, surtout lorsqu'une initiative est amenée dans ce sens-là, nous sommes prêts à la soutenir. Nous tenons aussi à préciser que, lorsqu'il s'agira de pollution liée au bruit ou aux tags, nous espérons que notre position sera également soutenue.
Cette motion concernant la conduite écologique est aussi en discussion au niveau fédéral. A Genève, des efforts ont été effectués dans le domaine du chauffage, alors il est normal qu'un effort soit également réalisé en matière de conduite automobile quotidienne, cela afin réduire la pollution qui augmente de manière dangereuse sur notre planète.
Aussi, le groupe UDC soutient cette motion afin qu'elle soit renvoyée au Conseil d'Etat.
M. Christian Brunier (S). Je ne voulais pas intervenir, parce que ce débat fait l'unanimité, mais je crois qu'on ne peut pas laisser M. Reymond nous donner des leçons en matière de protection du bruit, alors que son parti soutient une société du «tout-bagnole» et de nombreuses nuisances. Je pense que cela n'est pas acceptable.
Je rappelle aussi que, lorsque les Verts ont déposé leur projet Eco-Drive, beaucoup de députés ont considéré que c'était une mauvaise motion. Heureusement le Touring Club Suisse a donné, pour une fois, un coup de main à la gauche, puisqu'il adhérait à cette technique de conduite permettant de moins polluer. D'un seul coup, une sorte d'assentiment général s'est fait sentir, même dans des rangs qui ne soutiennent d'ordinaire pas beaucoup de projets environnementaux.
Nous saluons donc cette unanimité. Cependant, s'il vous plaît, ne nous donnez pas de leçons en matière de protection du bruit ! Nous n'avons pas attendu l'UDC pour adopter des méthodes efficaces en la matière.
M. André Reymond (UDC). Le bruit est aussi une sorte de pollution.
Si vous voulez revenir sur la question de l'industrie automobile, je tiens à vous rappeler que cette industrie apporte beaucoup d'emplois en Suisse. J'aimerais également saluer les constructeurs automobiles, qui font des efforts en matière de pollution, il ne faut pas oublier de le dire ! (Commentaires.)
Je tiens à vous rappeler que la question de l'écologie n'est pas seulement l'apanage des groupes de gauche et que nous pouvons aussi avoir des idées allant dans ce sens-là ! Je suis désolé si cela vous nuit, mais nous ne voulons pas être nuisibles et nous soutenons cette motion.
Le président. Bien ! Mesdames et Messieurs les députés, je suis quelque peu déçu. Nous sommes en procédure d'extraits, procédure non contentieuse pour laquelle il n'y a normalement pas de polémique, et M. Brunier en a suscité une petite. Sont encore inscrits: MM. Catelain, Letellier et Lescaze.
M. Gilbert Catelain (UDC). Les leçons de M. Brunier commencent à m'exaspérer. Je l'invite à appliquer le contenu de cette motion aux Services industriels de Genève, parce que la conduite de certains employés des Services industriels de Genève, que vous représentez ici, laisse parfois à désirer ! Alors, vos petites leçons, Monsieur Brunier, vous pouvez les garder pour vous, on commence à en avoir assez !
Concernant la motion, on y trouve de belles idées, de belles invites. Le groupe UDC, on l'a dit, la soutiendra, c'est une chose. En revanche, l'élément qui manque, selon moi, concerne ce qui sera mesurable là-dedans. On va donner cette motion au Conseil d'Etat, qui va faire en sorte de mettre en oeuvre, d'une manière ou d'une autre, ces cinq invites... Mais ce que j'aimerais connaître, d'ici deux ou trois ans, c'est un résultat. Sera-t-il mesurable ou non, j'en doute. Alors, si le Conseil d'Etat trouve une solution pour mesurer l'efficacité des invites de cette motion, je l'en félicite par avance.
M. Georges Letellier (UDC). J'aimerais répondre à mon collègue M. Brunier. Je soutiens mes copains de l'UDC... (Manifestation dans la salle.)... en disant que vous n'avez pas le monopole de l'écologie ! Pour vous le démontrer, Monsieur Brunier, je viens d'obtenir les normes ISO 14001 sur l'environnement. Alors, faites-en donc autant, et on discutera écologie... (L'orateur est interpellé.)... Non, je n'ai pas compris, bien entendu ! Quand vous ne voulez pas comprendre, vous êtes toujours le premier, Monsieur Brunier !
Je vous le dis: les normes 14001 classifient une société sur l'environnement. Alors, j'ai quand même quelque chose à vous apprendre en matière d'écologie. Pas vous !
M. Bernard Lescaze (R), rapporteur ad interim. Je tiens, avant qu'on ne passe au vote, à corriger des erreurs de votes que je viens de voir dans l'excellent rapport de mon collègue qui pense peut-être, parfois, prendre ses désirs pour des réalités.
A la troisième invite, sous: «Pour: 12», il n'y a qu'un seul radical qui a voté, et un radical qui s'est abstenu. A la quatrième invite, il y a deux radicaux, et non pas trois. (Commentaires.)Hélas !
Et à la page 5, sous: «Vote sur la cinquième invite», il y a également deux radicaux et non pas trois. Il en va de même pour le vote final.
Le président. Merci, Monsieur le rapporteur, il en est pris acte.
Nous votons maintenant sur le renvoi de cette motion au Conseil d'Etat.
Mise aux voix, la motion 1460 est adoptée.