République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 23 janvier 2004 à 17h15
55e législature - 3e année - 4e session - 19e séance
P 1402-A
Débat
M. Alain Etienne (S), rapporteur. Les habitants du quartier des Grottes sont préoccupés par les trottoirs qui sont envahis par des voitures en stationnement. La rue de la Faucille est également devenue une voie de transit. Il y a de ce fait un problème de sécurité sur le chemin de l'école pour les enfants qui se rendent à l'école du quartier. Il y a également des problèmes de nuisances sonores, particulièrement le soir.
Bien que l'aménagement des rues soit de la compétence de la Ville de Genève, la commission des pétitions est d'avis de renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat, afin d'appuyer la demande des habitants de ce quartier et qu'il étudie, avec la Ville de Genève, les moyens de répondre à ces demandes de modération de trafic.
Mme Morgane Gauthier (Ve). Oui, nous voterons les conclusions du rapport de la commission des pétitions pour renvoyer ce rapport au Conseil d'Etat.
Aux Grottes, le problème persiste, rien n'a changé. La même pétition a été renvoyée au Conseil administratif de la ville de Genève qui, finalement, a renvoyé la balle dans le camp du Conseil d'Etat. Dans le rapport, il est dit que la balle est renvoyée au Conseil administratif. Il faudrait donc savoir. Il faudrait donc que quelque chose se passe, parce que là, ça suffit !
Dans un quartier extrêmement agréable à habiter, qui se situe en zone 30 km, où les zones pour stationner sont très bien délimitées - il y a des zones bleues et un parking tout proche - il y a, malgré tout cela, un foisonnement de voitures hors des cases. Il est parfois impossible, sur les trottoirs, d'accéder à l'entrée de son propre immeuble en poussette. Je parle des poussettes, mais il y a également un EMS dans le quartier, où les personnes âgées, qui ont de la peine à se déplacer, ne peuvent pas aller sur les trottoirs. Enfin, la zone 30 km n'est pas respectée.
Nous vous demandons donc de faire quelque chose et de le faire vite, parce que maintenant, cela suffit !
M. Jacques Baud (UDC). Il est évident que nous sommes face à un problème futur qui va s'en venir. Nous aurons une future ligne de tram qui ira de Cornavin à Meyrin. En outre, du côté des Grottes, nous avons à revoir tous les problèmes de circulation et de stationnement.
Il faut donc renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat.
M. Jean-Marc Odier (R). J'aimerais apporter un avis un peu nuancé sur la question. Je pense qu'il faut supprimer le transit par la rue des Grottes, dans ce quartier, parce que ceci ne fonctionne pas et n'est pas conciliable avec l'objectif de vie de ce quartier.
En revanche, je voudrais dénoncer une attitude paradoxale de la part des pétitionnaires que l'on a entendu s'exprimer. En effet, d'un côté ils réclament la suppression de places de stationnement, parce que cela crée des nuisances sonores à la sortie des cafés, le soir - comme c'est le cas dans des quartiers vivants tels que Carouge; d'un autre côté, les pétitionnaires réclament une augmentation des macarons dans les zones avoisinantes de leur quartier. Il faut être un peu cohérents ! J'estime que l'on ne peut pas vouloir tout et son contraire.
Par ailleurs, je ne comprends pas une certaine politique du département de l'aménagement, de l'équipement et du logement, qui empêche les constructions en sous-sol. Je pense que les habitants d'un quartier doivent pouvoir disposer de stationnements en sous-sol. Il faut construire dans ce sens-là, alors que, en surface, il est vrai qu'il faut laisser plus de place à la vie de quartier.
Cette nuance apportée, je voudrais dire que nous ne nous opposerons pas aux conclusions proposées par M. Etienne.
M. Robert Cramer, président du Conseil d'Etat. C'est bien volontiers que le Conseil d'Etat va tenter de donner suite à cette pétition. Cependant, au risque de donner l'impression de renvoyer le ballon, je dois tout de même vous dire que les mesures qui sont préconisées ici relèvent peu de notre compétence.
Je dis cela, et je vous dis dans le même temps que je comprends parfaitement les problèmes qui se posent dans les quartiers anciens de la ville, où il est difficile de recourir aux solutions préconisées par M. Odier. En effet, on a, dans ces quartiers, à faire face à un type d'habitat qui préexiste et qui ne comprend pas de constructions en sous-sol, de sorte que lorsque des voitures doivent être garées, elles doivent l'être en surface. Nous comprenons bien ces difficultés - que l'on rencontre de façon comparable dans le quartier des Grottes, celui des Pâquis, celui des Eaux-Vives et d'autres encore - auxquelles il nous faut trouver des solutions.
Il faut cependant savoir que l'Etat est loin d'avoir toutes les compétences dans ce domaine: en particulier lorsque les routes sont communales. Or je vois que la demande essentielle des pétitionnaires consiste dans un aménagement de ces routes, de façon à dissuader le trafic de transit ou de façon à ralentir les voitures. Cet aménagement des routes relève de la construction, et pour que les constructions nécessaires puissent se faire, il faut que le propriétaire de l'ouvrage, c'est-à-dire la Ville de Genève, en prenne l'initiative, qu'elle dépose une requête en autorisation de construire, et ensuite que celle-ci puisse être instruite.
Nous ne pouvons pas construire à la place d'un propriétaire sur son terrain. Cela dit, je n'entends pas ici me défiler, puisque l'Etat a également une compétence dans cette affaire: celle de fixer des directives en matière de circulation.
Cela signifie que l'on doit donc se coordonner avec l'autorité municipale, ce qui se passe généralement bien - les relations que nous entretenons avec les autorités de la Ville permettent d'espérer qu'un courrier, accompagné de cette pétition, sera entendu par le Conseil administratif de la ville de Genève.
Le président. Merci, Monsieur le président du Conseil d'Etat. Nous allons voter sur les conclusions du rapport, il vous est proposé de renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat.
Mises aux voix, les conclusions de la commission des pétitions (renvoi de la pétition au Conseil d'Etat) sont adoptées.