République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 23 octobre 2003 à 17h
55e législature - 2e année - 12e session - 73e séance
IU 1484
Mme Salika Wenger (AdG). Ma seconde interpellation urgente, toujours adressée à Mme Spoerri, concerne la fermeture de Delta 9.
Je dirai que j'ai un peu l'impression que la police joue aux gendarmes et aux voleurs. Et comme dans les cours de récréation, les gendarmes attrapent ceux qui courent le moins vite. En l'occurrence, Delta 9 ne courait pas.
Je suis interpellée par cette fermeture, parce que je sais que deux services de police étaient voisins de cette entreprise. Le garage en face et un autre de vos services, Madame la conseillère d'Etat, au premier étage. Cette situation a duré pendant deux ans et tout le monde s'en est accommodé. Et, tout à coup, au moment où, aux Chambres, on est en train de discuter de la dépénalisation, on intervient et on ferme cette entreprise, comme si elle venait juste d'ouvrir, et comme si elle était réellement dangereuse. Néanmoins, ce fait ne constitue pas la teneur de ma question.
Je sais que cette entreprise collabore avec l'université de Genève pour ce qui est de la définition et de la mesure du taux de THC. Delta 9 collabore aussi avec l'Université de Neuchâtel, qui est en charge d'un mandat de la Confédération - plus précisément de la régie fédérale. L'Université de Neuchâtel s'est donc adressée à Delta 9 afin d'obtenir une analyse des coûts de production et de distribution du cannabis, en vue de la mise en place d'une taxe. Delta 9 a été invitée à la Conférence des délégués des villes suisses en matière de toxicomanie, à l'initiative du syndic de Lausanne. Je pourrais multiplier les exemples où l'on peut constater que Delta 9 est considérée, par nombre d'autorités de ce pays, comme un interlocuteur valable... les mots m'échappent.
Mes questions sont les suivantes, Madame la conseillère d'Etat... (Rires.)...je crois que j'ai trop fumé... (Rires.)...chaque jour une centaine...
Le président. Madame, vous voudrez bien terminer, je vous prie.
Mme Salika Wenger. Je n'ai pas encore posé ma question, Monsieur le président, et je n'interviens jamais...
Le président. Alors il fallait être plus brève avant ! Posez-les vite.
M. Pierre Vanek. Je parlerai moins, pour compenser.
Mme Salika Wenger. Sachant que, tous les jours, Delta 9 servait cent personnes qui se retrouvent aujourd'hui à nouveau dans la rue, sur les places, pensez-vous qu'il s'agisse d'une bonne politique de prévention que de remettre dans la rue les mille personnes qui avaient recours à cette société ?
Deuxièmement, ne pensez-vous pas que vous faites le jeu des mafias qui vont se remplir d'autant plus les poches, avec cette intervention, et qui ne se posent jamais la question de savoir si les personnes qu'elles servent sont des mineurs ou bien si le produit est toxique ?