République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 23 octobre 2003 à 17h
55e législature - 2e année - 12e session - 73e séance
IU 1492
M. Pierre Weiss (L). J'imagine que ce ne sera pas la rue, mais bien le président du Conseil d'Etat qui répondra à ma question... (Une manifestation a lieu dans la cour de l'Hôtel de Ville.)J'aimerais en effet savoir comment interpréter les propos de l'une de ses anciennes cadres qui a déclaré récemment, en réponse à la question d'un journaliste, que l'humain est au centre de ses préoccupations, alors qu'elle-même et deux de ses anciens collègues avaient été déplacés des positions qu'ils occupaient. L'une par une promotion vers le haut et les deux autres par des promotions latérales.
J'aimerais rappeler que la commission des finances, notamment dans les visites qu'elle a effectuées au DAEL, s'interrogeait sur le bon fonctionnement de l'office cantonal du logement. A ces interrogations, nous n'avons obtenu que des non-réponses. Pourquoi, par exemple, ne nous avoir pas avertis des mauvaises relations de travail qui existaient dans cet office ? Comment ne nous a-t-on pas avertis, nous, commissaires des finances, de l'existence d'un audit ? Quand cet audit sera-t-il mis à disposition des députés dans les commissions compétentes ? Comment enfin pouvons-nous croire les commentaires positifs des qualifications de ceux dont l'humain est le centre de leurs préoccupations et qui néanmoins ont, à teneur des déclarations que nous avons pu lire, laissé s'instaurer un mauvais climat dans les relations avec le personnel placé sous leur responsabilité ?
Je vous remercie de vos réponses... ou de vos non-réponses.
M. Laurent Moutinot, président du Conseil d'Etat. Je ne suis pas très sûr, Monsieur le député, qu'une séance plénière du Grand Conseil soit l'endroit le plus adéquat pour débattre de questions qui impliquent des êtres humains, quel que soit leur niveau dans la hiérarchie de l'administration. En ce qui concerne la nomination de la directrice de l'office cantonal du logement à la tête de l'Hospice général, je vous rappelle que cette décision a été prise par le conseil d'administration de l'Hospice - à ma connaissance à l'unanimité - et je n'y suis évidemment pour rien. Le conseil d'administration s'est en outre fait aider d'un consultant professionnel.
Il s'est trouvé circonstanciellement qu'à ce moment-là l'audit sur l'office cantonal du logement a été rendu. Je l'ai porté à la connaissance de M. Pierre-François Unger, puisque l'Hospice est une institution qui est liée à son département, et à la connaissance de M. Claude Torracinta, président du conseil d'administration. Après avoir pris connaissance de ce document, le conseil d'administration a confirmé sa décision.
En ce qui concerne vos autres questions sur le fonctionnement de l'office cantonal du logement, j'y répondrai volontiers dans le cadre adéquat. Vous semblez me reprocher de ne pas avoir imaginé les questions que vous voudriez me poser: mieux vaut me les poser plutôt que d'imaginer que je n'y répondrai pas. Je suis donc à votre disposition.
L'audit lui-même, en revanche, ne vous sera pas communiqué pour la très bonne et très simple raison que la LIPAD interdit de remettre publiquement un document qui comporte des appréciations sur des personnes. S'il n'y avait qu'un ou deux cadres, on pourrait admettre que cela fait partie des risques de leur profession, mais, dans la mesure où plusieurs dizaines de personnes - l'OCL en emploie 65 - sont citées dans le rapport, je n'ai pas le droit de vous communiquer ce document, parce que ce serait une atteinte à leur personnalité sans qu'ils aient pu se prononcer, puisque la règle du jeu de l'audit était de prendre la température de cet office et non pas d'objectiver les reproches à l'égard des uns et des autres. Il s'agissait bien de constater un certain nombre de difficultés dans le climat de travail.
Quant aux raisons pour lesquelles on en est arrivé à cette situation, elles sont multiples. Il y a des questions relationnelles. Il y a probablement aussi quelques raisons organisationnelles. Une fois encore, je suis prêt à vous donner de plus amples explications dans le cadre adéquat. (La manifestation se poursuit dans la cour de l'Hôtel de Ville.)
Cette interpellation urgente est close.