République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 18 septembre 2003 à 20h45
55e législature - 2e année - 11e session - 67e séance
IU 1471
Mme Nicole Lavanchy (AdG). Mon interpellation urgente s'adresse au conseiller d'Etat M. Lamprecht. Dans la «Tribune de Genève» de ce mardi 16 septembre, il était fait état de la mise en place d'une plate-forme qui était au service des cadres au chômage du secteur bancaire. D'après ce que dit la «Tribune», cette plate-forme est financée pour moitié par le secteur bancaire, par l'Etat pour l'autre moitié, à hauteur de 100 000 F annuels. Cette plate-forme est opérationnelle depuis septembre. D'après ce qu'il était dit, elle emploie un chef de projet - ainsi que, certainement, du personnel administratif - et elle a des locaux qui sont situés au 28 du Pont d'Arve.
Ma question est la suivante: ce projet, à ma connaissance, n'a pas été discuté au niveau de la commission de l'économie. Pourquoi ?
Deuxième question. Les missions qui sont dévolues à la plate-forme sont des missions d'information. Elles servent à avoir une banque de données d'employeurs, elles permettent la réorientation et la documentation. Ce sont des missions qui sont normalement dévolues à l'office cantonal de l'emploi. On se pose donc la question de savoir pourquoi est-ce que l'office cantonal de l'emploi n'est pas suffisamment compétent pour répondre à ces chômeurs-là ? Le cas échéant, est-ce que cela veut dire qu'ils sont compétents pour répondre aux autres chômeurs ? Nous pensons que cela peut porter discrédit à l'office cantonal de l'emploi.
La troisième question est: quel est le statut de cette plate-forme ? Est-ce une association de droit privé, de droit public ? Puisqu'un chef de projet a été engagé, certainement du personnel administratif - secrétariat, etc. - qui est l'employeur ? Sous quel statut ? C'est une question à laquelle j'aimerais bien avoir une réponse.
Pour l'Alliance de gauche, ces questions sont importantes. En effet, puisque ces missions sont dévolues à l'OCE, on pourrait supposer que cela devient une privatisation larvée d'une partie des missions de l'OCE. Deuxièmement, on se pose la question de l'équité de traitement des chômeurs. Pourquoi des cadres bancaires chômeurs obtiennent-ils des prestations qui sont «autres» que celles de tous les chômeurs des autres secteurs ? Cela surtout si on sait que ces chômeurs quittent souvent leurs banques avec des primes de sortie relativement confortables, et qu'ils ont eu des hauts salaires qui pourraient éventuellement subventionner leur requalification.
Enfin, je me pose également la question de la mise en place de cette plate-forme, alors qu'on sait que la droite, actuellement, est en train d'attaquer les mesures cantonales pour les chômeurs, c'est-à-dire de faire en sorte que les chômeurs en fin de droit ne recouvrent pas un nouveau droit.
Je trouve qu'il y a une politique à géométrie variable en matière d'emploi, et j'aimerais qu'il y ait une explication à ce sujet.