République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 18 septembre 2003 à 17h
55e législature - 2e année - 11e session - 66e séance
IU 1446
Mme Salika Wenger (AdG). Mon interpellation s'adresse à Mme Spoerri, en charge du département de justice, police et sécurité. La sécurité, c'est exactement ce dont il s'agit ! Quelle sécurité aujourd'hui pour les citoyens face à une police qui, plutôt que de remplir sa fonction de protection auprès des habitants du canton, est devenue l'instrument de la vengeance collective d'une certaine classe sociale sur un jeune homme innocent ? (Exclamations.)Je veux bien entendu parler de cette personne interpellée à l'aéroport voici quelques jours et dont la détention inique est tout simplement révoltante ! Alors que dans notre ville vivent sans être inquiétés des brigands avérés contre lesquels des mandats d'arrêt internationaux, ceux-là mêmes que la justice argentine a jugés coupables et condamnés et pour lesquels elle demande l'extradition, on arrête et détient un jeune homme dont tout le monde s'accorde à dire qu'il est innocent des charges qui pèsent sur lui et qu'il est détenu au nom de je ne sais quelle collusion avec les milieux altermondialistes. Cela ressemble furieusement à un procès d'intention qui n'aurait d'autre rôle que de servir d'avertissement à celles et ceux qui pensent encore que la démocratie existe ici et que le droit de manifester en fait partie !
Madame la conseillère d'Etat, la tolérance zéro ne fait pas partie, heureusement, de notre culture. Et s'il vous venait une autre envie d'importer une philosophie exotique, pourquoi pas celle de la paix, de la justice et du dialogue, plutôt que celle de la répression aveugle et systématique !
Mes véritables questions sont les suivantes. Sur quel critère objectif s'est opérée l'arrestation de ce jeune homme et, compte tenu de l'hystérie qui a prévalu après le regrettable sommet du G8, quelle assurance avons-nous que cette personne, ou d'autres, seront traitées ou jugées de manière impartiale ?
Le président. Merci, Madame la députée ! Il y a 29 interpellatrices et interpellateurs !
Mme Micheline Spoerri, conseillère d'Etat. Madame la députée, permettez-moi de vous dire que votre ton et le contenu de votre interpellation me choquent. Je ne sais pas où vous allez chercher les critères d'intolérance du département, de la police et de moi-même. Il n'y a pas, pour moi, plusieurs catégories de citoyens. Tout le monde mérite et attend le même traitement. Pour ce qui concerne le détail des critères dont vous parlez, je ne peux pas vous répondre dans la seconde qui vient, puisque je n'ai pas le dossier sous les yeux. Je vous répondrai. Mais sincèrement, je trouve que vous vous permettez d'attribuer, et à la police genevoise et à moi-même, des reproches qui sont parfaitement infondés. Je voulais quand même vous le dire !
Cette interpellation urgente est close.