République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 18 septembre 2003 à 17h
55e législature - 2e année - 11e session - 66e séance
IU 1462
M. Pierre-François Unger, conseiller d'Etat. Madame la députée, je vais essayer de sérier vos différentes interrogations en trois, en commençant par la canicule et son impact sur la population genevoise. Dieu merci - et les chiffres ont été contrôlés de manière sérieuse - il n'y a pas eu de surmortalité à Genève par rapport à ce qu'on a pu constater en France et particulièrement en Ile-de-France, et ceci tient à un certain nombre de raisons. La première raison est que depuis 1994 Genève prend des mesures de prévention non pas anti-canicule, mais anti-conséquences de canicule, à travers la policlinique de gériatrie d'une part, et le service des urgences d'autre part, qui informent le personnel médical et l'ensemble des gens proches des personnes âgées des différents signes et symptômes pouvant évoquer une déshydratation, et surtout des moyens de la prévenir. Je profiterai au passage, puisque vous tenez à ce que ce soit public, de dire qu'il ne suffit pas de dire aux gens de boire, mais qu'il faut boire du bouillon. Il faut boire de l'eau et du sel, sans quoi on aggrave la situation et les gens entrent dans un coma rapide.
Y a-t-il eu des soins supplémentaires ? Il n'y a pas eu d'augmentation au niveau des urgences adultes à ma connaissance, mais une augmentation au niveau des urgences infantiles, d'ailleurs plus probablement liée à une gastro-entérite - avec des déshydratations, mais qui n'étaient pas en lien direct avec la canicule, sauf à considérer que les gastro-entérites d'été sont plus fréquentes en période chaude qu'en été glacial.
Enfin, les EMS font partie du réseau et sont donc informés avec une grande régularité des différentes mesures à prendre. Cela ne veut pas dire qu'il ne s'est rien passé, mais il faut savoir qu'en temps normal un certain nombre de personnes âgées souffrent également de déshydratation à cause de traitements qu'elles prennent ou de cette terrible absence de sentiment de soif. Les personnes âgées ne ressentent pas le besoin de boire, et c'est donc bien se situer à leurs côtés qui est important.
Le bilan est donc satisfaisant. Genève peut se targuer d'avoir un système de soins qui, en l'état, avec l'aide à domicile, les EMS, les hôpitaux et le réseau de la médecine privée, a parfaitement bien fonctionné. Il faut toutefois se méfier de ce qu'un réseau professionnel aussi bon ne dispense pas les gens de la proximité simple, non-professionnelle, et du réseau informel qui est largement aussi important que le réseau formel en matière de prévention.
Cette interpellation urgente est close.