République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 18 septembre 2003 à 17h
55e législature - 2e année - 11e session - 66e séance
IU 1456
M. Pierre-François Unger, conseiller d'Etat. Monsieur le député votre interpellation urgente sur le rapport concernant le Quai 9 est curieuse... Si vous aviez l'extrême obligeance d'écouter, ce serait bien ! (Rires.)...dans la mesure où votre parlement sera saisi de ce rapport - ce que vous ne pouviez ignorer... L'urgence repose sur des motifs que je ne comprends pas... Ou que je crains de trop bien comprendre !
Le Conseil d'Etat ne se réjouit pas de la souffrance des gens. Il ne se réjouit donc pas du rapport qui vous est soumis. Il se réjouit, en revanche, de sa capacité à la soulager. Et, à cet égard, je vous rappellerai en commission la politique concertée, intelligente et mesurée du Conseil d'Etat - si je le dis, c'est parce qu'elle date de bien avant ma présence: je ne permettrai pas une pareille présomption - en matière de toxicomanie.
Le Quai 9 s'adresse à des patients à seuil bas, ces patients qui n'ont aucun lien - plus aucun lien - social et qui sont donc totalement hors course, pour tenter de leur redonner un lien social minimum, un peu de chaleur, une seringue propre et les aider à pouvoir renouer des liens avec autrui.
Alors, bien sûr, on peut disserter à l'infini pour savoir si c'est trop ou pas assez. L'hypothèse d'un deuxième lieu - vous le verrez - est plutôt motivée par une surcharge du premier que par le contentement des voisins ou, plutôt, le mécontentement des voisins que nous avons affronté, Mme Spoerri et moi, l'hiver dernier. Mais nous y retournerons cette année pour échanger les expériences.
Plusieurs actions ont été mises en route dont des choses que vous n'imaginez peut-être pas... Beaucoup de toxicomanes, soulagés par le Quai 9, ont été d'accord de participer à des programmes de ramassage des seringues. Et cela mérite d'être souligné, pour les gens qui pensent que ces personnes sont définitivement des incapables. Car ce n'est pas le cas !
S'agissant du HIV, il y a des choses qu'on peut dire et d'autres qu'on ne peut pas dire, Monsieur Reymond ! La séro-prévalence, soit le taux des personnes atteintes, en 1985, dans les populations toxicomanes était de 50%. Après dix ans de politique de réduction des risques et de distribution de seringues - nous hésitons tous sur l'outil à donner pour une maladie de ce type - ce taux a chuté à 15%, et les chiffres sont têtus, Monsieur ! A cet égard, nous sommes fiers d'avoir pu faire baisser la séro-prévalence du HIV chez ces personnes qui sont particulièrement vulnérables. (Vifs applaudissements.)
Cette interpellation urgente est close.
Le président. Madame Spoerri, vous avez la parole.
Mme Micheline Spoerri. Je propose de répondre à M. le député Reymond demain sur la deuxième interpellation.
Le président. Il vous sera donc répondu demain à votre deuxième interpellation, Monsieur le député Reymond. La parole est à vous, Madame Schenk-Gottret.