République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 26 juin 2003 à 17h
55e législature - 2e année - 10e session - 56e séance
IU 1437
Mme Morgane Gauthier (Ve). Mon interpellation urgente s'adresse à M. Carlo Lamprecht et concerne les Bois de la Bagasse situés en bordure de l'aéroport international de Genève.
Une convention, datant de 1956, comprend une disposition faisant obligation de couper les arbres sur une certaine distance de la piste principale de l'aéroport. Cette disposition n'a jamais été appliquée.
En 2001, un rapport de la commission mixte mentionne que, malgré le déplacement du plafond de cinquante à soixante arbres, les normes de sécurité sont encore respectées. Or, aujourd'hui, on nous propose d'abattre douze hectares de bois classé pour faire respecter cet accord désuet, établi en fonction de techniques anciennes d'approche faite à vue.
Mes questions très simples sont les suivantes:
Pouvez-vous me confirmer ou m'infirmer - ce que je préférerais évidemment - la décision d'abattre douze hectares de bois classé ?
La mesure préconisée est-elle adaptée et proportionnée aux risques qu'elle est censée réduire ?
Finalement, quel rôle joue exactement l'Aéroport international de Genève dans cette affaire ?
M. Laurent Moutinot, président du Conseil d'Etat. Je peux vous rassurer, Madame la députée, il ne s'agit pas de raser douze hectares de bois. Le projet, tel qu'élaboré par les autorités françaises pour l'ensemble des propriétés, dont une partie est effectivement propriété de l'Etat de Genève, consiste à un étalement.
Pour être simple, il y aura de petits arbres près de la piste. Plus on s'en éloignera plus les arbres seront grands, cela jusqu'à ce qu'on ne les taille plus du tout.
Il ne s'agit pas d'un défrichement, comme vous semblez le craindre, mais d'élagage et de coupe. Nous cherchons simplement à maintenir ce bois dans toute sa qualité. Ce qui implique que là où de grands arbres seront coupés, de petits arbres devront être plantés, et que le choix des espèces soit tel que nous ne devions pas, ultérieurement, les étêter ou les couper stupidement.
Je précise que ce projet a fait l'objet de rapports extrêmement détaillés qui ont été soumis aux différents services spécialisés de l'Etat et que nous avons pu, dès lors, accéder à la demande des autorités françaises en la matière. Je remettrai d'ailleurs volontiers à votre Grand Conseil les documents qui attestent de ce que je viens de vous exposer.
Cette interpellation urgente est close.