République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 12 juin 2003 à 17h
55e législature - 2e année - 9e session - 50e séance
IU 1423
M. Albert Rodrik (S). Après la Ville, l'Etat se soucie de la propreté et de la salubrité de notre canton. Pour ce faire, vous vous êtes adressé, Monsieur Cramer, à une officine de communication, qui a inondé la ville et la campagne d'affiches. Cette officine semble avoir un mépris signalé pour le français. Elle parle - comme le dit le communiqué du Conseil d'Etat, "dans un style décalé et en clin d'oeil" - de "serial jeteuse". "Jeteuse" n'est-ce pas, c'est curieux ! La personne identifiée par votre officine de communication est une femme bien sûr et qui, en plus, se rêve Cendrillon. Alors, ou les collaborateurs de cette officine ne se sont jamais promenés en ville pour voir qui crache, qui vide ses poches, qui vide son sac et le balance par dessus les moulins, ou ils sont atteints d'une misogynie féroce ! Ils ont donc le choix entre la méconnaissance totale de la population et la misogynie crasse.
Vous pourriez également leur rappeler, Monsieur Cramer, que Cendrillon, dans le conte de fée, ne balance pas aux orties sa pantoufle de vair, mais qu'elle la perd et que le rêve de Genève n'est pas de revenir à un conte de fée comme il est dit sur l'affiche, mais d'être simplement vivable ! Je vous remercie de porter remède à cela !
Pour terminer, je voudrais signaler conjointement à M. Cramer et à M. Unger que l'on fait, dans les cinémas genevois, de la publicité pour le "Red Bull".
M. Robert Cramer, conseiller d'Etat. Monsieur le président, Mesdames et Messieurs les députés, j'ai encore quelques détails plus accablants à ajouter à ce que M. le député Rodrik vient de nous dire, puisque la campagne va continuer à se décliner avec un serial jeteur, qui sera, cette fois, le Petit Poucet. (Rires.)
En ce qui concerne ces campagnes, vous l'avez bien compris, nous nous adressons à des entreprises de communication: un concours a été organisé, il y avait un jury, cette campagne a été distinguée. Cette campagne fera l'objet d'une évaluation, à son terme, pour voir si la cible - les personnes qui présentent ce comportement d'incivilité - aura pu être atteinte et si nous aurons pu enregistrer quelques succès.
Cela dit, je me ferai votre porte-parole, et celui de quelques autres, auprès de ceux qui ont conçu la campagne, pour leur dire qu'il faut éviter les anglicismes inutiles et préserver toute la fraîcheur de notre âme enfantine.
Enfin, la question du red bull est autrement plus préoccupante, et nous allons nous en occuper.
Cette interpellation urgente est close.