République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 15 mai 2003 à 17h
55e législature - 2e année - 8e session - 45e séance
IU 1410
Mme Janine Hagmann (L). Mon interpellation s'adresse au président du département de l'instruction publique, M. Charles Beer.
Chacun a appris par la presse que la date des examens de maturité avait été avancée. Dans cette même presse, Monsieur Beer, vous n'avez pas caché que le département de l'instruction publique est actuellement confronté à un problème d'appréciation des risques et que le G8 provoquera inévitablement des perturbations dans Genève, ce qui est tout à fait compréhensible.
Toutefois, les membres de la commission de l'enseignement, connaissant votre attachement de député à la notion d'information, regrettent de n'avoir pas été avisés de cette décision. Aucun papier ne leur a été transmis, aucune communication ne leur a été faite, même pas hier lors de la séance de la commission de l'enseignement. Quelques questions se posent donc:
Est-il raisonnable d'avancer la date des examens et de l'annoncer moins de deux semaines avant l'échéance?
Cela ne risque-t-il pas de handicaper les élèves qui avaient planifié leur préparation aux examens?
Deuxième chose: les journaux - de nouveau et par votre bouche - ont annoncé qu'aucune école ne serait fermée pendant le G8... Alors, pourquoi les parents de tous les élèves, mineurs et majeurs, d'un certain collège ont-ils reçu cette note, je cite: «Les interrogations prévues pour les vendredi 30 mai, lundi 2 et mardi 3 juin, ne pouvant avoir lieu sans risque, l'ensemble de la session a été avancée. Cette anticipation libère donc les vendredi 30 mai, lundi 2 et mardi 3 juin, jours où aucun cours ne sera donné.»?
Monsieur le président, si aucun cours n'est donné, cela signifie-t-il que les enseignants ont congé? Une permanence est-elle assurée... (L'oratrice est interpellée.)Oh, ça, on commence à avoir l'habitude que les enseignants aient congé! A ce propos, je vous raconterai la blague qui circule à Genève pour avoir des vacances supplémentaires...
Une permanence est-elle assurée pour accueillir ceux qui le voudraient? Le département de l'instruction publique n'assume-t-il aucune responsabilité vis-à-vis des élèves pendant ces trois jours, alors que ce sont des heures normales de cours?
Par honnêteté, Monsieur Beer, je me dois de dire à cette assemblée qu'une de mes collègues de groupe vient de m'annoncer qu'un mail nous a été envoyé cet après-midi annonçant le communiqué de presse que vous diffuserez demain.
M. Charles Beer. Madame la députée, vous m'interrogez tout d'abord indirectement sur la qualité de l'information du département auprès de la commission de l'enseignement... J'ai pensé dans un premier temps qu'il s'agissait de relever le fait que vous aviez apprécié la diffusion du rapport sur l'enseignement musical à Genève... Puis j'ai pensé qu'il s'agissait de déplorer le fait que vous n'aviez pas été mise directement au courant de la nomination du directeur de l'enseignement primaire, parce que vous n'aviez pas pris note du point de presse diffusé le jour même sur le Net, dont vous avez seulement pu prendre connaissance avant la séance de commission...
En réalité, j'ai bien compris qu'il s'agissait des questions relatives à la modification des dates d'examens en raison du G8.
Sachez que le Conseil d'Etat a pris, dans un premier temps, cette décision de principe sur la base des informations très claires qui nous ont été données selon lesquelles la circulation risquait d'être fortement perturbée, en particulier le lundi, notamment en raison du déplacement annoncé de certaines délégations. Voilà pour ce qui est des motifs.
Le département de l'instruction publique chargé de cette décision devait effectivement l'entériner, non sans avoir examiné préalablement les questions relatives à cette décision. C'est lundi matin, lors du rapport général, que nous avons pu concrétiser cette décision, qui était au même moment étudiée par les directions et saisie par les collégiens. C'est dire que la décision a tout de suite été publique, puisque les collégiens s'en sont émus. Et j'ai effectivement eu l'occasion de dire que le G8 perturbait Genève, la vie du département et, surtout, la vie des enseignants et des collégiens qui devaient passer des examens importants.
Sachez simplement que les examens devaient débuter le 19. Ce sera le cas pour certaines épreuves écrites de maturité qui devaient avoir lieu plus tard et qui ont été avancées, non pas parce que le département le souhaitait mais pour pouvoir concilier la date limite de fin des examens, les cérémonies de promotions et les dates des oraux qui requièrent la participation d'experts.
Cette décision... (L'orateur est interpellé. Le président agite la cloche.)Mais l'interpellation de Mme Hagmann était plus fine, puisqu'elle portait sur les dates! Bien, je continue...
Il a donc été décidé qu'il fallait avancer les dates des examens, en raison des risques de perturbation que les manifestations du G8 faisaient courir. Nous sommes désolés pour les collégiens qui doivent planifier leur préparation aux examens et nous sommes bien conscients de la gêne que cela a pu leur causer.
Mais, Madame la députée, pour la petite histoire, j'aimerais juste me faire l'écho d'une information que j'ai reçue tout à fait récemment... La grand-maman d'un émérite conseiller d'Etat a indiqué - elle a 81 ans - qu'en 1940 la date des examens de maturité avait été avancée d'un mois en raison de la guerre. Je voulais juste que vous le sachiez pour relativiser cette décision, tout en vous assurant que je souhaite comme vous que les collégiens aient le temps de se préparer aux examens dans les meilleures conditions possibles.
Madame la députée, puisque vous voulez des précisions par rapport à la décision de fermeture, sachez qu'il n'y a pas de fermeture des établissement à proprement parler et que, pendant les périodes d'examens, les cours ne sont pas dispensés, puisque les élèves consacrent leur temps à leur préparation. J'aurais effectivement pensé que c'était une partie de l'avis du postobligatoire dont vous étiez déjà au courant. Veuillez m'en excuser.
Cette interpellation urgente est close.