République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 4 avril 2003 à 17h05
55e législature - 2e année - 7e session - 37e séance
IU 1387
Le président. Qu'est-ce que c'est que ce petit Pinocchio ? C'est charmant, mais... Bon, nous allons laisser Pinocchio de côté ! (Exclamations.)
Mme Micheline Spoerri, conseillère d'Etat. Je vais répondre précisément aux sept questions précises de M. Rémy Pagani...
La première: qui a décidé l'arrestation préventive et planifiée, le 29 mars à 13h30, au parc Châteaubriand ? Le chef d'engagement, Monsieur le député ! Sachant que le chef d'engagement est le collaborateur désigné par le commandant de la gendarmerie en tant que responsable du maintien de l'ordre.
Votre deuxième question concerne la dislocation à la place Neuve. C'est également le chef d'engagement qui a pris cette mesure.
Votre troisième question demande qui a décidé de l'attitude arrogante et provocante d'une centaine de policiers «accompagnant» les manifestants rejoignant la gare Cornavin... Je vous dirai tout d'abord que je ne partage pas votre terminologie, mais je vous réponds ainsi: le chef d'engagement, comme je l'ai dit récemment, doit, lorsque la manifestation se disloque, mettre en place un service d'ordre particulier, sachant que les organisateurs de la manifestation sont partis et que c'est souvent à ce moment-là que le risque d'actes de violence est le plus important. La police doit donc en effet mettre en place un dispositif spécial pour éviter tout acte de violence.
Il en va de même pour la quatrième question concernant la balle «marqueuse»: c'est également le chef d'engagement qui a la prérogative de l'utiliser, et lui seul.
Dans votre cinquième question, vous parlez du tabassage de deux manifestants interpellés et retenus temporairement dans les fourgons sous le passage Cornavin... Si des personnes ont été molestées comme vous le dites, j'espère bien qu'elles n'hésiteront pas à déposer plainte, pour que la lumière soit faite à ce sujet.
Votre sixième question évoque l'utilisation de gaz lacrymogènes lors de la manifestation du 20 mars devant l'ambassade des Etats-Unis d'Amérique. Encore une fois, c'est le chef d'engagement. Je vous rappelle qu'il était impératif - je l'avais dit à cette assemblée et cela avait été rapporté scrupuleusement dans la presse - pour la police d'empêcher les manifestants de pénétrer sur un territoire de la mission des Etats-Unis, afin d'éviter que ces manifestants ne soient confrontés au service d'ordre de la mission que nous ne pouvons pas contrôler.
Enfin, septième et dernière question: qui a décidé, de manière générale, d'acheter ces nouveaux armements ? Je suppose que vous faites référence aux balles de marquage. Les spécialistes - de manière tout à fait uniforme - ne considèrent pas ce moyen comme une arme. C'est un moyen de marquage. D'autres polices l'utilisent. La police genevoise envisageait de s'en équiper, mais elle ne l'a pas fait. Seuls quelques policiers - un nombre très limité - sont instruits, entraînés et formés pour les utiliser.
Voilà, Monsieur le député, mes réponses à vos questions.
Cette interpellation urgente est close.