République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 20 mars 2003 à 20h30
55e législature - 2e année - 6e session - 27e séance
IU 1376
M. Carlo Sommaruga (S). Ma première interpellation urgente s'adresse au président du Conseil d'Etat au sujet de la mobilisation anti-G8 du 11 juin.
Le parti socialiste genevois a clairement pris position en faveur d'une mobilisation populaire et politique contre le caractère illégitime et non démocratique du sommet du G8 que la France a décidé d'organiser début juin à Evian. En cela le parti socialiste genevois s'inscrit dans la même direction qu'une multitude d'organisations altermondialistes du monde entier qui souhaitent mobiliser massivement la société civile, afin d'exprimer le rejet populaire des politiques financières et sociales des puissances économiques du Nord. Cette mobilisation se concrétisera par l'arrivée à Genève et en région genevoise de dizaines voire de centaines de milliers de personnes, comme ce fut le cas à Seattle, à Gênes et, plus récemment, à Florence.
En ce qui concerne les mesures envisagées par les autorités suisses en vue du G8, les seules informations qui sont actuellement divulguées concernent le renforcement des contingents policiers, l'équipement des policiers, la mobilisation de quatre mille cinq cents soldats par la Confédération, la fermeture partielle de l'espace aérien, du lac, et le probable bouclement des frontières. Tout laisse penser à la mise sur pied d'une politique de forteresse ne pouvant que générer des tensions. Les expériences des grandes manifestations de Gênes et de Florence montrent que la surenchère sécuritaire et policière aboutit à une confrontation violente, alors qu'une approche plus ouverte permet le déroulement pacifique de manifestations de masse. Le parti socialiste souhaite que les manifestations à Genève puissent se dérouler dans le même esprit que celles de Florence où aucun débordement et aucune confrontation n'a eu lieu.
Dans cet esprit, il importe que le Conseil d'Etat se prononce clairement pour dire s'il s'inscrit dans une politique de désescalade de la tension et quelles sont les mesures prises pour permettre un accueil correct des manifestants.
Mes questions sont donc les suivantes:
- le Conseil d'Etat peut-il s'engager clairement dans une approche de désescalade de tension, de non-confrontation, de liberté de mouvement aux frontières, de garantie du droit de manifester, lors des manifestations anti-G8 en juin 2003 à Genève ?
- le Conseil d'Etat n'estime-t-il pas nécessaire de nommer un délégué spécial du Conseil d'Etat ayant pour mandat la coordination sur Genève de l'ensemble des mesures d'accueil et d'encadrement, tant avant les manifestations que pendant les manifestations, pouvant assurer aussi un rôle de médiateur sur le terrain et de relais constant avec le Conseil d'Etat en juin, lors des manifestations ?
- le Conseil d'Etat peut-il préciser quelles sont les mesures prises à ce jour pour assurer correctement les aspects sanitaires de ravitaillement et de logement des dizaines de milliers de personnes qui arriveront à Genève ?