République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 28 février 2003 à 17h
55e législature - 2e année - 5e session - 24e séance
IU 1356 et objet(s) lié(s)
Mme Martine Brunschwig Graf, conseillère d'Etat. Je souhaite répondre à deux interpellations, dont l'une est une interpellation écrite du député Hiltpold. Je vais joindre les deux éléments et, si vous me le permettez, procéder en deux temps.
Tout d'abord, j'aimerais vous donner la raison pour laquelle je ne souhaite pas remettre le rapport de l'économat. Il y a deux aspects dans cette affaire, à savoir les éléments du fonctionnement de l'Etat et la façon dont on traite les gens. Nous avons livré en pâture, dans ce parlement comme dans la presse, une personne qui, dans le cadre du rapport, n'a jamais eu l'occasion de s'exprimer de manière complète. Je vous rappelle que l'Inspection cantonale des finances, lorsqu'elle rend un rapport, mentionne toujours la position de l'audité. Ce qui signifie que la personne ou l'institution responsable a la possibilité de donner son point de vue. Lorsque nous prenons connaissance d'un tel rapport, les deux points de vue y figurent. Cela n'a pas été fait dans le cas présent. Le mandat a certes été donné par la présidence du département des finances, mais il n'a pas permis, par le fait de son élaboration, de respecter les règles que je qualifierais d'élémentaires dès lors que l'on étudie, dans un même rapport, à la fois le fonctionnement de l'économat et que l'on met en cause des personnes. Je tiens à vous dire très clairement une chose : il n'est pas acceptable de poursuivre dans cette voie et de jeter en pâture la directrice précédente de l'économat. Elle reconnaît elle-même n'avoir pas, en matière de management, donné nécessairement toute la satisfaction que l'on pouvait espérer. Mais j'aimerais aussi rappeler que c'est à la même personne que l'on a demandé, en 2001, dans une période difficile, de présider la commission paritaire liée à l'office des poursuites et des faillites.
Par ailleurs, lorsque l'Etat n'est pas satisfait de quelque chose, il dispose de divers outils tout à fait simples pour l'exprimer. Il y a des entretiens de fonction, des évaluations périodiques et des corrections à apporter. Je ne pense donc pas que l'on puisse apprendre soudainement, simplement par un rapport, les manquements que l'on nous reproche. On a par la suite distribué ce rapport à tous les collaborateurs de l'économat, sans que cette personne n'ait pu, je le répète, ni s'expliquer devant les membres du personnel, ni même publiquement lorsqu'elle a été mise en cause.
C'est la raison pour laquelle, vous comprendrez, Mesdames et Messieurs les députés, qu'il est indispensable que l'économat se réforme. Les problèmes ne datent pas d'aujourd'hui et certainement pas de l'arrivée de la directrice qui a pris ses fonctions il y a deux ans. Les problèmes sont réels. Ils sont liés à l'évolution du travail et à la qualification des personnes. C'est pourquoi la décision a été prise de créer une centrale unique d'achat. J'ai demandé à ce que l'on veille particulièrement à l'accompagnement les personnes en termes de formation et d'adaptation, et que, lorsqu'on repourvoit les postes, qu'on le fasse en fonction d'une définition clairement établie des postes, entérinée et évaluée, et que les personnes engagées sachent à quoi elles doivent s'occuper, en fonction d'un poste évalué par le service d'évaluation des fonctions, ce qui n'était pas le cas pour ce les acheteurs.
Je termine en vous disant encore ceci : il est parfois difficile, en matière de personnel, de faire tout juste; il est vrai qu'il est également nécessaire de reconnaître ses erreurs. Mais si nous poursuivons dans une politique qui laisse les cadres exposés à l'opprobre en toute circonstance, j'ai les plus fortes craintes sur notre capacité à recruter à l'avenir des cadres qui acceptent de prendre des responsabilités. Aussi, je m'engage bien entendu à présenter aux députés les mesures de restructuration prises, les objectifs visés, l'organisation qui en découlera. Mais je me refuse à aller plus loin dans les commentaires concernant une personne qui a suffisamment souffert jusqu'ici.
Cette interpellation urgente est close.