République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 28 février 2003 à 14h
55e législature - 2e année - 5e session - 23e séance
P 1227-B
Débat
Le président. La parole n'étant pas demandée, il est pris acte...
Mme Françoise Schenk-Gottret. Sami Kanaan demande la parole.
Le président. Monsieur Kanaan, il faut vous dépêcher. Prenez la parole,
mais je vous rappelle qu'il n'y a aucun vote: nous prendrons acte de cette pétition.
M. Sami Kanaan (S). Merci Monsieur le président. Je sais bien que l'on prend acte, et l'on prendra acte au nom du groupe socialiste.
J'aimerais saluer, une fois n'est pas coutume, la qualité de la réponse du Conseil d'Etat à cette pétition. Je tiens d'autant plus à saluer cette réponse qu'il y a peu de cela une réponse du Conseil d'Etat sur un sujet similaire avait été nettement moins satisfaisante. On peut donc constater une évolution réjouissante de la pensée officielle dans ce domaine.
Les points positifs résident notamment dans le fait d'intégrer la question des cyclistes à une vision globale et ouverte des différents modes de transports; de confirmer cette vision globale en attribuant à l'OTC le rôle d'autorité organisatrice des transports; d'éviter les polémiques stériles et les accusations simplistes à l'égard des cyclistes - ou d'autres catégories d'ailleurs; enfin, de reconnaître les vélos comme un moyen de transport ne consommant presque pas d'énergie, n'utilisant que très peu d'espace et ne polluant pas. Il s'agit donc d'une option tout à fait intéressante, du moins en milieu urbain.
Nous saluons également la reconnaissance d'un problème qui devient particulièrement aigu: il s'agit de l'emprunt par les scooters de pistes cyclables, en général à pleine vitesse. Cette attitude met objectivement en danger les cyclistes. Je rappelle par ailleurs - j'ignore si tout le monde en est conscient - qu'un scooter classique pollue quarante fois plus qu'une voiture en termes de particules organiques volatiles. (Protestations.)Quarante fois plus ! Les nouveaux scooters, marginaux, polluent certes moins; mais cela n'est pas le cas des scooters classiques, qui polluent quarante fois plus que les voitures !
Il reste quelques points importants moins enthousiasmants. En premier lieu, la question de l'accès aux transports publics pour les vélos: la pétition ne demandait pas l'accès aux heures de pointe à juste titre. Le Conseil d'Etat indique que cette mesure ne peut être accordée, mais cette mesure n'a pas été demandée ! En revanche, il est possible, dans quasiment toutes les autres villes de Suisse, d'accéder à certains véhicules - en particulier aux trams - hors des heures de pointe. Or, la réponse du Conseil d'Etat n'aborde pas cet aspect. Nous souhaitons vraiment que les grands véhicules, en particulier les trams, puissent être accessibles aux vélos hors des heures de pointe.
Le deuxième élément insatisfaisant concerne les grands carrefours, qui constituent un réel obstacle et un découragement à utiliser ce mode de transport.
Le troisième élément est relatif à la question du contrôle. Les pistes cyclables coûtant cher à la collectivité, cela ne vaut pas la peine d'en créer si l'on n'est pas en mesure de les faire respecter. Ces pistes ont malheureusement de multiples autres usages que celui qui leur est destiné: elles servent de stationnement de réserve, de voie de doublement pour les voitures ou encore de piste pour les scooters.
L'Etat est-il en mesure de faire respecter le code de la route ? Il existe effectivement une absence de contrôle à ce sujet. Nous n'ignorons pas que la police connaît un problème d'effectifs. Mais puisque la police genevoise parvient à envoyer cent trente policiers à Davos, j'imagine qu'elle dispose également des moyens nécessaires à l'application de la loi à Genève !
Le Grand Conseil prend acte de ce rapport.