République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 31 janvier 2003 à 14h
55e législature - 2e année - 4e session - 18e séance
I 2029
M. Alberto Velasco (S). Madame la présidente, je m'interroge sur les raisons qui ont poussé les autorités municipales à suivre l'attitude vorace de la SGA en matière d'utilisation de l'espace public pour disposer vingt-trois panneaux publicitaires devant une école primaire. Ces panneaux ne me semblent nullement liés à la formation civique ou citoyenne, mais me paraissent plutôt inciter à la consommation. Alors même que votre homologue, M. Cramer, nous a envoyé cette semaine une publication visant à limiter la consommation, ou à promouvoir une consommation de qualité, voilà que l'on suit l'exemple contraire devant une école, soit que l'on incite à consommer n'importe quoi ! Vous avez par ailleurs interpellé les parents d'élèves quant à l'éducation de leurs enfants. Mais est-ce un exemple de disposer de tels panneaux devant toutes ces écoles genevoises ? Ce procédé n'aide selon moi absolument pas les parents à éduquer leurs enfants. Enfin, l'image d'une société de surabondance et de consommation ne devrait pas être donnée à ces futures générations lorsqu'on sait que les deux tiers de la planète ne vit qu'avec deux dollars par jour.
Vous me direz, Madame la conseillère, que cette question ne relève pas de vos compétences, mais de celles des autorités municipales. Certaines dispositions permettent cependant au Conseil d'Etat de veiller à ce que l'espace public, notamment devant les écoles, ne soit pas utilisé à cet effet. Je vous remercie certes, Madame la conseillère d'Etat, d'avoir écrit à la suite d'une interpellation relative à la SGA. Je désire cependant savoir si vous avez au moins l'intention de limiter ces vingt-trois panneaux à un ou deux et si vous comptez y afficher des spectacles, des activités culturelles ou encore des activités citoyennes.
Mme Martine Brunschwig Graf, conseillère d'Etat. J'avais une belle réponse, mais je me limiterai à ceci, Monsieur le député: comme je l'ai déjà fait pour la SGA, je suis prête à écrire à la Ville de Genève ainsi qu'aux communes pour leur demander que l'on veille, d'une part à limiter le nombre de panneaux publicitaires - je n'ai pas le droit de faire supprimer ces panneaux - d'autre part à rester vigilants quant à la nature des publicités apposées.
Vous me pardonnerez cependant de ne pas jouer un rôle de censeur quant aux publicités pouvant ou non être tolérées. Il me semble suffisant de signaler l'intérêt du Grand Conseil à ce que, les écoles étant des lieux sensibles, les publicités qui sont apposées en face de celles-ci fassent l'objet d'une attention particulière. Pour le reste, je vous rappelle tout de même que nous vivons dans un Etat libre en ce qui concerne la publicité - à quelques exceptions près - et que certaines règles existent à cet égard. Aller bien au-delà de ces règles et du bon vouloir des uns et des autres nécessiterait des modifications légales que je ne vous proposerai pas en l'état, car un Etat animé de bons sentiments peut également devenir un Etat censeur. Cela ne me semble pas plus raisonnable pour des élèves qui, je le répète, une fois sortis de l'école, se trouvent exposés, sur le chemin les conduisant chez eux, à toutes sortes de publicités ne faisant elles l'objet d'aucune sélection ni quantitative ni qualitative.
Cette interpellation est close.
Le président. Cordonnier étant le plus mal chaussé, je ne possédais pas un ordre du jour vert portant déjà le numéro 93. Cela n'est pas un acte manqué. Nous terminons donc les extraits du département de l'instruction publique par le point 93.