République et canton de Genève

Grand Conseil

IU 1353
Interpellation urgente de M. Alain Meylan : Circulation place Cornavin : chaos

M. Alain Meylan (L). Mon interpellation urgente a deux destinataires: d'une part, le Conseil d'Etat, et plus particulièrement son président, M. Laurent Moutinot; d'autre part, le conseiller d'Etat M. Robert Cramer... qui discute avec M. Gautier, mais je suis persuadée qu'il arrivera à m'entendre.

Le président. Il peut faire deux choses à la fois !

M. Alain Meylan. Mon intervention a trait au chaos en matière de circulation, comme l'a nommé avec justesse un quotidien genevois, et notamment à la place Cornavin. Certes, les travaux en sont pour l'essentiel la cause, comme l'a rappelé M. Odier tout à l'heure. Mais la place Cornavin constitue un cas légèrement différent. Assurément, quand on veut améliorer l'offre des TPG, il faut en accepter les quelques nuisances; tout au plus pouvons-nous déplorer la longueur des travaux due à la pose des séparatifs par la Ville, coupable en la matière de retard. Mais comme je le disais, tel n'est pas le cas à la place de Cornavin, et ceci en dépit des apparences. A ma connaissance, la situation de la circulation actuelle à la place Cornavin répondrait au régime définitif prévu. En effet, les plans d'autorisations de construire délivrés par l'Office fédéral des transports prévoyait, outre l'absurdité de mélanger tous les modes de transports à la rue de Lausanne dans le sens entrant, deux voies de circulation, une entrante et une sortante, sur le barreau sud de la place Cornavin. Toutefois, l'autorité cantonale aurait toute latitude de revoir sa copie compte tenu des remarques justifiées et fondées des opposants à son projet. C'est ici qu'intervient ma première question, destinée à M. Cramer: il y a eu, à ma connaissance, une médiation entre les antagonistes de ce projet qui ont proposé, après discussion, de maintenir les deux voies de circulation entrante et sortante sur la place Cornavin. Est-il vrai que vous avez renoncé à donner suite à cette solution, pourtant consensuelle et pragmatique ? Cela laisserait à penser que le chaos que l'on connaît aujourd'hui sur cette place se prolongerait dans le futur.

Je souhaite en deuxième lieu demander au Conseil d'Etat s'il cautionne cette politique du chaos en matière de circulation alors même que le peuple, dans sa grande sagesse et sa majorité, a largement plébiscité et soutenu récemment, lors du vote sur l'initiative 114, le principe de la complémentarité des modes de transports.

M. Robert Cramer, conseiller d'Etat. Monsieur le député, je peux vous répondre de la façon la plus catégorique que je ne me suis refusé à entériner les résultats d'aucune médiation, la médiation dont vous me parlez m'étant totalement inconnue ! Je ne me sens donc que peu concerné sur ce point. Ceci étant, si l'Etat a, à un moment ou à un autre, pris des engagements, je peux vous affirmer qu'il les respectera. Mais pour ma part, j'ignore tout de la médiation à laquelle vous faites allusion. Je me renseignerai volontiers un peu plus avant.

En ce qui concerne le chaos dont vous parlez, il est essentiellement dû, et M. Odier l'a rappelé à juste titre tout à l'heure, au fait que nous nous trouvons confrontés simultanément à deux gros chantiers. Le fait que nous ayons ces deux chantiers en même temps n'est pas, vous le savez bien, le résultat d'une volonté du Conseil d'Etat; cette situation est due au fait que certains ont jugé bon, raisonnable et utile de déposer un recours contre le tram qui va sur la rue de Lausanne. Si ce recours a certes été perdu, il a évidemment retardé le chantier sur la rue de Lausanne, qui a par conséquent débuté en même temps que celui de la rue des Acacias.

Pour le surplus, je tiens à dire une nouvelle fois que le but des autorités, et tout particulièrement de celles qui sont en charge de la mobilité, est de faire en sorte que les Genevoises et les Genevois puissent se déplacer de la façon la plus rapide et la plus commode d'un point à un autre; en ce sens, un embouteillage est bien sûr perçu comme un échec. Si le Conseil d'Etat entend aujourd'hui développer de façon très résolue les transports publics dans ce canton, et ceci avec l'appui du Grand Conseil, c'est précisément parce qu'il considère qu'il s'agit de la seule manière de permettre à chacun de se déplacer. Chaque fois que nous parvenons à avoir un certain nombre d'usagers de la route dans les transports publics, il s'agit évidemment d'autant de places libérées pour les autres, c'est-à-dire pour les personnes qui font le choix de se déplacer avec des transports individuels.

Cette interpellation urgente est close.