République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 30 janvier 2003 à 17h
55e législature - 2e année - 4e session - 16e séance
IU 1337
M. Jean-Marc Odier (R). Mon interpellation s'adresse à Monsieur Cramer en sa qualité de chef du département de l'intérieur, de l'agriculture et de l'environnement, mais surtout en sa qualité de ministre de la mobilité. (Commentaires.)Genève développe à juste titre ses transports publics, de manière à répondre en partie à l'augmentation prévue des déplacements. Pour cela, deux immenses chantiers de construction de lignes de tram ont été ouverts simultanément et provoquent à eux seuls des blocages aux quatre coins du canton. L'ouverture simultanée des chantiers du tram de Sécheron et de celui des Acacias a été une décision que l'on peut comprendre. En revanche, on comprend moins que ce ne soient pas les seuls travaux perturbant le trafic urbain. Je ne citerai qu'un exemple, celui de la passerelle de l'Arve. Nous savons que le chantier du tram Acacias diminue l'entrée en ville par le pont des Acacias; cette circulation se reporte donc inévitablement sur les autres ponts, à savoir le pont de la Jonction et, en amont, le pont de Carouge et la passerelle de l'Arve. Il est dès lors absurde de fermer la passerelle de l'Arve dans le sens «entrée en ville», car la circulation se voit rabattue dans Carouge pour passer le pont de Carouge.
Cette situation nous amène à nous poser certaines questions: que fait le ministre genevois de la mobilité ? Ne se rend-il pas compte de la gabegie provoquée par tous ces chantiers ? Constatant que l'on autorise d'autres chantiers que ceux du tram, certains se demandent s'il n'y a pas une réelle intention de bloquer le trafic automobile. (Brouhaha.)
Monsieur Cramer, vous faites preuve d'une certaine passivité face à une situation intolérable, et je comprends parfaitement le ras-le-bol de la population à l'égard de cette passivité ! Dans le cas précis de la fermeture de la passerelle de l'Arve, comment cela se fait-il que l'on ait autorisé cette fermeture ? Si les travaux ne pouvaient attendre, n'était-il pas possible soit d'installer des feux pour la circulation en alternance, soit d'ouvrir la circulation vers la ville le matin et vice-versa l'après-midi ?
La passerelle de la Fontenette n'est que l'un des exemples des perturbations qui s'ajoutent aux travaux des lignes de tram, mais il y en a d'autres. C'est pourquoi il est indispensable, de manière plus large, de reporter l'ouverture de nouveaux chantiers sur le réseau routier de la ville jusqu'à l'ouverture de l'une des deux lignes de tram prévues à la fin 2003.
Je vous remercie, Monsieur Cramer, de vous prononcer sur ces questions et sur cette requête.
M. Robert Cramer, conseiller d'Etat. La question que pose M. Odier se fait effectivement l'écho d'une préoccupation grandissante de la population, préoccupation qui s'exprime du reste actuellement par une pétition adressée au Grand Conseil et qui est en train de circuler. Je ne doute pas que nous pourrons aller plus en détail dans le cadre du traitement de cette pétition que ce que je pourrai vous indiquer dans les trois minutes qui me sont imparties.
La première chose que vous devez savoir, c'est que j'ai donné des instructions aux services de l'administration pour refuser l'ouverture de tout nouveau chantier qui n'aurait pas un caractère d'urgence absolue sur la voie publique, car je suis pleinement conscient des perturbations que subit le trafic, compte tenu des deux très importants chantiers de tram qui sont actuellement ouverts. Il va au surplus de soi que, si une telle urgence devait se présenter, des mesures de circulation adéquates seraient prises, mesures du type de celles que vous suggérez, avec des circulations alternées, et en tous cas mesures d'indications avancées qui doivent être données aux automobilistes. (Brouhaha.)Nous nous efforçons - et vous devez le savoir - de prendre de telles mesures. Il peut cependant s'avérer que, dans tel ou tel cas, la coordination ne soit pas totalement idoine et que les informations que nous nous efforçons également de transmettre ne soient pas aussi complètes qu'on pourrait le souhaiter.
Pour venir plus précisément aux mesures que vous recommandez en ce qui concerne la passerelle de l'Arve, il va de soi que je m'en ferai l'écho auprès des services de l'administration et que, s'il existe des possibilités d'améliorer la situation, cela sera fait.
Enfin, et je tiens à terminer sur ce message, soyez assuré, Monsieur le député, que les autorités cantonales font tout ce qui est en leur pouvoir pour que la circulation soit la plus aisée pour toute la population. Assurément ici ou là, il peut y avoir un certain nombre d'interventions critiquables; cependant, notre but n'est pas de perturber la circulation, mais de la faciliter !
Cette interpellation urgente est close.