République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 29 novembre 2002 à 14h
55e législature - 2e année - 2e session - 8e séance
P 1391-A
Débat
Mme Ariane Wisard-Blum (Ve), rapporteuse. Mesdames et Messieurs les députés, c'est à l'unanimité des membres de la commission qu'a été voté le renvoi de cette pétition au Conseil d'Etat. Par celle-ci, l'association Convive se préoccupe de la problématique de la disparition de la petite faune dans notre canton, et elle y apporte des solutions simples et peu coûteuses.
En effet, une multitude de petits animaux, dont nous n'imaginons même pas la présence en milieu urbain, meurent parce que nous n'avons pas réfléchi aux impacts négatifs engendrés, par exemple, par la pose d'une grille d'égouts ou d'une bordure en béton infranchissables pour la petite faune. Souvent par méconnaissance, mais aussi parfois par désintérêt, des espèces se raréfient et finissent par disparaître. Certes, il est important de protéger les espèces menacées dans des pays lointains, mais, s'il vous plaît, pensez aussi aux espèces indigènes qui peuvent encore être sauvées et qui dépendent directement de nos agissements.
Je crois pouvoir dire que tous les commissaires ont été sensibles à la problématique soulevée dans cette pétition et intéressés par les solutions proposées par M. Loutan, président de Convive. Je vous invite donc à suivre la décision de vos commissaires et à renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat.
Mme Sylvia Leuenberger (Ve). Je voulais également souligner l'excellence de ce rapport, parce que les petits animaux sont innocents et ont besoin d'être protégés, et je voulais aussi remercier les inspecteurs cantonaux de la faune et les fonctionnaires du service qui ont accepté d'entrer en matière sur ce sujet et veulent en tenir compte. Je trouve important de le relever.
D'autre part, je pense qu'il faudra aussi transmettre l'information aux propriétaires privés de villas, qui souvent mettent des barrières jusqu'au sol, sans penser aux animaux qui pourraient passer dessous. Je trouve donc qu'il faudrait également passer l'information en dehors des chantiers publics.
M. Alain Etienne (S). La protection de la petite faune, des parcs et des jardins, est effectivement une préoccupation importante. Cette pétition est là pour nous rappeler que, souvent, il suffit de peu de chose pour faire changer les habitudes. L'association Convive l'a bien démontré lors de son audition. Des solutions existent, il suffit de les mettre en oeuvre.
Je constate que, souvent, pour tout ce qui touche à la construction et au béton, les connaissances sont pointues. Par contre, pour tout ce qui touche au bon fonctionnement de notre écosystème naturel, les techniques sont moins connues et moins prises en compte, quand bien même les prescriptions existent au niveau fédéral. Le parti socialiste formule donc l'espoir que cette pétition fasse avancer rapidement les choses et que les idées évoquées débouchent sur du concret.
M. Gabriel Barrillier (R). Tout ce qui est petit est digne de protection. Le parti radical soutient évidemment les conclusions de la commission. Quand je lis, par exemple, qu'il faut intégrer les aspects faunistiques dans les directives de construction, ou encore que les commissaires sont persuadés de l'importance d'apporter rapidement des changements dans les formulaires de demande de construction, je pense que cela est tout à fait logique et compréhensible, mais je demanderai à l'administration qui sera chargée de modifier les demandes d'autorisation et les formulaires y relatifs d'être pragmatique ! Il faudra solliciter l'avis de ceux qui sont particulièrement intéressés par la protection des musaraignes, par exemple, mais également celui des professionnels de la construction, pour qu'on trouve des solutions praticables, qui ne rallongent pas les délais de construction.
Mme Micheline Spoerri, conseillère d'Etat. Je voulais encore remercier, pour ses travaux, cette commission qui, unanimement, a fait cette proposition, rassurer M. Barrillier et dire, de la part de mon collègue Robert Cramer, que tout sera fait pour la mise en oeuvre nuancée de cette pétition.
Mises aux voix, les conclusions de la commission des pétitions (renvoi de la pétition au Conseil d'Etat) sont adoptées.