République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 24 octobre 2002 à 20h45
55e législature - 1re année - 12e session - 63e séance
IU 1302
M. Rémy Pagani (AdG). Mon interpellation s'adresse à M. Moutinot et concerne le stade de la Praille ainsi que le centre commercial. (Brouhaha.)
J'ai écrit cette interpellation que je me permettrai de vous lire, parce que j'imagine qu'elle aura des suites et que je préfère que mes textes soient écrits pour que l'on ne puisse pas me reprocher un certain nombre de déclarations que j'aurais faites.
Lors de la séance du Grand Conseil du 25 septembre dernier, j'avais interpellé le Conseil d'Etat sur un dépassement prévisible de 15 millions du coût de construction du stade de la Praille.
M. Laurent Moutinot avait répondu que le coût avait été dépassé très modestement, que l'entreprise générale était liée par un contrat à forfait et que l'Etat n'engagerait pas un franc de plus que le montant de la subvention accordée par le Grand Conseil.
Depuis lors, un grand quotidien a confirmé mardi dernier un manque de financement pouvant atteindre 7 millions déjà. Ceci m'amène à poser les questions suivantes au Conseil d'Etat, qui est représenté dans le conseil de fondation du stade de la Praille:
Premièrement, le Conseil d'Etat est-il d'accord de présenter rapidement un rapport écrit au Grand Conseil - je rappelle que la commission des travaux doit se déplacer sur le stade de la Praille mardi prochain - indiquant avec précision quels sont les travaux engagés et leur coût, ainsi que les travaux qui doivent encore être exécutés et leur coût ?
Deuxièmement, quel est le montant exact du coût final de l'ouvrage et le dépassement prévisible ?
Troisièmement, qui assumera la prise en charge de ce dépassement, puisque, dans la presse, même M. Hediger - qui est là devant moi - n'avait pas de solution miracle à proposer ? Est-ce le bénéficiaire de l'opération, à savoir la société Jelmoli, propriétaire du centre commercial, qui se vante d'avoir réalisé un bénéfice de 100 millions durant l'exercice écoulé ?
Quatrièmement, quelle société va assumer la gestion du stade après la déconfiture financière du groupe Vivendi dont dépend Canal+ qui s'est déjà désengagé du FC Servette ?
Cinquièmement, est-il exact, selon les craintes que j'avais exprimées en son temps, comme les habitants des Acacias et de Lancy dans le cadre de leur recours contre l'autorisation de construire, que le préavis circonstancié de la CIRMA, même dans sa version corrigée par le Conseil d'Etat, est resté lettre morte et qu'aucune mesure de sécurité n'a été prise, comme il fallait s'y attendre, dans le périmètre de la gare ferroviaire de la Praille ? On nous a dit que le centre commercial était protégé...
Le président. Les trois minutes sont écoulées. Concluez !
M. Rémy Pagani. J'ai encore une question...
Le président. Non, aucune. Vous avez déjà abusé, comme d'habitude !
M. Rémy Pagani. Le Conseil d'Etat va-t-il tirer des leçons de la catastrophe du tunnel du Mont-Blanc et tenir parole en refusant l'ouverture au public aussi bien du centre commercial, que les promoteurs veulent inaugurer dans trois semaines, que du stade ? Ou va-t-il prendre le risque de mettre en danger les clients et les travailleurs du centre commercial ainsi que les usagers du stade ?
Le président. Pour ce qui concerne M. Hediger, il vous répondra à l'interne de l'Alliance de gauche. La parole est à M. Brunier.