République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 27 juin 2002 à 20h30
55e législature - 1re année - 10e session - 48e séance
I 2027-B
M. Antonio Hodgers (Ve). En l'absence de la conseillère d'Etat en charge du DJPS, ma réplique n'a pas beaucoup de sens...
Le président. Mme Spoerri va arriver. Vous savez qu'il y a des haut-parleurs dans la salle des Pas Perdus. Elle doit certainement vous entendre.
M. Antonio Hodgers. Très bien, si Mme Spoerri m'écoute, je continue.
Suite à sa réponse, je ne peux que conclure que son opinion est faite au sujet de la Critical Mass. En effet... (Mme Micheline Spoerri entre dans la salle.)Madame Spoerri, soyez la bienvenue !
Quand vous avez pris en charge le département, il y a quelques mois déjà, vous aviez sollicité un entretien avec Mme de Haller et moi-même pour faire un peu le tour de la question et vous aviez souhaité faire un état des lieux avant de prendre une décision. Je constate que votre opinion est faite aujourd'hui. Vous avez décidé de traiter ce problème par la répression. Si vous pensez qu'arrêter ou amender de jeunes adolescents parce qu'ils font de la bicyclette le dernier vendredi du mois est la meilleure solution pour répondre à ce problème, cette décision n'engage que vous. Je regrette que vous ne compreniez pas, et qu'il n'y ait pas grand monde dans votre département pour comprendre, qu'à chaque adolescent amendé vous en trouverez dix de plus le mois suivant. Je regrette que vous ne compreniez pas que la Critical Mass est aujourd'hui composée essentiellement de jeunes qui viennent défiler pacifiquement. En envoyant régulièrement la police en uniforme, de manière massive et répressive, vous allez attirer des jeunes qui ne viendront pas pour faire de la bicyclette mais pour se confronter à la police.
Je ne peux que constater que l'histoire se répète. Comme vous, M. Ramseyer avait augmenté de mois en mois la répression policière. J'espère que lorsque vous en aurez marre, comme lui, qu'il y ait chaque mois à Genève des courses poursuites, des arrestations et des manifestations, vous reviendrez à de meilleurs sentiments. A ce moment, je serai à votre disposition si vous désirez rétablir le dialogue avec les participants à cet événement, qui aura lieu que vous le vouliez ou non.
Mme Micheline Spoerri, conseillère d'Etat. Monsieur le député, j'ai l'impression que vous n'avez pas écouté ce que j'ai dit et que vous voulez absolument avoir le dernier mot, ce qui n'est pas mon cas. Je veux simplement vous dire que je vous ai invité la dernière fois à faire en sorte, et la porte du département est ouverte, que cet événement garde son caractère convivial et reste ce que vous avez à l'origine sans doute légitimement considéré comme un événement culturel. Je vous dis simplement qu'aujourd'hui, et je l'ai très bien précisé l'autre jour, il se pose des problèmes de sécurité vis-à-vis de jeunes mineurs. La différence avec la politique menée avant mon arrivée est essentiellement liée à cela. Je n'ai rien à ajouter.
Je fais en sorte qu'il n'y ait pas de dérapages et que les participants à la Critical Mass ainsi que ceux qui se trouvent sur son passage ne soient pas opposés. Je ne tiens pas à ce qu'un jour on vienne m'accuser, cher Monsieur, de ne pas avoir pris des précautions suffisantes pour éviter qu'un jeune enfant soit bousculé de façon grave. Si vous n'avez pas compris le message, je le regrette. (Applaudissements.)
Cette interpellation est close.