République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 26 avril 2002 à 14h
55e législature - 1re année - 7e session - 32e séance
P 1190-B
Débat
M. Sami Kanaan (S). La réponse du Conseil d'Etat nous laisse légèrement sur notre faim par rapport à la pétition initiale. Il est vrai que la loi cantonale d'application de la LCPR est maintenant en vigueur et c'est une bonne chose. Il est vrai aussi que les aménagements piétons sont certainement une compétence communale et nous ne remettons pas cela en question. Mais il est une chose qui, pour paraître triviale, n'a pas encore fait l'objet d'une prise de conscience suffisante, c'est à quel point les déplacements piétonniers sont un enjeu majeur, représentent un potentiel considérable en zone urbaine. Si je considère l'agglomération genevoise, les déplacements piétonniers n'ont quasiment que des avantages, dans le sens où ils sont économes, aussi bien pour l'individu que pour l'Etat ou la société, où ils sont écologiques, sains et efficaces. D'ailleurs, une partie des Genevois hier - qui n'ont pas vraiment eu le choix... - ont eu l'occasion de redécouvrir à quel point marcher pouvait être rapide et pertinent pour certaines distances relativement courtes.
Lorsque la Ville de Genève, il y a quelques années, avait publié son plan piéton - qui était une excellente initiative - les gens avaient été surpris de constater que les temps de parcours entre différents points de la ville étaient finalement bien moindres que ce qu'ils pouvaient imaginer spontanément. Ces temps étaient indiqués sur la carte - cinq, dix ou quinze minutes - et montraient qu'en tout cas dans et autour de l'hypercentre la plupart des distances se parcourent dans des délais tout à fait raisonnables. Toutes les personnes sans handicap particulier, sans charge particulièrement lourde à porter, amenées à parcourir des distances jusqu'à un kilomètre ou un kilomètre et demi, représentent une partie considérable du trafic actuel voiture ou bus, qu'on pourrait inciter à aller à pied. Mais, pour y arriver, il ne faut pas se contenter de plans piétons et d'incitations théoriques: il faut des aménagements concrets, des feux favorisant les piétons, des trottoirs libérés d'autres occupations illicites, comme le stationnement sauvage ou certains panneaux d'affichage extrêmement encombrants vus récemment en Ville de Genève. Il faut donc aussi un contrôle d'efficacité; cela vaut la peine car, au bilan, tout le monde y gagne.
En conclusion, je dirai que, oui, c'est une tâche communale, mais le canton a tout intérêt à jouer un rôle à la fois moteur et de coordination dans ce domaine.
Le Grand Conseil prend acte de ce rapport.