République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 25 avril 2002 à 17h
55e législature - 1re année - 7e session - 30e séance
IU 1229
Le président. Mesdames et Messieurs les députés, nous passons maintenant aux interpellations urgentes. Vous ne m'en voudrez pas, mais M. Roulet et M. Portier m'ont demandé de développer leurs interpellations en premier pour des questions d'horaires.
Avant de passer la parole à M. Roulet, je vous cite les inscrits: Michel Halpérin, Anne Mahrer, Alberto Velasco, André Reymond, John Dupraz, Pierre-Louis Portier, Patrick Schmied, Jean Spielmann, Gabriel Barrillier, Jean Rémy Roulet, Thierry Apothéloz, Gilbert Catelain, Rémy Pagani, Jacques Jeannerat, Blaise Matthey, Souhail Mouhanna, Carlo Sommaruga, Pierre Vanek, Antonio Hodgers, Thomas Büchi, Marie-Françoise de Tassigny, Christian Bavarel, Georges Letellier, Esther Alder et Pierre Weiss...
Mesdames et Messieurs les députés, si vous voulez la mort des interpellations urgentes, je vous conseille de continuer comme cela !
M. Jean Rémy Roulet (L). Cette interpellation urgente s'adresse à M. le conseiller d'Etat Cramer et porte sur la grève des TPG.
Il y a certains maux français que nous ne voudrions surtout pas voir importés sur notre territoire genevois. Je ne parle pas des très récentes élections présidentielles, mais de cette manie qu'ont nos amis français à générer, grève après grève, la paralysie totale de leur pays. (Brouhaha.)Qui de la SNCF ! Qui d'Air France ! Qui des Transports publics lyonnais ! Qui des Transports publics toulousains ! Nous ne voulons pas, à Genève, de ce genre de scénario qui - je crois que tout le monde est d'accord ici - paralyse totalement les activités et la mobilité de nos concitoyens.
De plus, il y a un parallèle tout récent. Nous avons vécu une première grève, au sein du département de M. Cramer, qui l'a d'ailleurs fort bien gérée: la grève des Cheneviers. Nous avons évité le pire: un amoncellement de détritus sur la voie publique, grâce à des réflexes prompts et à des actions rondement menées.
L'élément que je voulais apporter avant de poser ma question concerne une échéance à laquelle nos concitoyens vont avoir à faire face prochainement. Il s'agit de l'initiative 114, portant sur la complémentarité entre le transport public et le transport privé. On voit bien tout le sens de cette votation qui aura lieu sauf erreur au mois de juin; votation pour laquelle il serait bon que ce genre de grève soit le plus vite occultée en vue d'un débat serein et calme, voire paisible.
Ma question est la suivante, Monsieur le conseiller d'Etat:
Quelles mesures le Conseil d'Etat va-t-il prendre afin que les transports publics genevois, et ce dans les plus brefs délais, reviennent à la raison et assument pleinement leur rôle: assurer la mobilité des Genevois et des Genevoises ?
M. Robert Cramer, conseiller d'Etat. Je suis convaincu que l'actualité de la grève des TPG va justifier un certain nombre d'interpellations urgentes. Je réponds à la vôtre tandis que d'autres questions seront sûrement posées. Nous avons des réponses à vos questions qui vont sûrement intéresser les Genevois.
Monsieur le député, vous avez tiré un parallèle entre la grève des TPG et celles que connaissent des Etats voisins. Habituellement, lorsque la grève porte sur des revendications de nature salariale, elle fait l'objet d'une espèce de dramaturgie qui passe par différents stades.
D'abord on formule des revendications, ensuite on menace de faire la grève, puis on convoque des assemblées, ensuite il y a de nouvelles discussions, on adopte des catalogues de revendications, etc. Les différents partenaires sociaux sentent cette montée en puissance et sont dans une situation de négociations. Il s'agit simplement d'une autre façon de négocier que celle à laquelle nous sommes accoutumés en Suisse et qui passe par un certain nombre de phases.
Ici, Monsieur le député, nous ne sommes pas dans ce cas de figure, mais dans une situation où six cents collaboratrices et collaborateurs des TPG - des conducteurs - ont signé une pétition il y a une dizaine de jours et, dix jours plus tard, il y avait un préavis de grève pour le lendemain, sans pratiquement aucune discussion entre les deux.
Dans ce cas, c'est la base qui exprime en direct un ras-le-bol, un mal-être, pour signifier le sentiment des conductrices et des conducteurs par rapport à leurs conditions de travail qui deviennent insupportables pour toutes sortes de raisons que je ne pense pas nécessaire d'énumérer toutes ici.
Certaines des raisons qui ont conduit les conducteurs des TPG à faire la grève ont trait à des problèmes d'encadrement, des difficultés que les conducteurs de bus rencontrent dans le trafic, des questions d'aménagement routier.
Aujourd'hui s'est mise en place une concertation et un certain nombre de personnes travaillent à répondre aux revendications justifiées des conductrices et conducteurs. La grève cessera ce soir à minuit et le travail reprendra demain matin.
Cette interpellation urgente est close.