République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 25 avril 2002 à 17h
55e législature - 1re année - 7e session - 30e séance
IU 1241
M. Gabriel Barrillier (R). Mon interpellation s'adresse principalement à Mme Spoerri, présidente du département de justice, police et sécurité et, subsidiairement, à M. Unger, président du DASS.
Vous avez, dès votre entrée en fonction, pris certaines mesures pour encadrer, disons vigoureusement, la scène quasiment ouverte de la drogue dans certains endroits de la ville, en particulier à la gare et à la place des Volontaires.
Malheureusement, les mesures d'assignation repoussent les dealers ailleurs, en particulier sur les bords de la Rade, au Jardin anglais, sur le quai marchand des Eaux-Vives.
Habitant des Eaux-Vives, je suis quotidiennement interpellé par des habitants qui ne comprennent pas le laxisme des autorités, que ce soit celles de la Ville ou de l'Etat.
Face à cette situation, j'ai personnellement été abordé et quasiment empêché d'accéder, en fin de journée, à la jetée du Jet d'eau par un groupe de «vendeurs» qui zonent ouvertement sur le quai. Cette situation est intolérable. Elle est dangereuse. Elle gêne les touristes et donne une image minable et misérable de notre ville. Quelles mesures entendez-vous prendre immédiatement pour assainir cet endroit, à la veille de Pentecôte et de la saison estivale ?
Mme Micheline Spoerri, conseillère d'Etat. Merci, Monsieur le député, de m'interroger sur ce phénomène inquiétant à Genève.
La stratégie mise en place se déroulera en plusieurs temps. Elle est basée, en cas de délit et de récidive, sur l'assignation territoriale ou locale quand il s'agit d'un personnage qui n'est pas au bénéfice d'une autorisation de séjour à Genève.
En initiant cette politique, nous étions conscients que les dealers allaient inévitablement s'installer ailleurs et nous aurions pu imaginer d'étendre les zones d'assignation. Mais, dans un premier temps, nous avons décidé de travailler à la place des Volontaires et à la gare de Cornavin.
Ces deux modèles sont très différents. En effet, à la place des Volontaires, nous avions essentiellement des dealers qui ont été, je dirais chassés, pour l'immense majorité, alors qu'à la gare on est devant un modèle social beaucoup plus difficile, beaucoup plus complexe. Le résultat de ce travail est moins efficace, pour l'instant, à la gare de Cornavin.
Pour le reste il y a toute une série de zones et, malheureusement, Monsieur le député, il y en a bien d'autres que celles que vous avez évoquées, car ce trafic ne s'est pas installé hier à Genève, vous en êtes conscient comme moi.
Par conséquent, il s'agit d'une stratégie à long terme qui sera soutenue par une brigade mobile comptant quinze personnes de la sécurité et du Corps de gendarmerie d'une part et de la police judiciaire d'autre part. C'est progressivement que nous renforcerons ce type d'interventions qui, je tiens à le signaler, sont malheureusement limitées par manque d'effectif de la brigade de sécurité.
J'espère provisoirement vous avoir rassuré. En tout cas, j'ai pris bonne note de votre plainte. J'ajoute que les dealers se trouvent aussi aux environs des établissements scolaires et que cela fait également partie de nos soucis. Il en sera tenu compte dans la stratégie que nous mettrons en place dès les semaines qui viennent.
Cette interpellation urgente est close.