République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 25 avril 2002 à 17h
55e législature - 1re année - 7e session - 30e séance
IU 1240
M. Jean Spielmann (AdG). Ma deuxième interpellation concerne le problème des TPG. Ce problème dépasse malheureusement de loin ce qui a été dit par l'interpellant de tout à l'heure et la réponse qui lui a été donnée. Les questions soulevées par les conducteurs ont déjà été posées au mois de mai de l'an dernier, dans plusieurs pétitions, par des interventions auprès du département de justice, police et sécurité et des responsables de l'entreprise.
J'insiste, le problème est réel, grave. La grève déclenchée est la manifestation d'un ras-le-bol des conducteurs de bus et elle est parfaitement légitime. Pourquoi ? De nouveaux systèmes de circulation des bus ont été mis en place comme, par exemple, les constellations. En quelques mots, des lignes ont été doublées. Auparavant, une ligne composait le parcours Meyrin-gare Cornavin et une autre, Cornavin-Petit Bel-Air. C'étaient deux lignes indépendantes et ces parcours permettaient de respecter les horaires.
Or il se trouve que l'on a fait une seule ligne avec les deux. Le même bus part de Meyrin et va jusqu'au Petit Bel-Air. Comme il traverse l'hypercentre, il est continuellement bloqué par les embouteillages, ce qui provoque des retards. Les conducteurs n'arrivent pas à respecter l'horaire et, en plus, quand ils arrivent au terminus, ils sont obligés de repartir tout de suite pour tenter de rattraper le temps perdu. Ils ne peuvent donc même pas souffler trente secondes. Quand on sait que certains conducteurs font ce trajet pendant cinq heures, on comprend que cela soit insupportable et qu'ils soient surmenés. Il y a donc chez les conducteurs de bus énormément de maladies dues au stress qui engendrent de gros problèmes.
En fait, ces problèmes pourraient être résolus de manière assez simple, mais il se trouve que dans cette ville certaines choses sont aberrantes comme, par exemple, dans le périmètre incluant la rue du Rhône, la rue de la Corraterie et celle de Longemalle, où l'on a placé des panneaux d'interdiction de circuler pour les automobiles et où l'on constate qu'il y a des cases pour garer les voitures. En plus, des panneaux annoncent que ce sont des rues marchandes, définition qui n'existe pas dans la loi fédérale.
Je ne comprends pas que l'on puisse mettre une interdiction de circuler sans la faire respecter, interdiction qui, en définitive, encombre tout le monde, et les voitures et les bus.
Par conséquent, il y a nécessité de mettre de l'ordre et de faire respecter la loi. Ce serait une première mesure qui pourrait être prise très rapidement.
La deuxième chose, ce sont les mesures internes que prend l'entreprise. Je tiens à souligner que les responsables de l'entreprise et la direction des TPG ont pris très rapidement des mesures efficaces qui permettront de répondre à l'attente des conducteurs. La seule interrogation qui demeure est: pourquoi faut-il autant de temps ? faut-il une grève pour que des questions aussi simples trouvent une réponse ? Personne n'a été à l'écoute des questions posées depuis des mois et même depuis des années, puisqu'elles datent de 1995. Aujourd'hui, ce ras-le-bol exige que des mesures rapides soient prises et j'espère que le Conseil d'Etat en prend conscience.
M. Robert Cramer, conseiller d'Etat. A vrai dire, M. le député Spielmann a fait plus une déclaration qu'une interpellation, mais ses propos me permettent d'annoncer ce qui sera peut-être de nature à soulager ces conductrices et ces conducteurs qui vont reprendre le travail dès demain matin à 5 h.
D'entente avec la gendarmerie genevoise, mais aussi avec la municipalité de Genève, qui a bien voulu mettre un certain nombre d'agents de ville à notre disposition à cet effet, des mesures de contrôle vont être établies, dès demain matin, à l'entrée des rues marchandes. Nous verrons ainsi, de façon plus précise, ce qu'il en est et nous ferons en sorte que la signalisation relative aux rues marchandes soit respectée, afin de les libérer pour les transports publics. Dans une quinzaine de jours, après avoir fait ces contrôles, nous ferons le point de la situation. S'il s'avère que la signalisation doit être modifiée en ce qui concerne ces rues, elle le sera.
Cette interpellation urgente est close.