République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 22 mars 2002 à 17h
55e législature - 1re année - 6e session - 28e séance
IU 1225
M. Carlo Lamprecht, conseiller d'Etat. Je réponds à l'interpellation urgente de M. Letellier suite à la publication du rapport de M. Flückiger. Les emplois temporaires cantonaux augmentent-ils le taux de chômage genevois? Le rapport du professeur Flückiger constate en effet que la pratique des emplois temporaires tend à prolonger la durée du chômage et le Conseil d'Etat en a pris acte. Néanmoins, cela ne constitue pas le seul facteur de différence entre le taux de chômage de Genève et la moyenne suisse.
Y a-t-il des chômeurs qui abusent du système? Je crois pouvoir dire sans me tromper que, pour la majorité des chômeurs, l'absence d'emploi est dramatique et les conséquences très difficiles à accepter, mais, comme partout dans ce bas monde, les abus existent et nous ne pouvons pas les nier.
Je reste persuadé, néanmoins, qu'ils concernent une minorité de demandeurs d'emploi. Tout en incitant mes services à les dénoncer et à prendre les mesures prévues par la loi à cet égard, je me refuse à emprunter le raccourci qui tendrait à généraliser ce phénomène.
Les contrôles exercés par l'OCE sont-ils suffisants? Je rappelle que ce Grand Conseil a longuement traité, il n'y a pas si longtemps, d'une motion qui mettait en cause l'office cantonal de l'emploi, accusé d'excès de zèle, de brimades à l'encontre des chômeurs. Mais les faits sont têtus: les statistiques publiées par la Confédération démontrent que les sanctions prononcées par l'OCE sont nombreuses, certes, mais bien en dessous de celles qui se pratiquent dans les autres cantons de Suisse.
Alors, quelles mesures le Conseil d'Etat entend-il prendre? J'en ai, pour l'essentiel, informé tout d'abord le Conseil d'Etat, le Conseil de surveillance du marché de l'emploi, puis la commission de l'économie et, enfin, la presse. Tout d'abord, il s'agit de renforcer toutes les mesures d'accompagnement, de formation et de soutien des chômeurs au sein de mes propres services, mais aussi d'avoir davantage de rigueur à l'encontre de ceux qui en abusent. Et l'un ne va pas sans l'autre. Enfin, il s'agit de créer, sous l'égide du Conseil de surveillance du marché de l'emploi, un groupe de travail destiné à analyser les mesures cantonales et, notamment, les emplois temporaires. Ce groupe sera tripartite, en associant les partenaires sociaux, et interdépartemental, en associant les départements de l'économie, de l'instruction publique et de l'action sociale. Cette réflexion commune me semble des plus importantes, afin d'aboutir à l'élaboration de mesures plus efficaces pour la réinsertion des demandeurs d'emploi sur le marché du travail, et cela dans leur propre intérêt avant tout.
Cette interpellation urgente est close.