République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 21 mars 2002 à 17h
55e législature - 1re année - 6e session - 25e séance
IU 1212
Mme Maria Roth-Bernasconi (S). Mon interpellation se réfère à la même histoire que vient de relater Mme Mahrer. Le cycle d'orientation des Voirets a en effet été en colère. Cette colère s'est transformée en solidarité et en une action citoyenne menée par les jeunes élèves du cycle de mon quartier et leurs professeurs, et c'est tant mieux.
Rafaela, enfant brésilienne mineure, a été expulsée vers Rio alors qu'elle n'y connaît personne, car la famille qui lui reste habite à Bahia, à des milliers de kilomètres de Rio. Or, il y a des vols pour Bahia...
Nous avons appris par les médias et les personnes concernées qu'une solution a pu être trouvée pour que la jeune élève puisse revenir et finir ses études en Suisse. Je remercie le Conseil d'Etat d'avoir reconnu l'erreur de la police et je tiens ici à saluer le comportement de Mme Martine Brunschwig Graf, conseillère d'Etat, qui, à notre avis, a été exemplaire. Nous saluons donc son attitude courageuse.
Nous savons également qu'à Genève, en principe, l'office cantonal de la population agit avec humanité et pragmatisme quand il s'agit de personnes sans statut légal en Suisse. Nous sommes également fiers qu'à Genève, ville ouverte et multiculturelle, on permette aux enfants clandestins de fréquenter l'école. Je sais qu'un journaliste genevois partira, ce soir, pour Rio et qu'il amènera des livres d'école à Rafaela ainsi que des vêtements et les messages de ses camarades d'école.
L'attitude des enseignants et enseignantes du cycle des Voirets est exemplaire, car ils et elles ont préparé des programmes de rattrapage pour Rafaela pour qu'elle ne perde pas son année scolaire.
Mes questions sont les suivantes:
La police savait-elle que la famille de Rafaela vit à Bahia? Si oui, pourquoi n'a-t-elle pas mis Rafaela dans un avion se rendant à Bahia?
Je sais que le consulat suisse a envoyé un fax à l'office cantonal de la population pour demander un permis d'étudiante. Ce fax est-il arrivé et la réponse a-t-elle pu être donnée? Si oui, cette réponse est-elle vraiment positive?
J'ai encore une dernière question:
Y a-t-il une possibilité pour que la soeur de Rafaela, expulsée en même temps qu'elle, puisse également revenir en Suisse avec un permis d'étudiante? Elle a 21 ans et n'a pas fini sa formation professionnelle. De plus, ces orphelines ont déjà assez souffert de la mort de leurs parents pour ne pas devoir encore se séparer.