République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 21 mars 2002 à 17h
55e législature - 1re année - 6e session - 25e séance
IU 1215
M. Alain Charbonnier (S). Mon interpellation s'adresse à M. Unger, président du DASS.
Suite à la nouvelle loi sur les professions de la santé, votée par notre Grand Conseil le 11 mai 2001, la psychologie est incluse dans les professions de la santé. Cette reconnaissance est réservée aux titulaires d'une licence en psychologie ayant une formation post-graduée reconnue. Actuellement, une consultation par le DASS est en cours pour définir les critères d'autorisation de pratique en psychologie de la santé qui seront retenus dans le règlement d'application.
Le 27 février dernier, la «Tribune de Genève» se faisait l'écho du souci des étudiants de la faculté de psychologie, ainsi que de professionnels.
En effet, les organisations professionnelles tenteraient d'imposer comme unique voie d'accès à la pratique en cabinet privé un cursus supplémentaire de cinq ans de formation privée, alors que la plupart des étudiants font déjà six ans d'études. Formation privée, donc, dont le coût varierait entre 55 000 F et 75 000 F, ceci malgré l'existence de formations post-graduées universitaires, donc publiques, en psychologie, diplôme d'études supérieures spécialisé en psychologie clinique, école doctorale, certificat universitaire reconnu.
Ces formations, délivrées par l'université de Genève, tel le DESS en psychologie clinique qui atteste d'une formation à caractère professionnel, sont acceptées comme étant de qualité, tant au niveau genevois par des institutions comme la SMP ou les HUG qu'au niveau international, à travers la reconnaissance des diplômes.
Il faut noter qu'en France les DESS délivrés par les universités françaises permettent la pratique en cabinets privés et pourront faire l'objet d'une reconnaissance par le biais des accords bilatéraux en Suisse.
Ma question est donc de savoir si le DASS va étudier de façon précise les diplômes post-gradués universitaires en psychologie, ceci en concertation évidemment avec l'université, afin que les étudiants n'aient pas des études de durée, d'une part, disproportionnée, ainsi que des sommes astronomiques à trouver pour conclure leur formation universitaire et pouvoir ainsi exercer leur métier.
M. Pierre-François Unger, conseiller d'Etat. Monsieur le député, merci de cette question. Effectivement, la presse a été saisie de cette affaire, à juste titre d'ailleurs. Les travaux sont en cours, comme vous le savez, au niveau de la direction générale de la santé pour édicter le règlement concernant cette formation. Mme Mino, directrice de la santé publique, a reçu à la fin de la semaine dernière l'association, à la fois, des étudiants et des jeunes psychologues qui s'insurgeaient, et Dieu sait qu'on les comprend, devant les exigences posées par leurs collègues ! On comprend bien qu'un certain nombre de collègues déjà formés tendent peut-être à protéger une partie de leur profession, toujours est-il que les études et discussions en cours à l'heure actuelle semblent laisser une place tout à fait considérable entre rien du tout, ce qui serait notablement insuffisant, et des exigences démesurées. Non seulement au regard de la longueur des études, mais, comme vous l'avez précisément soulevé, au regard de leur coût.
Nous sommes en négociation. Nous aboutirons et, bien entendu, nous vous tiendrons au courant; la vérité est à mi-chemin. Le chemin que l'on prend est un chemin qui, comme du juriste que l'on transforme en avocat, transformera le licencié en psychologie en un psychologue actif.
Cette interpellation urgente est close.