République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 21 février 2002 à 17h
55e législature - 1re année - 5e session - 21e séance
IU 1208
M. Robert Iselin (UDC). Cette interpellation porte sur la réalisation d'un film consacré au passage de la frontière à Genève durant la Seconde Guerre mondiale.
Dans le courant du printemps 2001, le Grand Conseil a approuvé un crédit substantiel, à peu près un demi-million de francs, pour la réalisation d'un film sur le sujet du passage de la frontière à Genève durant la Seconde Guerre mondiale.
Le Conseil d'Etat a fait approuver ce film par ce Conseil. Sa réalisation a été placée sous la direction de M. Torracinta, dont les orientations politiques sont bien connues. L'orateur a encore en mémoire, cela dit à titre d'exemple, une lecture à la Comédie de Genève du rapport Bergier, première mouture, où tous les cas dans lesquels la Suisse avait été critiquée, pour ne par dire mise au pilori, étaient soigneusement montés en épingle, alors que les cas qui montraient une Suisse accueillante et humanitaire, et il y en a même dans le rapport Bergier, étaient soigneusement occultés.
Le Conseil d'Etat, sous la responsabilité duquel ce film est réalisé, pense-t-il le visionner avant sa sortie - elle semble prochaine - et intervenir en cas de débordement, même si la présence du professeur Favez est, en quelque sorte, une garantie, guère aisée à faire respecter, étant donné la personnalité de M. Torracinta ?
Pour le surplus, je voudrais prier M. le président, de la part de deux membres - de ceux que Mme la rapporteur de la loi a qualifié, à l'époque, se prenant pour le général De Gaulle, de quarteron de réactionnaires - de faire savoir à cette collègue qu'elle peut aller se faire cuire un oeuf et même deux si elle veut.
M. Robert Cramer, conseiller d'Etat. L'allusion à la fin de votre intervention, Monsieur le député, m'a échappé, alors vous ne m'en voudrez pas de centrer mon propos sur ce qui faisait l'objet de votre interpellation, soit ce film concernant le passage de la frontière.
En réalité, les conditions dans lesquelles ce film a été élaboré ont été soigneusement examinées par le Grand Conseil et par la commission des finances. Nous devions choisir parmi plusieurs propositions et, notamment, celle que vous suggérez, soit que le film soit placé sous la responsabilité du Conseil d'Etat qui aurait dû ainsi en examiner le contenu et être garant de la qualité de ce film. Nous n'avons pas fait ce choix, mais un autre et je pense qu'il est sage que nous ne l'ayons pas fait.
Notre choix a été de faire confiance à une équipe composée de professeurs d'université, de spécialistes en matière d'images, qui nous ont proposé ce projet. Nous avons accepté de le subventionner, quand je dis nous, ce sont les autorités: aussi bien le Conseil d'Etat qui a proposé le projet de loi, que le Grand Conseil qui l'a accepté. Dès lors, ce projet est placé sous l'entière et exclusive responsabilité de ceux qui le réalisent.
Finalement, les critiques ou les censeurs de ce film ou ceux qui le commenteront, ce sera le public, ce sera vous, ce sera nous, et chaque personne qui voudra le voir.
Quant aux délais, dans un courrier qui m'a été récemment envoyé, on m'indique que ce film est en voie d'achèvement et que, ces prochains jours, le film sera achevé et monté et qu'une projection de présentation aura lieu au début du mois de mars. J'imagine qu'elle sera annoncée publiquement. Je n'en sais pas plus et, pour ma part, je n'ai pas eu la primeur des images de ce film, de sorte que je le découvrirai en même temps que le public.
Cette interpellation urgente est close.
Le président. Je peux confirmer ce que vous venez de dire et ajouter qu'il y aura une présentation à laquelle l'ensemble des députés sera convié.