République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 25 janvier 2002 à 17h40
55e législature - 1re année - 4e session - 20e séance
IU 1187
M. Pierre-François Unger, conseiller d'Etat. Comme j'ai déjà eu l'occasion de vous le dire, M. Bernard Rappaz n'a pas délié le personnel médical du quartier cellulaire du secret concernant des informations qui pourraient être données au Grand Conseil ou au Conseil d'Etat.
Néanmoins, vous avez probablement lu les nouvelles, il semble qu'il ait été libéré et transféré dans un établissement médical valaisan dans les minutes ou heures qui précèdent. Vous me demandiez quel était le comportement et laissiez peut-être sous-entendre le besoin d'un devoir d'ingérence médical dans le cadre d'une grève de la faim.
Le fait que notre parlement ait voté, il y a quelques années, un article de loi sur les directives anticipées et l'expression d'un malade - pour autant qu'il soit jugé capable de discernement, et tel était vraisemblablement le cas - de vouloir mettre fin à ses jours par une grève de la faim, nous impose de respecter ces directives.
Elles sont aussi appliquées dans d'autres pays où le problème des grévistes de la faim se pose. Notre parlement les a mises dans la loi. Elles ont été mises en place dans le cadre d'une commission des droits de l'homme sur la prise en compte de l'état des grévistes de la faim d'un point de vue médical.
Enfin, vous posiez la question par rapport à une éventuelle indignation du Conseil d'Etat genevois à l'égard du Conseil d'Etat valaisan.
Il n'est pas dans les us et coutumes, Dieu merci, qu'un gouvernement s'insurge contre un autre, d'autant moins qu'il fait partie d'un canton souverain, d'une part, et ami, de l'autre ! Vous savez que les seuls moments où parfois l'on s'insurge, c'est lors des campagnes électorales.
D'ailleurs, je n'exclus pas qu'à titre personnel, sans que les gouvernements s'en mêlent, je ne me sois pas insurgé sur la certaine dureté d'une justice; c'est le deuxième problème - on n'interfère pas non plus avec la justice - celui de la séparation des pouvoirs. En campagne électorale, peut-être aurais-je jugé que l'attitude, très dure, du procureur valaisan à l'égard de ce détenu n'était pas proportionnelle au délit qu'on peut imaginer qu'il ait commis.
Cette interpellation urgente est close.