République et canton de Genève

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26. Interpellation urgente de M. Bernard Lescaze : Nomination du successeur du professeur en chirurgie cardiaque à la Faculté de médecine. ( )IU1118

M. Bernard Lescaze (R). Ma seconde interpellation s'adresse à Mme Brunschwig Graf. Elle est plus sérieuse...

Le 30 septembre, le professeur Faidutti, titulaire de la chaire de chirurgie cardiaque, prend sa retraite. Or à ce jour, à ma meilleure connaissance, son successeur n'est pas encore nommé. Pourtant, le conseil d'administration des HUG s'est prononcé à l'unanimité en faveur d'un des candidats et, pour une fois, l'université se trouve avec deux noms à présenter, puisque la faculté de médecine a choisi, semble-t-il, un autre candidat.

On voit que le système de la double présentation que l'université voudrait uniquement conserver en son sein ne marche pas, puisque, semble-t-il, ce sont des pressions politiques très fortes sur le recteur, notamment même d'élus fédéraux genevois, qui ont abouti à ce que le choix unanime des HUG ne soit pas encore entériné. Or il y a beaucoup de patients qui ont besoin d'un professeur de chirurgie cardiaque.

Des petites intrigues peuvent se développer : n'a-t-on pas été jusqu'à soupçonner tel candidat de n'avoir pas les titres requis ou d'avoir des titres turcs. Quelle horreur, pensez donc ! J'aimerais que la présidente du département assume pleinement ses fonctions et présente rapidement au Conseil d'Etat un titulaire pour cet enseignement. 

Réponse du Conseil d'Etat

Mme Martine Brunschwig Graf. Madame la présidente, Mesdames et Messieurs les députés, vous voudrez bien excuser notre hilarité, qui n'a rien à faire avec la sérieuse question posée par le député Lescaze, bien entendu.

Monsieur le député, vous savez bien que la question n'est pas si simple, et pour une raison évidente : l'hôpital peut nommer un chef de service sans que pour ce poste il y ait une nomination à l'université. L'université ne peut pas nommer un professeur ordinaire, si ce dernier n'a pas de poste dans les services hospitaliers. On ne peut donc pas opposer deux candidatures de façon aussi simple, car il s'agit, tout d'abord, d'instruire le dossier.

Le dossier a donc été instruit et il est vrai que les positions du conseil d'administration des hôpitaux et, respectivement, de la faculté de médecine voire du rectorat, divergent en ce qui concerne le choix des candidats. S'il est vrai que des lettres de pression ont pu être envoyées et que des discussions ont pu avoir lieu avec les uns et les autres, je tiens à dire clairement ici que la procédure universitaire a suivi son cours et que la faculté a repris le dossier à plusieurs reprises, étant donné la situation, compte tenu de la présentation faite aux hôpitaux et de la position prise par son conseil d'administration.

La faculté de médecine s'est interrogée sur différents éléments. Ce ne sont donc pas les interventions ni les courriers qui ont ralenti le processus, mais la volonté, y compris celle du Conseil d'Etat d'ailleurs, de prendre une décision fondée sur un maximum de faits, de documents et de positions clairement établis.

C'est la raison pour laquelle le Conseil d'Etat prendra sa décision et se prononcera avant la fin de la législature. Je tiens à dire clairement qu'on ne peut, en aucun cas, accuser ni la faculté ni le rectorat d'avoir été influencés par quelque politique que ce soit dans cette affaire. En l'occurrence, ces nominations n'ont aucune couleur politique.

Cette interpellation urgente est close.