République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 28 juin 2001 à 17h
54e législature - 4e année - 10e session - 32e séance
IU 1098
M. Pierre Vanek (AdG). J'ai demandé, tout à l'heure, au point de la correspondance, la lecture du courrier de l'Association Goulet 25 et de la CODA.
Dans cette lettre étaient posées toute une série de questions pertinentes concernant cette affaire du goulet de Chêne-Bourg. Je reprends ces questions à mon compte, ce qui raccourcira d'autant mon interpellation urgente. Je constate que ce courrier a été renvoyé à la commission d'aménagement du canton. Cependant, je serais heureux d'entendre rapidement s'exprimer le Conseil d'Etat, face à ce Conseil, dans le cadre des interpellations urgentes, sur cette question d'actualité. Ce n'est en effet pas une affaire à enterrer en commission.
Pour nous, la démolition programmée de ces immeubles du goulet de Chêne-Bourg, qui auraient pu être préservés, la disparition de cet ensemble de bâtiments dignes d'intérêt sur le plan du patrimoine, dans le but d'élargir une route à l'intérieur d'une localité, constitue une page noire de l'urbanisme genevois. Elle n'est pas sans nous rappeler une époque, révolue heureusement, où un certain nombre de démolisseurs sévissaient dans notre canton dans l'unique but de réaliser des affaires immobilières.
Par contre, et la lettre pose toute une série de bonnes questions, il faut aussi, à l'instar du Conseil d'Etat, protester contre le climat d'hystérie créé par certaines personnes à l'encontre des habitants et des habitantes de ces bâtiments, climat qui a suscité les actes criminels que l'on sait et qui ont culminé dans l'incendie du week-end dernier, des actes criminels, je le répète, de nature à mettre en péril la vie d'un certain nombre d'habitants au-delà des biens concernés.
De ce point de vue, il y a effectivement eu - ce sont des termes que j'ai retenus dans la lettre qui a été lue - laxisme, état de non-droit et carence des autorités. J'aimerais entendre celles-ci se prononcer sur cette question et non pas nous dire que tout cela sera discuté à la rentrée en commission.
Enfin, deux points encore. J'aimerais poser la question au Conseil d'Etat, plus particulièrement à M. le conseiller d'Etat Laurent Moutinot, responsable des bâtiments, propriétés de l'Etat, appelés à être démolis. Je souhaite savoir s'il entend assumer une responsabilité dans le relogement des habitants qui ont été mis à la rue et savoir s'il entend concrètement assumer cette responsabilité ? Quelles démarches a-t-il entreprises pour permettre à ces personnes d'être relogées et, au-delà, pour les aider à trouver des locaux pour les activités culturelles et musicales, entre autres, importantes sur le plan social, qui se déroulaient dans ces lieux !