République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 23 mars 2001 à 17h
54e législature - 4e année - 6e session - 13e séance
IU 1043
M. Gérard Ramseyer. Madame la présidente, en saluant respectueusement, in absentia, Mme Wenger, je réponds ceci.
Je ne distingue pas l'urgence, Madame la députée, de votre question, si ce n'est votre volonté, devenue obsessionnelle chez vous, de me nuire. Mais je vous réponds, comme toujours, avec déférence, courtoisie et même plaisir!
Question numéro un : la prise de position d'un candidat sur le thème délicat de la peine de mort peut-elle se révéler éliminatoire ? La réponse est évidemment non.
Deuxième question : qui choisit les thèmes de dissertation ? Réponse : les responsables de la formation et du recrutement, en fonction de l'actualité. J'insiste sur le mot actualité et j'y reviendrai plus loin.
Troisième question : le fait d'aborder ce genre de thème en examen n'est-il pas de nature à entraîner la méfiance des candidats potentiels vis-à-vis d'une carrière dans la gendarmerie et, finalement, favorise-t-il vraiment le recrutement ?
Le fait d'aborder ce genre de thème ne peut en aucun cas entraîner la méfiance des candidats potentiels : la police n'a jamais émis de signaux selon lesquels seuls les partisans de telle ou telle option ou doctrine seraient retenus. L'inverse n'est d'ailleurs pas vrai non plus. La police ne se positionne jamais par rapport aux sujets politiques. Elle accorde à ses membres une entière liberté en la matière et permet aux policiers d'assumer une conviction personnelle en leur âme et conscience.
J'ajoute que cette question n'a rien à voir avec la problématique que vous évoquez, car la dissertation sur un sujet, même délicat, n'est pas destinée à favoriser le recrutement. La partie rédactionnelle permet en revanche de porter un jugement sur la capacité de raisonnement du candidat, sur sa faculté d'exprimer clairement ses idées s'agissant d'un thème - j'y reviens - d'actualité, et nous permet d'évaluer la culture générale du candidat.
Quatrième question, à peine orientée : souhaite-t-on recruter des tueurs ou des personnes au service de la population ? Voici la réponse, pas orientée du tout : le dévouement au profit de la population et la parfaite maîtrise des rapports avec les personnes interpellées dont témoignent nos policiers sont une preuve du profond respect de l'être humain que nous cultivons en permanence durant la formation.
Durant la formation, un effort particulier est porté dans les domaines de la maîtrise de soi et de l'usage de la contrainte. Rappelons, à titre d'exemple et puisque vous parlez de tueurs, que la gendarmerie n'a eu recours à l'usage de l'arme que de manière exceptionnelle, soit trois cas en dix ans. Dans chaque cas d'ailleurs, la justice a considéré ce recours comme proportionné aux circonstances. Ayant pour mission de maîtriser vingt-quatre heures sur vingt-quatre les flagrants délits en matière de criminalité et de violence de toute nature, nous vous laissons juge de la parfaite maîtrise de soi des gendarmes, et cela souvent au risque et péril de leur intégrité corporelle.
Voilà, Madame la députée, ce que je voulais vous répondre. J'aimerais dire, au sujet de la dernière réponse, qu'insinuer le contraire serait discourtois. Mais je suis bien sûr que ce n'est pas ce que vous cherchez : vous avez vraiment cherché à vous informer de manière pratique et objective, ce qui expliquerait alors l'urgence des besoins que vous manifestez!
Cette interpellation urgente est close.