République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 22 mars 2001 à 17h
54e législature - 4e année - 6e session - 10e séance
IU 1034
M. Alain-Dominique Mauris (L). Mon interpellation pourrait s'intituler : «Appels d'urgence en cas de nécessité sociale» et s'adresse au Conseil d'Etat.
Elle se base sur le cas concret d'une jeune personne qui, devant fuir d'urgence la violence extrême de son père, a escaladé le balcon de sa chambre et trouvé refuge chez sa voisine.
Ne sachant que faire, mais voulant porter assistance à cette jeune fille, celle-ci décide de la protéger et de la soustraire à son père. Bien sûr, elle fait appel aux services de la protection de la jeunesse, mais c'est vendredi soir et il n'y a personne. Il y a une permanence qui renvoie à un autre numéro, mais personne ne répond. La voisine va ainsi chercher, auprès d'autres organismes, une solution qu'elle ne va pas trouver, si ce n'est que la police s'en mêle et intervient pour exiger le retour immédiat de la jeune fille auprès de son père. Elle s'y oppose. Grâce à la FAS'e, un éducateur hors murs s'en mêle et porte enfin assistance à la voisine.
Après cet événement et à tête reposée, je constate - et ceci sur la base de plusieurs autres témoignages, y compris ceux d'autorités qui doivent faire face à de telles situations - l'absence d'un numéro d'urgence à qui s'adresser ; un numéro d'urgence en cas de nécessité sociale, pas uniquement pour les enfants battus, mais en cas de violence conjugale, par exemple, ou de toute autre violence sociale que, malheureusement, connaît notre canton.
Il est paradoxal de constater que si, en pleine nuit, vous avez besoin d'un plombier, il existe une permanence qui fonctionne, mais qu'il n'existe pas de numéro unique coordonnant l'ensemble des structures sociales existant sur notre canton et susceptibles de porter assistance en cas d'urgence, la nuit, voire le week-end. Merci de me dire quelles sont les intentions du Conseil d'Etat pour agir en ce sens et faciliter ainsi la tâche de ceux qui doivent faire face à ces cas d'urgence, malheureusement encore trop nombreux chez nous.