République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 16 février 2001 à 17h
54e législature - 4e année - 5e session - 8e séance
IUE 9
Question de M. Pierre Marti
Le parti Démocrate-chrétien enregistre avec satisfaction les mesures prises en ce qui concerne le dépistage du cancer du sein par la prise en charge des frais de mammographie. Il salue en cela l'initiative de la ligue genevoise contre le cancer.
Le Conseil d'Etat peut-il nous indiquer si, à titre d'encouragement et d'aide, l'Etat participe financièrement à cette compagne de prévention. Enfin, sachant que le cancer fait également de nombreux ravages chez les hommes de 50 ans et plus atteint du cancer de la prostate une campagne de dépistage gratuite pourrait être également lancée à leur intention ?
Réponse du Conseil d'Etat
M. Guy-Olivier Segond. Au titre de l'égalité des sexes, M. Marti m'a interpellé sur la campagne de dépistage du cancer du sein qui se déroule actuellement et sur une éventuelle campagne de dépistage du cancer de la prostate.
La campagne de dépistage systématique du cancer du sein n'a pas été conçue, comme vous le pensiez, par la Ligue genevoise contre le cancer, mais par le département de l'action sociale et de la santé. Sa mise en oeuvre a été confiée à une fondation, présidée par votre collègue, Mme Marie-Françoise de Tassigny. Cette fondation reçoit une subvention annuelle du DASS d'un million par année, inscrite au budget de l'Etat à la rubrique 85.11.00.365.82, complétée par une subvention de 100 000 F de la Ligue genevoise contre le cancer.
Cette campagne de dépistage systématique du cancer du sein se déroule bien : l'année passée, chaque semaine, soixante-dix femmes ont demandé une mammographie de dépistage.
En ce qui concerne le dépistage systématique du cancer de la prostate, qui est le cancer le plus fréquent chez l'homme et notamment chez l'homme âgé, il ne suffit pas de faire appel au principe de l'égalité des sexes pour justifier le lancement d'une campagne de dépistage systématique : si tous les experts sont unanimes pour soutenir une campagne de dépistage du cancer du sein, ils sont, par contre, divisés sur l'opportunité d'un programme de dépistage du cancer de la prostate, dont l'efficacité n'est non seulement pas démontrée, mais surtout mise en doute par de nombreux milieux aux Etats-Unis, au Canada et en Europe.
En attendant donc les résultats des enquêtes épidémiologiques en cours sur le dépistage systématique du cancer de la prostate et, au-delà, sur la manière la plus efficace de le traiter, les experts recommandent le dépistage individuel, notamment par le test sanguin dosant le taux de PSA, qui permet en principe de détecter un cancer de la prostate à un stade précoce.
Cette interpellation urgente écrite est close.