République et canton de Genève

Grand Conseil

IU 1018
16. Réponse du Conseil d'Etat à l'interpellation urgente de M. Antonio Hodgers : Disproportion des forces de police lors de manifestations. ( ) IU1018
Mémorial 2001 : Développée, 692.

M. Gérard Ramseyer. Monsieur le député, j'ai trop souvent loué votre vive intelligence pour ne pas vous indiquer franchement que, dans le rôle du militant bonasse, vous êtes à contre-emploi.

La police devrait faire preuve de discernement, dites-vous, et comprendre que, si quelques manifestants se réunissent à proximité immédiate de l'Organisation mondiale du commerce, c'est en fait pour rendre une visite de courtoisie à la mission d'un pays d'Amérique du Sud quelques encablures plus loin.

De manière générale, vous avez raison, Monsieur le député : nous sommes en effet impardonnables de n'avoir pas compris que, ordinairement, les cagoules, c'est à cause du rhume et que les bâtons, c'est pour débusquer la fraîche morille sous les feuilles mortes du bocage de Mon-Repos... (Rires.)

A mon tour, j'aimerais vous prier, Monsieur le député, de croire que, s'il y a un gendarme de faction devant une mission étrangère, c'est une pure coïncidence, qu'un barrage de police n'est en fait que l'aimable préparation d'un gentil picoulet dans l'après-midi... (Rires.) ...et qu'à nos yeux l'Organisation mondiale du commerce est avant tout un biotope digne d'intérêt.

Dans un sketch célèbre, Fernand Raynaud disait fermement à son fils : «Si tu veux jouer les idiots, on sera deux !» Je ne suis pas votre papa, encore que j'aurais été très fier de mon rejeton, mais nous formons la paire : vous par votre question, moi par ma réponse. Je considère votre interpellation comme close, au contraire de l'amitié délicate que je vous porte. (Applaudissements.)

Cette interpellation urgente est close.