République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du vendredi 16 février 2001 à 17h
54e législature - 4e année - 5e session - 7e séance
P 1310-A
Dans ses séances des 26 juin, 28 août et 13 novembre 2000, la Commission des pétitions a étudié, sous la présidence de Mme Louïza Mottaz et avec la collaboration précieuse de Mme Pauline Schaefer, procès-verbaliste, la pétition dont voici le texte
Pétition(1310)
pour l'aménagement d'un giratoire ou de feux à l'intersection du quai de Cologny et du chemin de la Tour Carrée
Mesdames etMessieurs les députés,
Par la présente, nous vous prions de construire un giratoire à l'intersection du quai de Cologny et du chemin de la Tour Carrée, ou bien, à défaut, de sécuriser la circulation piétonne et routière par les mesures suivantes :
installation de feux de signalisation à commande manuelle à l'intersection du Quai de Cologny et du Chemin de la Tour Carrée;
instauration d'une vitesse limitée, toute l'année, à 60 km/h sur le quai de Cologny (à l'heure actuelle la vitesse limite de 60 km/h n'est en vigueur que pendant l'été, elle est de 80 km/h le reste de l'année) ;
appui de ces mesures par l'installation d'un radar, de chaque côté du quai, qui affiche la vitesse des automobilistes.
1. A l'instar de l'intersection du Quai de Cologny avec le Chemin du Nant d'Argent - où des feux sont installés depuis de nombreuses années - l'intersection du Quai dé Cologny avec le Chemin de la Tour Carrée est extrêmement dangereux pour les automobilistes et, plus encore, pour les piétons.
Lorsque l'on descend le Chemin de la Tour Carrée et que l'on arrive à ladite intersection et que l'on tente de traverser, que ce soit en voiture pour prendre la direction de la ville ou à pieds pour se rendre de l'autre côté du Quai, on se trouve confronté à une route à 4 voies (très rapprochées les unes des autres) hautement fréquentée par les genevois et par les frontaliers, sur laquelle les voitures circulent le plus souvent à une vitesse bien au delà des limites autorisées, ceci nonobstant le radar installé côté lac qui est rarement enclenché.
2. A cela s'ajoute un problème de visibilité. Lorsque l'on est au bas du Chemin de la Tour Carrée et que l'on guette les voitures arrivant de la ville sur sa gauche, selon la position et l'espacement respectif des voitures sur les 2 voies, un véhicule en cache parfois un autre. Ce problème d'absence de visibilité est accentué dans le cas où des poids lourds arrivent sur votre gauche, et est encore d'autant plus aggravé lorsque des voitures stationnent sur la chaussée cyclable, côté Cologny, ce qui est très souvent le cas pendant les beaux jours..
En effet, dès le printemps et jusqu'à la fin des beaux jours d'automne, le Port de la Tour Carrée attire un grand nombre de gens de par son site, ses activités nautiques et sa buvette. Les piétons, en affluence les beaux jours, forcent leur passage sur le passage piétons, en espérant que les automobilistes les verront et auront la prudence de ralentir. Au nombre de ces piétons, on compte un grand nombre d'enfants du quartier, souvent non accompagnés, et d'adolescents venant de la ville.
3. Un souci tout particulier a trait aux enfants en âge de circuler seuls (dès 11-12 ans) qui se rendent quotidiennement en ville et, pour ce faire, sont obligés de forcer le passage pour se rendre à l'arrêt du bus sur le quai côté lac. Ils sont souvent pressés par l'heure, surtout lorsqu'ils se rendent à l'école. Scénario classique: voyant le bus arriver en provenance de Vésenaz, et ne voulant pas le rater, ils se précipitent pour forcer leur passage sur 4 voies de véhicules arrivant à grande vitesse à une heure de pointe. A noter que ce même arrêt de bus est également employé tous les jours par les enfants rentrant chez eux du cycle de Collonge-Bellerive, de l'Institut Saint Louis à Corsier, voire même du Lycée Français à Ville la Grand.
Pour les raisons énumérées ci-dessus, nous vous prions de donner suite à nos requêtes, et cela dans les délais les plus brefs possibles. Ce quai n'a-t-il pas été à plusieurs reprises le lieu d'accidents graves, voire mortels? Ne serait-il pas temps de faire enfin quelque chose?
Dans l'attente de vos nouvelles, nous vous prions de recevoir, Messieurs, nos sentiments les meilleurs.
En complément au texte de la pétition, Mmes Arpels, Orci-Darier, Orci et M. Chanton ont répondu aux questions des députés.
Notamment, que la distance entre le passage souterrain de Genève-Plage et l'intersection incriminée est de 1,2 kilomètre ; que les radars ne sont pas efficaces, dans la mesure où les automobilistes freinent puis accélèrent.
D'autre part, ils renoncent à l'idée d'un giratoire à cet endroit, mais confirment leur souhait d'une installation de feux ou d'un passage souterrain.
Rappelant rapidement le contexte, M. Burri explique qu'il s'agit de la mise en place d'une traversée sécurisée à la hauteur de la Tour carrée, dans la direction de Vésenaz. Il existe actuellement un carrefour régulé avec feux juste avant la rampe de Vésenaz, à la hauteur du chemin du Nant-d'Argent. Entre le carrefour sis à l'intersection du quai de Cologny et du chemin de la Tour-Carrée et celui du Nant-d'Argent, on enregistre une distance d'environ 200-300 mètres.
Depuis Genève-Plage jusqu'à la Tour carrée, il existe trois traversées piétonnes, peintes en jaune et non régulées. Ce trajet est emprunté par les Transports publics genevois (TPG), soit les lignes de campagne A, respectivement E.
M. Burri admet que « la traversée est relativement dangereuse », notamment en raison du fait que le flux de la circulation s'avère ininterrompu, et ce dans les deux sens. Dans ces conditions, l'Office prévoit la mise en place d'une traversée régulée à la hauteur de la Tour carrée, avec signaux lumineux. Il laisse entendre qu'une telle mesure pourrait également être assortie d'une réflexion plus large sur le reste du site en question. Il évoque, à cet égard, les autres traversées peintes au sol, de même que la répartition des arrêts de bus TPG.
M. Burri révèle d'ailleurs que les habitants de Montallègre se sont déjà manifestés pour que l'on sécurise la traversée de leurs enfants lorsqu'ils se rendent à l'école en ville. Il se pose toutefois la question de savoir s'il faut véritablement maintenir tous les autres passages piétons, sachant qu'on en aura régulé un au milieu du secteur concerné. Il y verrait éventuellement un moyen d'inciter les gens à ne traverser qu'à cet endroit.
Relativement aux demandes des pétitionnaires, M. Burri fait observer que l'Office n'a pas retenu la formule d'un giratoire, ni d'une traversée en dénivelé (par-dessous ou par-dessus). Pour ce qui a trait à cette alternative, en cas d'application, d'aucuns risqueraient de lancer une pétition parce qu'ils souhaitent le retour du passage à piétons ! Evoquant ensuite les craintes émises par certains, il confirme que l'option choisie par l'OTC n'entraverait ni le volume, ni la fluidité du trafic.
Enfin, M. Burri a pris la liberté de rencontrer la commune de Cologny à ce sujet et fait savoir qu'elle a trouvé cet aménagement intéressant. Elle s'est, en outre, engagée à participer financièrement à l'exécution du projet.
Suite à l'audition susmentionnée, M. Freddy Wittwer (directeur OTC) a envoyé un courrier, daté du 17 octobre, à la présidente de la commission, précisant pour l'essentiel « nous envisageons la mise en place d'une installation lumineuse à l'intersection mentionnée en marge. Nous élaborons actuellement un projet afin que cet aménagement puisse être réalisé début 2001 ».
Au vu de ce courrier, la majorité de la commission s'est prononcée pour le renvoi de cette pétition au Conseil d'Etat, estimant que cette mesure devait être encouragée. Elle souhaite, comme l'a exprimé M. Burri, qu'une telle mesure puisse également être assortie d'une réflexion plus large sur le reste du site en question.
Par 4 oui (1 AdG, 2 S, 1 Ve) et 2 abstentions (1 L, 1 R), la majorité de la commission vous recommande, Mesdames et Messieurs les députés, de bien vouloir suivre ses conclusions.
Débat
M. Jean Rémy Roulet (L). Le groupe libéral tient à s'exprimer ici sur son refus de renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat, alors que telle a été la décision de la majorité de la commission des pétitions.
Nous justifions ce refus par le fait que les auteurs de cette pétition demandent un ralentissement de la fluidité du trafic sur le quai de Cologny, certes avec des motifs louables de sécurité et d'amélioration de la desserte, notamment des transports publics. Néanmoins une pesée entre intérêts particuliers et intérêt public était nécessaire. Il nous est donc apparu que le moment n'était pas opportun de donner une impulsion au Conseil d'Etat pour qu'il se prononce sur la question.
En effet, d'autres projets d'aménagement des routes semblent prioritaires dans le secteur tels que la traversée de Vésenaz, par exemple.
Nous nous situions, je le précise, dans nos discussions en commission, avant la décision de décembre 2000 d'une majorité du Grand Conseil d'instaurer des mesures de restriction bien plus draconiennes sur le quai Gustave-Ador et dans le quartier des Eaux-Vives.
Nous le répétons donc, l'aménagement des routes à Genève doit avant tout rester une affaire de politique cantonale et pas une affaire confinée à un segment de route ! Nous demandons donc le dépôt de cette pétition sur le bureau du Grand Conseil.
La présidente. Mesdames et Messieurs les députés, deux propositions ont été faites : l'une de renvoyer cette pétition au Conseil d'Etat, comme le recommande la commission dans ses conclusions, et l'autre de la déposer sur le bureau du Grand Conseil. Je vais donc les opposer.
Mises aux voix, les conclusions de la commission des pétitions (renvoi de la pétition au Conseil d'Etat) sont adoptées.