République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 15 février 2001 à 17h
54e législature - 4e année - 5e session - 5e séance
IU 1018
M. Antonio Hodgers (Ve). Mon interpellation s'adresse au conseiller d'Etat Gérard Ramseyer, en sa qualité de chef de la police genevoise.
Pour les faits, Monsieur Ramseyer, le 2 février dernier, une manifestation était convoquée devant l'OMC pour critiquer l'attitude du gouvernement équatorien dans sa répression contre le mouvement indigène dans ce pays.
L'OMC, à cette occasion, a été complètement bouclée par plusieurs dizaines de policiers, par des barrières enchaînées et tout le dispositif classique de la police genevoise, pour faire face à vingt manifestants ! Ces manifestants ne voulaient pas s'en prendre à l'OMC : ils voulaient manifester contre la répression des indigènes en Equateur et ils se sont rendus au consulat de l'Equateur, qui se trouve en face de l'OMC et qui, lui, n'était pas gardé.
Mes questions sont les suivantes :
1. Dans le cadre de l'attitude «un petit peu» exagérée de la police genevoise face aux manifestations ces derniers temps, combien, approximativement, a coûté cette opération ?
2. N'y a-t-il pas dans la police genevoise de gens doués de discernement qui pourraient faire économiser à l'Etat d'importantes sommes d'argent et de nombreux policiers ? Des gens qui sauraient que ce type d'événement, soit une manifestation concernant un pays latino-américain, ne mobilise, en général, pas plus de deux ou trois dizaines de militants, et que mobiliser trente ou quarante policiers est en l'occurrence complètement disproportionné ? Des gens qui auraient pu se rendre compte que, si cette manifestation était convoquée au 146, rue de Lausanne, soit l'immeuble du consulat de l'Equateur, c'est qu'elle concernait ce dernier et le gouvernement de l'Equateur ? N'y a-t-il personne dans la police qui aurait pu se rendre compte que la cible de la manifestation était le consulat de l'Equateur et non pas l'OMC ?
Il serait important que la police essaie de réfléchir avant d'agir. Pour revenir à l'interpellation de M. Ducrest qui trouve qu'il n'y a pas assez de policiers, je pense au contraire qu'il y en a assez, mais qu'il faut simplement les utiliser intelligemment.
Enfin, à l'occasion du traitement de la loi sur la naturalisation, j'avais offert mes services au département de M. Cramer pour estimer les courbes des taxes de naturalisation. Si la police a besoin de gens pour comprendre quels sont les enjeux de telle ou telle manifestation et pour savoir combien de policiers il faut prévoir, je me mets volontiers à sa disposition !