République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 25 janvier 2001 à 17h
54e législature - 4e année - 4e session - 1re séance
IU 1000
Mme Fabienne Bugnon (Ve). Mon interpellation s'adresse à M. Moutinot. Monsieur le conseiller d'Etat, le Conseil municipal de Meyrin devrait se prononcer, la semaine prochaine, sur un projet de délibération relatif à l'ouverture d'un crédit de 10 millions représentant la part communale à la réalisation d'un ouvrage de traversée du village destiné spécifiquement au trafic de transit.
Cela m'amène à vous poser quelques questions. Si mes souvenirs sont bons, cet ouvrage, s'il était réalisé, serait à charge de la commune pour un tiers, à charge du canton pour un tiers et à charge de la Confédération pour le troisième tiers. Mes questions concernent donc la part cantonale :
1. Toujours si mes souvenirs sont bons, vous aviez déclaré que ce type d'ouvrage prévu à Vésenaz, au Grand-Saconnex et à Meyrin ne faisait pas partie des priorités du Conseil d'Etat. Est-ce toujours le cas aujourd'hui ?
2. Cette réalisation est-elle compatible avec les finances cantonales ?
3. Est-elle compatible avec un plan de gestion du trafic comprenant notamment le report modal, les mesures d'amélioration de la qualité de l'air telles qu'elles sont imposées par les normes OPAir et les mesures de réduction du bruit généré par le trafic, telles qu'elles sont mises en place par les normes OPB ?
Réponse du Conseil d'Etat
M. Laurent Moutinot. La traversée de Meyrin projetée est un ouvrage dont l'impact est essentiellement local. C'est-à-dire qu'il ne contribue pas de manière marquante à améliorer le réseau de circulation cantonal. En particulier, il n'a aucun effet sur le nécessaire développement des transports publics qui, seul et notamment à cet endroit-là, est susceptible de diminuer le flot entrant de véhicules et le flot sortant sur la route de Meyrin, entre l'agglomération urbaine, la ville de Meyrin et la France voisine.
S'agissant d'un ouvrage local, il a quelques avantages pour ses riverains immédiats, mais qui sont fort peu nombreux sur la route de Meyrin. On ne peut pas dire que tous les habitants de Meyrin en soient riverains : c'est une évidence que ceux qui habitent à l'autre bout de la cité n'ont pas d'avantages. Enfin, il a un certain nombre d'inconvénients : on sait les problèmes posés par les trémies. Ce projet n'a donc pas d'impact direct sur la politique cantonale des transports.
Vous m'avez demandé ce qu'il en était du financement. La part fédérale semble acquise. La part cantonale, comme vous l'avez lu, ne figure pas au budget des grands travaux dans trésorerie des grands travaux. En effet, ne pouvant financer tous les ouvrages souhaités ou souhaitables, nous devons faire des choix, et vous nous y poussez : vous estimez même quelquefois que je ne choisis pas assez ! Il va de soi que le développement des transports publics, la construction des lignes de tram, de la liaison ferroviaire Cornavin-La Praille-Eaux-Vives-Annemasse sont absolument prioritaires avant que de se lancer dans d'autres ouvrages routiers, à moins que ces ouvrages contribuent à améliorer la situation sur le plan de l'environnement, sur le plan notamment du respect des normes OPAir et OPB, comme c'est le cas des deux demi-jonctions autoroutières actuellement en construction. Ce montant n'est donc pas inscrit au budget 2001 et je vois mal, sauf surprise majeure, qu'il soit inscrit au budget 2002.
Cette interpellation urgente est close.