République et canton de Genève
Grand Conseil
Séance du jeudi 16 novembre 2000 à 17h
54e législature - 4e année - 1re session - 51e séance
IU 946
M. Jean-Claude Dessuet (L). J'ai deux interpellations urgentes qui s'adressent à M. Cramer.
Quelle n'a pas été ma surprise de voir dans la presse qu'un conseiller administratif de la Ville de Genève a interdit la viande de boeuf dans les cantines scolaires, tout en sachant que la farine de viande est interdite depuis plus de dix ans dans les aliments bovins en Suisse. C'est ne pas savoir tous les efforts et le sérieux des éleveurs bovins à Genève, Genève qui est à l'avant-garde pour les vaches allaitantes, donc les vaches à viande.
Je peux vous citer plusieurs races de grande qualité bouchère que nous sommes en train de développer à Genève. Je vais vous en citer quelques-unes pour que tout le monde sache qu'elles sont bien à Genève. Il y a de la blonde d'Aquitaine, de la Parthenaise, de la Gasconne, de la Bazadaise, de la Limousine, de l'Aubrac, de la Charolaise, de la Salers et de l'Aberdeen Angus. Toutes ces races sont élevées au pâturage et reçoivent du foin et des céréales de l'exploitation. Cette viande élevée naturellement peut être achetée dans les boucheries genevoises ou directement chez les éleveurs.
Ma question, Monsieur le conseiller d'Etat, est la suivante : qu'allez-vous faire pour que le consommateur soit au courant de cette qualité de viande et qu'il ait confiance dans le fait qu'il peut en manger sans risque d'être atteint par la maladie de la vache folle ? (Creutzfeldt-Jakob)
Réponse du Conseil d'Etat
M. Robert Cramer. Monsieur le député, c'est bien volontiers que je réponds à votre question. Il s'agit tout d'abord de saluer les agriculteurs genevois qui continuent à perpétuer l'élevage dans notre canton. Vous le savez, Genève est un canton dont l'agriculture est souvent définie comme reposant sur trois types de culture : les grandes cultures, les cultures maraîchères et la viticulture. Aujourd'hui, l'élevage est un peu le parent pauvre de notre agriculture genevoise. Pour ma part, je le déplore, parce que c'est la perte d'une tradition de notre canton. Je pense, comme vous, que les citadins souhaiteraient avoir à proximité de chez eux des animaux qui leur offrent des garanties de qualité, de traçabilité. Je le déplore enfin, permettez-moi de le dire, parce que l'élevage est la condition des cultures biologiques, qui exigent un engrais naturel que leur procure l'élevage.
C'est vous dire que j'entends tout d'abord applaudir ces éleveurs qui continuent à pratiquer la profession sur le territoire du canton de Genève. Ils méritent d'être encouragés. Votre suggestion, à savoir que l'Etat s'engage plus encore pour marquer nos élevages genevois d'un label de qualité et de traçabilité, est tout à fait bienvenue. J'en parlerai, bien sûr, avec mon collègue Carlo Lamprecht, qui a en charge la promotion de l'économie de notre canton et notamment de l'économie agricole.
Cette interpellation urgente est close.